Je n’ai pas l’habitude d’écrire un commentaire, mais plutôt de les lire. Pour cette fois je tenais à faire une exception. Le film a le bénéfice de m’avoir fait plonger dans une réalité que j’avais un peu oublié ou effacé et voici les questions qu’elle évoque : - la réalisation permet de voir le niveau d’organisation de ces attaques, me faisant penser qu’elles ont nécessité une préparation et coordination colossale, que j’estime à plus de 4 ans. Il en faut de la motivation, de la ténacité, de la persévérance pour mener ce genre de tâche. Autrement dit, je n’arrive pas à mesurer la haine qui habite les terroristes pour y parvenir. A moins que ce ne soit un réel business, où les Business Plan se justifient et se réalisent sur ce genre de délais. - La réalisation permet aussi de se rendre compte de la justesse de l’action terroriste. Comme si Ben Laden avait commander une audit chez PWC pour déterminer la plus grande faiblesse des Etats-Unis. Résultat de l’étude : son espace aérien, avec quotidiennement /- 5000 avions dans les airs. Vous l’aurez compris : 5000 bombes volantes sur lesquelles ils n’ont en fait aucune incidence. Le film l’indique bien, ils ne savent rien faire pour les empêcher. L’étude aura aussi argumenter pour sa conclusion en arguant qu’il existe un créneau horaire, un certain nombre de couloirs aériens et de défauts techniques… Tous ces éléments rassemblés rendraient une intervention de la US Air Force caduque ou tardive. Il faut se l’avouer, nous assistons à une démonstration de planning qui dépasse notre entendement. - Je constate le niveau de surprise et d’incrédulité des Américains faces aux attaques. Leur désorganisation est en réel contraste avec la synchronisation parfaite qui fait rêver dans les films d’actions. Lorsque le deuxième avion touche la seconde tour, nous sommes dans une vision d’apocalypse, mais celle qui prend aux tripes, non pas par une musique ou un effet visuel, mais parce qu’au travers du silence ou des bruits communs de la scène vous avez tellement le sentiment d’être dans la peau de ses Américains qui l’ont vu sans y croire. Ceci c’est du jamais vu ! - Malgré le nombre d’autres questions, j’en garde une en souvenir qui me harcèle : dans une des scènes de la fin du film nous voyons les terroristes prier, les passagers eux aussi prient. Nous les entendons dire les phrases que nous connaissons, invoquant leur dieu. Quel dieu ? Notre dieu ? Finalement le même dieu. Dans cette situation victime et bourreau prie le même dieu. Si nous prions le même dieu, quel besoin de s’entretuer ? Avec ceci en commun, il doit y avoir des milliards de possibilité pour s’entendre. Ceci induisant cela, le terrorisme c’est un business. A quand le MBA en terrorisme aux grandes universités de ce monde ?

Le début est assez long et ennuyeux, même s'il était nécessaire de montrer les salles de contrôle et la complexité de la gestion des vols, ce passage reste un peu trop long et difficile à suivre avec leurs abréviations, les changements de plan rapide etc.. La deuxième moitié du film est beaucoup plus poignante. Seul bemol, tous les américains sont présentés comme polis, bien éduqués, courtois etc. (eux ce sont les bons quoi). Cependant, puisqu'il s'agit d'un cas réel, il aurait été difficile de présenter telle ou telle personne (victime) de manière négative, par respect. En bref, cette deuxième partie est très poignante et permet de bien se rendre compte de l'atrocité de la situation dans laquelle ces personnes se sont retrouvées..

Que c'est dur de chroniquer ce film. Pendant une très longue partie du film, on se retrouve dans des décors déjà vus, entre l'armée, l'aviation civile, un avion, ce film aurait pu être un film d'espionnage avec Jack Ryan. Ces scènes, avec majoritairement des noms de codes, des ordres, etc., déservent fortement le film, car si la volonté du cinéaste est le réalisme le plus pur, ce film arrive après 20 ans de films de guerre/d'espionnage, où ces décors, ces personnages (le militaire bélliqueux, le civil débordé, etc.), et ces scènes sont ultra redondantes. A contratio, on suit, dans la durée, et de manière excellente, l'évolution du vol United 93, et les doutes de l'un ou l'autre terroriste. Le dernier quart d'heure est tout simplement exceptionnel, quinze minutes qui défilent à la vitesse de la lumière et même si on connait la chute (sic), voir ce groupe, deséspéré et qui possède quand même un petit espoir de s'en sortir, se défendre avec une énergie hors du commum. Au final, un film fort. Lapin : 7 Lapine : 7,75 Moyenne : 8 (sic)

Dès le lendemain du drame du 11 septembre, on commençait déjà à parler des futurs films qui seraient réalisés pour parler de l'événement. On ne s'était pas trompé, car plus rapidement encore qu'on ne le pensait, est sorti sur nos écrans United 93 (Vol 93 en VF). On serait tenté de dire que le recul nécessaire face à la tragédie n'est pas suffisant, qu'il faut respecter le deuil des familles et ne pas mettre du sel sur la plaie, encore grande ouverte. Bref, le projet était vu d'un mauvais oeil. (je me compte là dedans) Et bien, qu'avons nous au final? Une oeuvre forte et saisissante, sans aucune concession. Evitant un sentimentalisme facile, l'héroisation des personnages ou le manichéisme, United 93 réussit à captiver et à troubler en même temps. Aucun éloge de la grandeur de l'Amérique, aucun voyeurisme, une volonté de comprendre les terroristes (ce qui ne veut pas dire pardonner), une volonté, surtout, de conter une histoire d'hommes et de femmes. Se joue alors devant nos yeux une immense tragédie à l'ancienne, car les personnages portent leur destin dans la peau (on le sait déjà: l'avion va s'écraser). C'est là un film cmme il y en a peu actuellement: non pas un petit drame bien facile, mais bien une énorme tragédie, et un fil conducteur, quasi divin, qui conduit inexorablement l'avion vers sa chute. Certains pleureront, d'autres seront simplement compatissants, d'autres encore déploreront les circonstances particulières de ce vol ... mais en tout les cas, le film en laissera peu d'indifférents. United 93 est un film qui réussit à conter l'Histoire avec un grand H grâce aux histoires plus petites: un pilote loin de sa maison natale, une mère laissant les enfants, une belle journée de travail, un coup de fil à la famille avant le drame. De la sobriété, de la simplicité, et un événement tragique ... chapeau bas Paul Greengrass!

Et bien moi je me suis endormie... Je trouve que ce film n'apporte rien du tout, il est lent et sans grand intérêt. A déconseiller.