On en sort tout chaviré, ému, bousculé dans sa petite vie... beaucoup de questionnements sur soi, sur son passé, beaucoup de ressurgissements venus de sa propre histoire... toucherait-on à l'universel? Et puis cette phrase: le bonheur ne s'apprécie que s'il est partagé. Oui. Je ne suis pas cinéphile, je suis juste "ein Geniesser"; ce film m'a fait du bien, allez-vous faire du bien. Et puis si Jack London et Tolstoï ne vous sont pas inconnus, vous ne pourrez qu'apprécier.

vrai, beau, originl chaque jeune adulte cherche son iniatiation, négilgée trop souvent...

On pouvait craindre beaucoup quant à l’adaptation par Sean Penn du récit de l’aventure extrême de Christopher Mc Candless. Notamment qu’il s’en serve pour nous livrer un pensum élégiaque et décalé sur la rengaine de « c’était tellement mieux avant ». Sorte d’ode sectaire contre notre société, le retour à la nature étant devenu tellement politiquement correct. Mais Sean Penn est brillant (comme acteur et comme individu) et il se garde bien de compter fleurette aux bobos. Son film, résume son combat. Ce n’est pas en fuyant, ni en allant chercher un ailleurs dépassé et obsolète que les choses évolueront. C’est au cœur même du mal qu’il faut être présent pour mieux le combattre. Et c’est ce que comprend, mais un peu tard Mc Candless, dont le parcours est retranscrit longuement dans le film. Penn, a cerné sa personnalité associale qui le conduit irrémédiablement à un choix de vie extrême, isolé, incompris. La construction de la narration décortique parfaitement le drame qui s’imisce, un peu trop même, le film souffrant de longueur. La technique est particulièrement bien soignée dans le choix des paysages, la lumière du chef’op français Eric Gauthier et la bande originale parfaitement calée dans le rythme du film. Mais ce qui stupéfait le plus bien évidemment est l’interprétation d’Emile Hirsch (déjà remarqué l’année passée dans « Alpha dog »). Du haut de ses 22 ans, il embrasse et embrase son rôle avec une énergie et une crédibilité extraordinaires.

La vie est une affaire qui finit mal.

Si ce film est un récit initiatique, alors il est évident que la vie est une affaire qui finit mal et le parcours de ce jeune homme est comme un chemin de croix s'achevant dans un bus désaffecté au milieu de nulle part. Sean Penn offre une belle réalisation (merci aux paysages), mais je ne retiens que la souffrance d'un individu qui a préféré s'enfermer sur lui-même et se retirer loin de tout, plutôt que d'aller de l'avant et affronter ce mal-être qui le rongeait. Faut-il pour autant louer sa démarche ? C'est qu'il devait souffrir pour s'en aller vers de telles extrêmités.