Pour apprécier au mieux ce récit haut en couleurs et douleurs, il est de bon ton de se parer d’indulgence quant à la libre adaptation  de cette page d’histoire que fut le schisme entre les Eglises de Rome et d’Angleterre, avec pour conséquence l’avènement de la religion anglicane. Tout comme Kapur dans son « Elisabeth : the Golden Age », Chadwick aura préféré au didactique le ludique, se polarisant sur les atours de ces jouvencelles, les intrigues d’alcôve de ces tendrons briguant la couche du roi, les stratégies sibyllines d’une famille en mal d’établir sa position au sein de la cour... Mais si l’on parvient à se détacher du souci d’authenticité quelque peu malmené, il nous est alors tout loisir de goûter la splendeur des apparats, se passionner et se révolter de ces mises aux « en chair » et saluer certaine performance de jeu. Certes, feu Henri VIII se voit ici étonnamment magnifié sous les traits de Bana, mais celui-ci a le mérite de conférer à la couronne une dualité réjouissante à défaut d'être avérée, en plus d'une mise autrement plus attrayante que l'original rebutant et bedonnant de nos manuels scolaires. Il parvient même à humaniser un tant soit peu cette outrageante course au ventre fécond, futur heureux porteur d'un digne héritier mâle. Voeu dont il se détourne une fois exaucé, en proie qu'il se retrouve alors à une passion impérieuse mais réprimée. La rouerie faite femme, Anne (Portman) incarne la tentation succube face à son ingénue de soeur (Johansson), pourtant non moins séduisante par sa douceur discrète. Et c'est en cela que sourit partiellement au récit le choix alléchant d'avoir opposé ces deux jeunes actrices parés de tous les talents et charmes (bien qu'il en est une qui vient immanquablement à effacer l'autre). Ce tandem jubilatoire finit par éclipser tout autre personnage alentour, jusqu'en la personne même du Roi, sous le joug d'une frustration folle et aliénante. Le déchoir ainsi au rang de pantin tombé sous la cautèle d'une damoiselle férocement ambitieuse risque fort de faire frémir les historiens. Mais quand on sait qu'eux-mêmes n’ont à ce jour pas encore fini de se disputer les délicates déductions pour combler certaines lacunes laissées par l'Histoire, apprécions ce fastueux spectacle pour ce qu'il est: rien de moins qu'un mélodrame brillamment interprété et joliment costumé. Mais effectivement guère plus.

un peu cul-cul la prale......

Magnifique, j'ai été scotchée à mon fauteuil. Les deux actrices sont époustouflantes. En fait tous les acteurs, que ce soient les parents des deux soeurs, le frère, l'oncle, le roi, la reine, tous sont exceptionnels ! bravo

Bonne reconstitution historique classique ( belle bande son, richesse des costumes,... ). Les secrets d'alcôves sont préférés aux implications historiques ( notamment religieuses ). Deux superbes actrices dans deux rôles bien contrastés bien loin du romantisme des histoires de princesses. A déconseiller cependant, d'un point de vue médical, à ceux qui sont allergiques aux Boleyn.

Comme je ne connaissais pas la raison de la séparation de l'Angleterre par rapport à la religion catholique de Rome, j'ai trouvé ce film intéressant d'un point de vue historique. Mais à part cela, il faut bien avouer qu'il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le reste du scénario est poussif, les dialogues sont assez mauvais et la réalisation est très classique. Seul l'interprétation de S.Johansson et de Nathalie Portman remonte un peu le niveau. Par contre, je confirme qu'Eric Bana est particulièrement mauvais dans son rôle.