Si je ne dois citer qu'un nom pour le cinéma, c'est bien celui de Sean penn que j'admire par dessous tous. Je comprends son interet pour cette histoire tragique mais je n'ai pas aimé la lenteur de ce film malgré les tres beaux paysages. Je ne crois pas que l'objectif était d'aider à comprendre la démarche de supertramp au demeurant fort peu sympathique mais seulement de faire connaitre ses errements destructeurs. J'ai surtout aimé l'épisode de la rencontre avec le personnage plus agé, très émouvant.

Il n'y a pas plus que dix ? superbe, magistral et démonstratif de maîtrise, dans un sujet difficile. Etrange comme je n'ai rien pu voir des critiques formulées par les "négatifs" ci-dessous, bien au contraire : pas un soupçon de morale naïve, souvent il prend du recul par rapport aux clichés, se permet même plusieurs clins d'oeil, auto dérision même. Beaucoup de scènes difficiles à filmer justement (sans abris de LA, la frontière mexicaine, les hyppies...) qu'il réalise avec brio et justesse. Pas de réalisation à l'américaine (il prend le directeur photo français de Chéreau!), mais souvent un hommage à la beauté de l'Amérique... que du bon ! (mais d'accord, faut aimer!)... la sensation de lire un livre de Jim Harrison. courez avant extinction des feux : attention, ce film JOUE ENCORE CETTE SEMAINE à l'UGC. (cinébel pas juste)... courez vite.

Le livre est magnifique mais nous avons beaucoup trop ressenti la réalisation à l'américaine. Décus par rapport à tous les commentaires élogieux lus jusqu'à ce jour.

Sean Penn tente de capturer avec de belles images mais ça ne fonctionne pas. Aller jusqu'à montrer le soleil qui perce les nuages au moment où le vieil homme sur la colline lance son message sur Dieu et la lumière, c'est un peu gros. Ce film est rempli d'incohérences, de moments-clés trop évidents. Il est basé sur un livre, et alors ? Quelles en sont les vérités ? Comment ce bus peut-il déjà être emménagé comme une caravane ? Comment le jeune homme peut-il descendre les rapides en kayak de telle manière sans expérience ? Ensuite, à qui transmet-il son message ? Au couple qui se "retrouve" grâce à lui ? Au vieil homme auquel il rend un espoir fou, en lui mentant sur ses parents ? Non, je suis désolé, le message à la morale basique énerve. Le discours sur Dieu par l'ancien soldat sert à rallier les spectateurs américains pour qui religion et patriotisme comptent. On peut se laisser prendre, voire culpabiliser, de ne pas faire comme ce jeune homme, mais c'est trop imagé. Tout le monde peut vouloir changer sa vie, c'est légitime, mais la nature est forte, le monde qui nous entoure est dur à vivre. L'homme doit vivre avec ce monde, pas contre. En y puisant sa force pas en s'y opposant. Sean Penn fait lui-même, dans ses dernières scènes, le constat d'échec de son film.

Jugement sans doute assez sévère mais qui sanctionne les errements de Sean Penn dans une morale naïve, remplie de clichés trop faciles. Certaines images sont belles certes, mais elles ne comblent pas le vide d'émotions qui jalonne tout le film. Je ne juge pas l'histoire de ce jeune homme, son voyage initiaque, sa quête. C'est un choix personnel. Et c'est vrai qu'il nous renvoie à notre propre vie. Par contre, la manière de la raconter est mielleuse, remplie d'images faciles. Sean Penn s'égare dans un film (beaucoup) trop long. A mon avis, il peur faire beaucoup mieux. On a l'impression qu'il s'essoufle lui-même dans ce film mais on sent que le talent est là. Et ne demande qu'à éclore.