Melancholia

Origine:
  • Danemark
Genres:
  • Drame
  • Science-fiction
  • Thriller
Public: Tout public
Année de production: 2011
Date de sortie: 10/08/2011
Durée: 2h10
Synopsis : À l'occasion de leur mariage, Justine et Michael donnent une somptueuse réception dans la maison de la soeur de Justine et de son beau-frère. Pendant ce temps, la planète Melancholia se dirige vers la Terre...

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Avis des internautesdu film Melancholia

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Publié le 6 novembre 2011
Autant antichrist était creux autant ici la mélancholie est filmée comme elle n'a encore jamais été filmée, dans toute sa beauté, son désespoir et attrait pour l'éphémérité. La premiere partie est davantage axée sur les rapports sociaux et la comédie humaine alors que la deuxième est davantage contemplative. Belle réussite, à voir de préférence au cinéma.

Publié le 10 octobre 2011
Les images sont magnifiques, les acteurs fabuleux.. Que dire de plus ? A voir évidemment ! Rien que la scène finale est à couper le souffle. Tant de beauté dans une oeuvre qui n'est pas si pessimiste que ça; c'est juste une autre manière d'imaginer la fin du monde, tout en poésie. Une réussite.

Publié le 9 octobre 2011
Manifestement, je suis presque le seul ici à ne pas avoir aimé ce film. Bon, je ne l'ai peut-être pas compris comme il fallait. Il est certain, quand je lis VictorB, que le film s'adressait plus à lui. C'est-à-dire, à des spectateurs extrêmement intellectuels, noyés dans le gout du symbolisme et de la philosophie, qui y trouveront plusieurs couches de lectures à des degrés qui commencent, moi, à me dépasser. Et vous voyez que je dis cela sans critique désagréable, car je respecte fort cela. Mais moi, je n'allais pas au cinéma pour cela, hier. Et c'est peut-être cela mon tord. Je dis pourtant souvent moi-même : Allez voir un film en sachant ce qu'il est et en le prenant comme tel ! Or, hier, je me suis trompé sur ce que j'allais voir. Je croyais trouver un film extrêmement poétique, certes très sombre mais malgré tout plus léger, et empreint de lyrisme fantastique. Big Fish de Tim Burton ou même une dose de la poésie lugubre de la "nuit du chasseur" de Laughton. Or Melancholia est une œuvre artistique de haute volée. C'est presque un tableau de Maître en mouvement, une sculpture moderne qui vous séduit totalement et vous laisse en même temps légèrement sceptique, un spectacle de danse avant-gardiste, un magnifique opéra peu accessible. Pour moi, c'est de l'art au sens le plus strict. Mais pas forcément ce que j'attends du cinéma. C'est un très très long film, avec peu de scénario et à peine plus de dialogue, quasiment en huis-clos pour sa plus grande partie, bourrée d'incohérences que le spectateur doit dépasser et qui pose mille questions qui resteront sans réponses... Je ne raffole pas de cela. Le film est en deux parties. Dans la première, Justine arrive dans un château appartenant à son beau-frère, pour la fête de son mariage, où l'attendent déjà tous les invités. Elle semble très joyeuse dans la scène de la limousine, mais rapidement, elle perd la tête. Pourquoi ? Est-elle mélancolique ou sent-elle la fin du monde s'approcher ? Est-t'elle dépressessive ou carrément folle ? Le mariage est-il forcé ou y a t'il un autre lourd secret de famille ? Les commentaires de la famille laissent penser que Justine a toujours été fragile, mais sa promotion professionnelle suggère pourtant qu'elle a toujours été efficace avec son patron, qu'elle envoie cependant ballader également. Pourquoi ? Et dans ce cadre, comment s'est passé la cérémonie à l'église avant la fête ? Nous ne sauront jamais. Par contre, l'entièreté de cette première partie n'est constituée que de son mal-être. La caméra ne suit que ses va-et-vient entre la fête qu'elle doit affronter et ses disparitions dans les méandres des châteaux. Presqu'aucune phrase n'est prononcée à un autre effet : Justine, es-tu heureuse ? Oui, je le suis. Promet-moi de l'être. Je te le promet. Tu es toujours compliquée Justine. Non, je suis heureuse, rassure toi.... dit-elle en