La première partie de cette énième film consacré au célèbre ennemi public n°1 français (grâce surtout à… la presse) m’a laissé un peu sur ma faim. Si le réalisateur a le mérite de ne pas vouloir rendre le « personnage » attachant (après tout, Mesrine n’était rien moins qu’une petite frappe réfractaire à l’ordre et légèrement psychotique sur les bords), il a oublié au passage de donner une âme à son film. Car à sa vision, on a plutôt l’impression d’une accumulation de scènes (Mesrine au café, Mesrine à la maison, Mesrine en prison, etc…) sans réel fil conducteur. Peut-être est-ce dû au fait que le réalisateur ne semble être intéressé que par son personnage principal, au point d’en oublier les protagonistes secondaires (qui n’ont jamais aussi bien porté leur nom qu’ici). Ou peut-être justement parce que l’homme présenté ici n’attire que peu, voir carrément pas, la sympathie du spectateur et qu’il est dès lors indigeste de le suivre pendant près de deux heures. Côté réalisation, rien à redire. Le split screen du début a l’effet escompté et le montage donne au film un côté nerveux qui, peu à peu, fait croître la tension auprès du spectateur. Rien à redire non plus quant à l’interprétation de Vincent Cassel - impeccable - si ce n’est qu’on l’a déjà vu dans ce type de rôle, qu’il tient toujours à merveille. Par contre, les rôles secondaires, pour bien interprétés qu’ils soient, sont un rien monolithiques (la gentille femme, l’amante mystérieuse, le méchant directeur de prison,…) voire caricaturaux (je pense spécifiquement au rôle de Gérard Depardieu), donnant au film une impression d’œuvre à moitié finie. Il faudra bien sûr attendre la sortie de la seconde partie (dans un mois environ) pour pouvoir donner une critique digne de ce nom et remettre cette première partie en perspective (peut-être le réalisateur a-t-il simplement mis ici les choses en place pour ensuite entrer dans le vif du sujet). N’empêche, on a une impression de beaucoup de bruit pour pas grand-chose au sortir du film.