Joe

Origine:
  • États-Unis
Genre:
  • Drame
Public: Tout public
Année de production: 2013
Date de sortie: 30/04/2014
Durée: 1h57
Synopsis : Dans une petite ville du Texas, l’ex-taulard Joe Ransom essaie d’oublier son passé en ayant la vie de monsieur tout-le-monde : le jour, il travaille pour une société d’abattage de bois. La nuit, il boit. Mais le jour où Gary, un gamin de 15 ans arrive en ville, cherchant désespérément un travail pour faire vivre sa famille, Joe voit là l’occasion d’expier ses péchés et de devenir, pour une fois dans sa vie, important pour quelqu’un. Cherchant la rédemption, il va prendre Gary sous son aile...
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    7.0/10 4 votes - 4 critiques

Avis des internautesdu film Joe

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  • 1
Publié le 8 juin 2014
Encore un bon (et beau) film américain sur les laissés-pour-compte qui peuplent l'Amérique profonde... La rédemption d'un jeune homme qui refuse l'alcoolisme destructeur de son vagabond de père, avec l'aide d'un voyou marginal au grand cœur. Mais peut-être que le happy-end manque de crédibilité...? Prenant, bien joué, bien filmé.

Publié le 25 mai 2014
Joe arpente les mêmes terres marécageuses, humides, des forêts striées par les rivières du "southern gothic" que « Prince Avalanche » (2013). Le film partage avec son prédécesseur l'appétence pour la chronique naturaliste (dans le plus noble sens du terme : une fidélité au détail, à la justesse et à l'observation de la réalité) et la mise en relief de moments d'improvisation débridée, limite burlesque, qui sont quelques-unes des forces de David Gordon Green, de retour au bercail après son escapade hollywoodienne, et visiblement pour de bon. La comparaison avec son prédécesseur s'arrête là, « Joe » différant sur tout le reste : de son évidement du dilemme œdipien et même de son récit initiatique au profit d'une construction de l'intrigue volontairement erratique, hoquetante et chargées d'excentricités, à la faveur de moments de jeu d'un Nicolas Cage spectaculaire à la Depardieu : avec un démarrage relativement terne et une folie qui monte crescendo, s'aspergeant le visage d'une rasade de whisky pour affronter le père de Gary ou donnant au milieu d'une décharge au fils une leçon de comédie pour se composer un visage pathétique qui fera fondre les filles, au milieu d'autres saynètes absurdes souvent jouissives. L'imprévisible qui les coordonne est pour part active dans le sentiment d'horreur qui envahit lentement la narration, comme lorsque le père de Gary (Gary Poulter) assassine sauvagement un autre SDF pour lui piquer sa bouteille après une longue filature sous un soleil écrasant, ou incapable de se dresser sur ses jambes après avoir dansé un improbable breakdance à son fils. C'est aussi un film hargneux de vérisme sur l'alcoolisme à travers les yeux d'un fils, ce qu'on a rarement l'occasion de voir à l'écran, sans tentation d'astuces scénaristiques sur le rachat ou la rédemption des personnages les plus noirs. A son meilleur (le deuxième acte), Gordon Green évoque toute une littérature d'exil ou de retour à la terre des ancêtres marquée du fer rouge d'une marginalité irréductible des parias et inadaptés de la société, « Fishing the Sloe-Black River » de Colum McCann en tête. Voyez le père joué par Gary Poulter, SDF découvert par Green et mort dans les rues d'Austin quelques mois après le tournage. Il y a un plan incroyable où Poulter fouille dans les poubelles d'un restaurant pour y trouver des restes à manger, et où un jeune commis lui apporte sur la pointe des pieds, craintif, une assiette qu'il dépose sur un muret avant de s'enfuir, comme s'il apportait à manger à un fauve. Ce n'est pas un acteur qui rampe ainsi dans les détritus, c'est un SDF qui n'a effectivement plus mangé depuis des jours. C'est moins la « performance » qui impressionne que la justesse des gestes débarrassés d'auto-complaisance de Poulter qui sait ce que c'est que chercher à manger quand on crève de faim dans les rues (et Green qui sait comment filmer ça : de loin, sans bouger, avec crainte). Les films de Green tirent leur réalisme halluciné de cette accumulation de notations et des décors, comme cette cabane au milieu des bois où l'on dépèce un cerf pour en découper des steaks ou ce manoir sudiste changé en bordel et cette concentration dialectique de l'énergie du personnage de Joe. Et comme le cinéaste rechigne comme jamais à charpenter un récit avec une nonchalance amusée, on trouve aussi dans le film une vague question de vengeance qui revient inégalement, une amorce de relation avec un personnage féminin vite escamotée par le tutorat sauvage du fils et on passe dix minutes vers la fin du film à chercher le chien de Joe, avant de se rendre compte qu'il faut boucler quand même l'histoire. A l'écran, on voit surtout qu'il y a aussi beaucoup de confiance du metteur en scène dans ses comédiens, et des comédiens dans leur metteur en scène : Tye Sheridan, encore parfait d'innocence butée, ou tous les non-professionnels. Cette attention pour les esseulés mérite tout notre amour de spectateur.

Publié le 12 mai 2014
Un regard incisif et sans vernis jeté sur certains aspects d’une Amérique profonde et de citoyens « ordinaires ». Un ordinaire tissé de cupidité, d’égoïsme ou de violence dans le chef de quelques paumés, hagards ou immatures, précipités par l’alcoolisme, la paresse ou la brutalité sur la voie de la marginalisation. Le film brosse un portrait naturaliste d’êtres en perdition, repoussants en même temps que terriblement humains, en dépit de tout. Il conte la tentative de certains d’eux de s’extraire de ce qu’une mauvaise fortune de naissance a tracé comme chemin de vie probable, à l’instar de cet ado victime d’un père immature et alcoolique et qui cherche du travail pour s’extraire de sa misère comme d’un mauvais sort. Un chemin qui passera par la rencontre de Joe, patron d’une petite troupe de coupeurs d’arbres. Celui-ci le prendra en affection, reconnaissant sans doute une partie de lui-même dans la situation de ce gamin mal-né et ses efforts pour s’en démarquer. Un film sans concessions dans l’image volontairement négative qu’il donne d’individus à la marge dans une certaine Amérique pas si rare qu’il serait réconfortant de le penser. Un rôle classique de désabusé clairvoyant pour Cage qui s’en sort avec les honneurs.

Publié le 7 mai 2014
Waouh, quel film ! Pendant deux heures, David Gordon Green nous plonge dans une Amérique profonde, rude et sans pitié. Tout est remarquable dans ce film, le scénario, le jeu des acteurs, la bande sonore, l'intrigue, les décors. Bref, c'est un pur moment de bonheur cinématographique.
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