partant pleurer. Ce n'est que cela. La deuxième partie est rythmée par l'attente de cette planète qui menace la Terre, et l'angoisse qui augmente. Melancholia ne s'approche pas vite, et l'attente est longue. Là, encore, tout ne tourne qu'autours de cela, et de la peur prononcée de Claire d'affronter la fin du monde, peut-être parce qu'elle est mère. Encore une fois, la caméra suit les va-et vient des protagonistes un peu coincés dans ce château et ne sachant comment se rassurer. Et les dialogues n'ont pas d'autres propos : Je sais que tu as peur Claire, car tu as regardé sur internet et tu crois les oiseaux de mauvais augures ! Mais chéri, cette planète va t'elle nous toucher ? Non, ne crois pas ce que tu lis ! Ah, bon, et bien je n'ai plus peur. Mais tu as peur quand même Claire ? Oui, j'ai peur chéri. Et c'est comme cela pendant tout le film, avec pour seules interruptions que des silences, et des gros plans. Gros plans d'ailleurs particulièrement fatiguants puisqu'une grande partie du film est faite façon "caméra de famille", avec mises au point continuelle de l'objectif, tremblements et balayages permanents. A cela s'ajoute des scènes est très esthétiques et poétiques dont l'intention est très louable, mais qui sont jouées tellement grossièrement que je me demande si c'était voulu. Par exemple, la scène sexuelle de Justine sur le terrain de golf. Et puis, trop de questions. Pourquoi est-ce le beau-frère qui paie le mariage ? Pourquoi a t'il couté si cher alors qu'il se déroule de manière élégante dans le château de famille et avec apparemment peu de fantaisies bling bling Quand j'étais petit, je faisais de mes Playmobil ce que mon imagination me dictait. Deux personnages devenaient deux soldats médiévaux même si l'un avait sur le corps un uniforme de policier et l'autre une parure d'indien. Peut-être ai-je grandi ou mon imagination est-elle plus paresseuse au cinéma ? Car j'en attends plus de Lars von Trier. Or, passons sur le fait que physiquement les deux soeurs et la mère sont radicalement opposées, ça s'est déjà vu dans certaines familles... mais que la mère Rampling aie un accent so brittish, et les deux soeurs Gainsbourg et Dunst une pointe très claire d'ancent français pour la première et un accent totalement américain pour la seconde, il y a des incohérences qui me heurtent ! Même chose sur le plan de la science-fiction... Quand Claire veut s'enfuir, elle tente de tourner le contact des deux voitures qui restent silencieuses et dont le tableau de mort est inerte. Donc, manifestement, les batteries sont inopérantes. Dabord, je ne vois pas en quoi une planète pénétrant notre atmosphère créerait cela. Soit, admettons. Mais pourquoi alors la petite voiture électrique de golf démarre-t-elle sans problème ? Pour s'éteindre elle aussi quelques kilomètres plus loin.... Sur ce pont, que seul le cheval de Justine ne franchissait jamais, et qui semble maintenant être fatal à la voiture... ce pourquoi nous n'auront jamais d'explications. Où mène t'il ? Que s'y passe t'il ? Pourquoi seuls certains chevaux y sont sensibles et pas les autres ? Enfin, trop de comportements sont irrationnels. On dit qu'un mensonge est efficace quand il est noyé dans pas mal de vérité. Or ici, tout est mensonge. Rien ne parait naturel. Ni la mère qui prend la parole pour jeter son venin sur la soirée, ni les derniers évènements qui concernent Kiefer Sutherland (Je ne dévoile rien). C'est la fin du monde... personne n'en parle ? Pas de télé dans la maison... soit. Mais les GSMs ne sonnent pas ? Pour chacune de ces questions discutables, vous trouverez certainement une réponse satisfaisante. Mais le problème, c'est qu'il y a trop de questions discutables pour que le tout soit crédible. Restent certains plans à couper le souffle. Dans les jardins, au galop, Dunst nue au bord de l'eau, les plans sur Melancholia .... Des images qui marqueront mon esprit par leur beauté et leur souffle poétique. Mais malgré ces moments exceptionnels,et bien que je garde à l'esprit que le film que j'ai vu sort de l'univers très particulier de Lars Von Trier, ça ne suffira pas à m'enthousiasmer réellement.

