Véritable "pensum" totalement affligeant, 'Et Après' affiche en vain des prétentions métaphysiques, qui s'avèrent en réalité du niveau de réflexion d'un magazine télé racoleur. Fondé sur un propos ultra-simpliste mais universel ("Comment réagir à l'approche de sa propre mort, ou de celle de ses proches ?"), le film, basé sur un roman (?) d'un certain Musso, se réduit en fait à un salmigondis "new-age" mélangeant allègrement de la voyance cucul (les "messagers" pouvant prédire la mort prochaine de leurs semblables...) et des poncifs existentiels (profiter de la vie de famille, dire à ses proches qu'on les aime tant qu'on en a la possibilité, etc. etc...). Ca vous situe le "con-texte", du niveau de ces mails pelants qui vous reviennent au moins une fois l'an, comme la grippe!... Quant à l'aspect formel du film, on a pour tout dire un scénario ennuyeux truffé de redites et sans véritable progression dramatique, des dialogues grotesques et ampoulés avec lesquels les acteurs ont bien des difficultés, ce qui rend leur jeu insupportable et artificiel (Duris, constipé et agité de tics et de spasmes pour bien signifier qu'il rencontre une "épreuve terrible"; Malkovitch, l'air pénétré et douloureux pour bien signifier qu'il joue "celui qui sait et qui annonce" l'épreuve terrible; Lilly, sainte mère et martyre, qui souffre en silence et les larmes aux yeux...), des décors d'un symbolisme binaire appuyé et simpliste (la mégalopole déshumanisée, à l'architecture d'acier et de verre, dans des tons sombres et froids VS la campagne, les matières naturelles et la décoration intérieure façon cottage cosy, ou le désert de sable blanc - la pureté, bien sûr... - abritant une plante à la rare et éphémère floraison spectaculaire, blanche une fois encore), des vêtements au diapason (strict costume 3 pièces gris acier, cravate sombre VS chemise en lin ou tunique arachnéenne, blanches - attention, vous n'aviez peut-être pas encore compris!... -), et une musique romantique et redondante de l'hyper-pro et ubiquiste A. Desplat. Reste l'unique aspect réellement positif du film: la photographie classieuse du chef opérateur de Hou Hsiao-Hsien, Pin Bing Lee, marquée par son travail sur la lumière, les transparences et les reflets, mais laquelle, dans un tel contexte, souligne encore le côté prétentieux de ce film pontifiant et crétin. A mon sens, peut-être même pire que certains navets de Lelouch...

Assez déçu par ce film. Le premier roman de Guillaume Musso était sympa, un peu facile mais divertissant. Les suivants usaient le même filon et du coup n'avaiet plus aucun intérêt. Ici le film de par son aspect austère parvient à mettre en évidence les lacunes de ce premier roman pourtant sympa au départ. Reste la photo et l'interprétation sans faille.

Excellente réflexion sur le thème la mort. C'est un sujet intéressant, traté ici avec clarté et subtilité et porté par un Romain Duris parfait (comme d'hab, diront certains). En fait, n'est-ce pas plutôt un film sur la vie ? John Malkovitch et Évangéline Lily complète à merveille le trio d'acteurs. La musique cristaline colle tout à fait à l'action et au scénario. Une pause dans nos vies effrénées et stressées où l'on réfléchit sur la relativité de l'existence. C'est bien emmené, c'est bien ficelé.

La virulence de la critique parisianiste pour ce film s'apparente à du masochisme. Romain Duris campe tout bon le rôle de l' avocat new-yorkais et John Malkovitch mystérieux et dérangeant est brillant. L'ambiance du livre est très bien traduite contribue à cette atmosphère à la fois pesante, discrète et envoûtante. La BO ne gâche rien. Bref, what else ?

Ce film est vraiment très particulier, rien à voir avec ce que laisse présager la bande annonce très "punshy". C'est un film de style contemplatif avec peu de dialogues, ce qui est très réussi car les images sont bien tournées, on ne s'y ennuie pas. Mais il faut savoir que le thème du film est la mort, la mort et encore la mort! Je n'avais jamais vu ça! A aucun moment on ne décroche de ce thème qui s'infiltre partout comme un poison. Heureusement on respire un peu mieux à la fin du film...