Pour ceux qui chercheraient ici un film historique relatant cette période trouble que fut l’avènement du règne d’Henry VIII d’Angleterre, ils en seront pour leurs frais. Le schisme religieux, la dictature (symbolisée par l’exécution de Thomas More) et les évènements européens sont occultés au profit de la gaudriole. Entendez, les histoires de coucherie pour un monarque à la réputation sanguine. Passé ces raccourcis, il n’en reste pas moins que le film tienne la route. De facture classique, très « film hollywoodien », il donne dans un luxe opulent au niveau de la technique. Les costumes sont éblouissants notamment. L’intérêt du film également repose sur l’interprétation. Si Eric Bana reste banal, c’est du côté de Nathalie Portman et Scarlett Johansson qu’il faut s’attarder. Un duel au sommet pour des actrices qui donnent foi en leur interprétation assez étonnante. Et si le départ commence comme « Sissy, impératrice d’Autriche », très vite l’action, les duperies et les trahisons reprennent le pas, notre intérêt aussi. Le film n’est pas excellent, mais il possède quand même d’aimables qualités.

L'Angleterre des temps modernes semble attirer des cinéastes esthétisants à l'excès. Après "Elisabeth" (Kapur), Chadwick s'attaque maintenant à Henri VIII. Une idée très intéressante, une pléiade de très bons acteurs, un raffinement indéniable dans la reconstitution des décors et des costumes, une bonne bande sonore, et pourtant malgré tous ces avantages, la sauce ne prend que modérément. Le scénario est en vérité un peu maigre, et il campe les personnages de manière souvent sommaire. De très bons acteurs ne garantissent pas toujours de très bonnes prestations, hélas. Portman est un peu hystérique, Bana un peu éteint. Il veut coucher avec elle, elle veut être reine. Il faut un divorce, l'Angleterre change d'église. (Henri règne peut-être, mais on n'en dira pas autant de la sophistication) Johansson s'en tire heureusement un peu mieux. Ceux qui recherchent une intrigue plus sérieuse (et un Henri VIII bien plus fort et ténébreux) reverront avec intérêt "Anne of the thousand days", de Jarrott, avec Burton et Bujold.

Film intéressant et bien joué. J'ai beaucoup aimé le film qui pour ma part m'a rendu un peu de la vie de Henri VIII que je n'ai pas appris précédemment. On assiste ici plus précisément sur la relation des deux soeurs Boleyn, le contraste en est intéressant également. Beau film, je le recommande.