Publié le 18 septembre 2011
J'ai été voir ce film hier et nous somme dimanche. Ce matin, je trouve mon que mon café est vraiment délicieux. Il ressemble pourtant en tout point à celui d'hier mais je le découvre à nouveau. Avec ce film, j'ai osé traverser, comme cette rivière qui semble mourir en pénétrant le sable du désert et ressort plus loin, à peut-être quelques centaines de km de là. Je ne me lasse pas de me repasser certains moments magnifiques où je touche au sacré et qui est en moi, j'entends par sacré ce qu'il y a de plus précieux et de pourtant si rarement accessible. Ce film est d'une morbidité sublime et attirante. Je suis au bord du "vide", du "plus rien", du "creux", mais comment définir le vide ou l'infini. N'allez pas voir ce film si vous avez peur du noir. car le noir c'est l'absence de couleur, c'est le vide. D.W. Winnicot défini le vide psychique comme "le lieu où il aurait dû se passer quelque chose et où il ne se passe rien". Je remercie Lars von Trier et son équipe de m'avoir permis de vivre ce moment.

Publié le 11 septembre 2011
Attention : futur classique ! Les détracteurs de Von Trier vont devoir revoir leur copie avec Melancholia, qui mérite déjà une belle place aux classements de fin d'année. On pourrait discuter (on peut toujours, on est là pour ça) mais à mon sens, Melancholia tutoie les sommets que sont Idioterne/Les Idiots et Riget/L'hôpital et ses Fantômes. L'œuvre de Trier est bien celle d'un asocial qui a fait de l'asocialité le sujet de sa filmographie (Epidemic, Dogville, Antichrist,...), d'un provocateur qui n'aime rien tant qu'être pris en flagrant délit de grand mélodrame classique à la Douglas Sirk (Dancer In The Dark) ou d'esthétisme gratuit (les cartes postales de Breaking The Waves, Element Of Crime, l'ouverture d'Antichrist). Mais Melancholia résout tous ces paradoxes internes, autrefois gênants, avec une grande frontalité. Le film s'ouvre sur un prélude d'opéra dans un surplus de littéralité sur ceux des films qui précèdent. L'esthétique publicitaire de ces plans, comme autant de thrènes pour l'horreur à venir, est expliquée plus tard par le métier de Justine : elle est créatrice pour une agence de pub. Ce qui parasite son imaginaire vampirise également le nôtre, ces images resteront. Mais si sous le coup de ces prédictions, le film se déguise un temps sous les attributs du thriller millénariste, c'est parce qu'il s'affiche d'emblée comme trop timide ou angoissé pour assumer de plain pied la tristesse morne qui est son sujet. Par son lyrisme exacerbant son romantisme cramoisi, Melancholia appelle toutes les hyperboles et de larges épanchements verbeux, désolé donc pour la longueur. Son grand sérieux à traiter son sujet de dépression (a contrario du film de genre hystérique qu'était Antichrist) peut être accepté comme une marque de maturité d'un auteur qui a remisé sa provocation proverbiale pour succomber aux parfums capiteux de l'identification et de la surrafection pour ses personnages. Il y a de la grâce chez Von Trier (je pensais ne jamais écrire cela le concernant) qui atteint un de ses pics artistiques alors qu'il touche le fond (la dépression qui a inspiré le film). Et son alter-égo Justine (comme chez Sade ?) Steelbreaker est forgée du même paradoxe : sa faiblesse est une force écrasante : les puissants rayons de son soleil noir dardent vers le monde entier et annihile un bonheur universel possible par son malheur intime bien réel, ce qu'explicite la scène où elle s'offre nue à la lumière nocturne de la planète. Le poète, lui, fait de l'oxymore sa figure préférée. Quelle catastrophe plus totale que la fin du monde serait à même d'épancher une soif de mort aussi radicale, dont l'apparition finale de la planète plein cadre est l'aveu ? Melancholia fait sourdre une autre question de plus en plus urgente : qu'il y aura-t-il après ce rien tant souhaité par le catastrophisme du cinéma contemporain ? Les « coeurs d'or » de la trilogie Breaking The Waves/Idioterne/Dancer In The Dark ont bel et bien disparus, sapés dans la béance sinistre de ce film majeur qui tente de s'ignorer, de son Ophélie dérivant sur les eaux lourdes son bouquet à la main. Les systèmes de renvois n'ont pas l'air d'effrayer davantage un Von Trier en verve discursive : symbolique parfois cryptique (le prologue, Chasseurs dans la Neige de Brueghel, la danse de la mort), mais aussi parfois basiquement psychanalytique, lorsque le cheval de Justine se refuse à franchir le pont par exemple. Et non, le chaos n'y règne pas, pour contredire la prophétie du renard d'Antichrist. Tout est malheur et désespoir, avec une idée d'absolu, et le délice de s'y laisser aller n'a jamais été si total. La seule et magnétique mélancolie de Justine suffira à décimer un bonheur acheté à grands coups de cérémonies fastueuses, réglées comme du papier à musique et pleines de sourires factices que Justine singe à la dérobée dans un couloir (pour nous les spectateurs seulement, semble-t-il). Von Trier offre surtout un requiem terrassant à notre époque, effrayant de sérénité face à la « danse de la mort » astrale (quelle idée sublime). Cette promesse vénéneuse d'un absolu de destruction est à la fois d'une acuité psychologique et d'une empathie folle avec son héroïne, et on sait pourquoi, mais dans un retour cruel des choses, il s'avère que Kirsten Dunst elle-même a été sujette à une dépression nerveuse en 2008. Impossible de ne pas lire son rôle (initialement écrit pour Pénélope Cruz!) sous cette information, comme cet axe identificatoire ne peut pas être complètement ignoré dans la violente indolence qu'elle donne à son personnage. La scène du bain de Justine donné par Claire montre en tout cas que Von Trier a sacrément évolué dans son cinéma de la cruauté. La seconde partie du diptyque n'évoluera d'ailleurs qu'au prix d'un transfert nécessaire d'un minimum de force vitale vers Claire, la sœur d'une Justine alors catatonique, voire carrément exsangue. Mais ce passage de témoin n'en est pas vraiment un, la première partie se rejoue plutôt en mineur en établissant des séries de correspondances (sur la mise-en-place de rituels, sur la lâcheté des hommes : départ du père, suicide du mari de Claire, sur le recours au sommeil et à l'enfance,etc.), ce que souligne la répétition de motifs presque comparables à des flux de crues et décrues d'énergie (tel ces soudaines cavalcades à cheval). Dans un regain d'énergie, c'est ensuite Justine qui rend compte de son savoir suprême : connaitre le nombre exact de grains de riz dans le bocal signifie qu'il n'y a pas de vie ailleurs dans l'Univers. Ce trait grinçant en dit plus qu'il n'en a l'air. Par ce sophisme se révèle la logique tortueuse de la dramaturgie du film, tributaire des vagues à l'âme de Justine. Plus loin, c'est Claire qui croit bien faire en proposant de s'assoir sur la terrasse avec un verre de vin rouge pour regarder la fin du monde. Justine lui rétorque qu'ils pourraient plutôt s'enfermer dans les toilettes. Inversion de force encore. Cet humour noir soudain, ce détachement acerbe mordant n'est pourtant pas choisi non plus, c'est plutôt le lointain parallèle qui coure depuis le début avec le fils de Claire, vraisemblablement le seul personnage qui aurait le pouvoir de compatir avec elle, qui sera la piste choisie de la finale. Les états de prostration, de dégoût, de repli de Justine ont en effet depuis le début quelque chose de terriblement enfantin. Quant à l'issue plastique de l'épilogue (la cabane magique), sa simplicité, sa prise directe avec le spectateur quelque peu archaïque (effet « Train en gare de la Ciotat » des Lumière) purge toutes les autres représentations de la fin du monde au cinéma. Le lyrisme romantique couplé au dialogue astral ont la cote en ce moment. Mais si l'obsession pour l'astral de Malick débouchait sur une caméra-fantôme qui sculptait dans une matière qui n'était autre que le monde, le faux cinéma-vérité de Von Trier déchiquette ce même réel en une série de lambeaux maigrement connectés (et quand bien même : ce raccord est trompeur) ; quand l'un creuse le monde, l'autre le laisse venir à lui, jusqu'à le submerger et l'écraser. Après Tree Of Life et Super 8, le mouvement de l'année est bien de lever les yeux au ciel pour guetter ces étranges étoiles désaxées qui nous menacent, nous aiment ou se font l'écho de la vanité de nos vies.

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