juliendemangeat

Accatone
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Publié le 11 septembre 2009
A travers le mythe de Dilinger, Mann revisite une période charnière des Etats-Unis. C’est encore le temps des hold-up sauvages (filmés avec une remarquable efficacité), qui vont générer une riposte organisée et sophistiquée. La fin d’un monde archaïque, mis à mort par une police déterminée et violente. D’un côté un personnage instinctif, entier, ne suivant que ses propres règles et vivant au présent avec une belle assurance (belle scène ou J.Deep décide du sort de son acolyte en deux secondes en le jetant hors de voiture). C’est une figure romantique et populaire par le choix de vie insouciante et libertaire qu’il représente. En face, un monde qui s’organise, se modernise justement pour éradiquer ce genre d’individus incontrôlables (la charge politique contre un monde déshumanisé et totalement sous contrôle est manifeste). Avec des hommes froids et déterminés, dans un excès qu’ils ne contrôlent pas toujours. C’est justement ce point de basculement qui interpelle : dans cette quête effrénée du résultat, il n’y a plus de place pour des états d’âme. Cette ambiguïté entre devoir et conscience est parfaitement rendue par C.Bale. C’est dans ce contexte que Mann nous propose un film d’action pur jus, à la fois romantique et violent (les scènes de tuerie sont aussi spectaculaires que brutales). Jamais maîtres de leur destin, les héros, avec un jeu sobre et plutôt intériorisé, n’en sont que plus bouleversants. A ce titre, M.Cotillard nous montre une fragilité rare dans un cinéma qui impressionne par sa dureté.

Publié le 28 mai 2009
Wolverine est le prototype du film d’action dénué d’inspiration. Cela se manifeste d’emblée par la première scène (d’action bien sûr) sur vitaminée et qui cherche à impressionner à chaque instant. On assiste ainsi à une accumulation de mauvaises idées qui surchargent le film d’autant plus que la maîtrise visuelle du réalisateur est bien faible. Passons sur les personnages inexistants, sur les scènes convenues et vite emballées, le montage brouillon. Le plus triste c’est que l’on transforme un film fantastique avec ses personnages touchants en un banal film d’action. Quand on ne veut prendre aucun risque on fait immanquablement de la daube et celle-ci est particulièrement mauvaise.

Publié le 16 février 2009
Etonnant comme à force de vouloir racheter l’âme de l’Allemagne « sacrée », Walkiry s’emploie à minimiser ce qui a marqué le pire régime du siècle dernier. En effet, la figure héroïque de Cruise se heurte soit à des hommes courageux et admiratifs soit à des êtres scrupuleux ou peureux, en suspend, sans réelle conviction et en tout cas jamais sous l’emprise du nazisme. Ce relativisme est tout d’abord un peu gênant sur le plan historique et moral : le nazisme ne serait incarné que par Hitler lui-même, et encore comme figure pathologique et pitoyable. Mais surtout cela déforce le film. Jamais l’on n’a vraiment peur car n’existent à l’écran aucune menace de la gestapo, des SS, des idéologues forcenés (même Goebels et Goering prêtent plutôt à sourire); aucune trace de fanatisme, remplacé par une fidélité à un serment (le sens du devoir est décidément intemporel !), aucune monstruosité apparente mais une certaine pusillanimité des personnages se demandant quel camp choisir pour sauver sa peau. Même si le point de vue du réalisateur était exclusivement celui de Stauffenberg et de son sens de l’honneur à toute épreuve, celui-ci (ou serait-ce Tom Cruise) prend beaucoup trop de place, recouvrant l’ensemble du film d’une certaine neutralité. Reste un beau film sur l’héroïsme (Tom Cruise va enfin arriver à la cheville d’Errol Flynn), soutenu par une mise en scène habile, fluide, dynamisant son récit. Classique pour être trop centré sur le déroulement des évènements le film parvient cependant à éviter toute lourdeur et parvient à délivrer quelques belles scènes de pur cinéma (la jubilation du coup d’état réussi en est un bel exemple).

Publié le 18 janvier 2009
Projet ambitieux que ce film d’action qui cherche trop systématiquement à impressionner, ce qui nous donne un film parfaitement impersonnel. Le plus frappant est la direction d’acteurs. Regardés uniquement comme des êtres déterminés, ceux-ci n’ont finalement ni identité, ni sensibilité, ni existence propre. Ils ne sont que des les jouets d’un scénario omniprésent, de simples mécaniques pitoyables. Lanvin roulant des épaules dans ces grands couloirs glacés frise le ridicule. Le réalisateur ne tente de donner du poids à ses personnages que par des postures fières, des regards arrogants et des réactions agressives, bref par tous les clichés grossiers du cinéma d’action qui enlèvent toute réalité à ces humanoïdes desséchés. Quant aux scènes d’action, elles se résument à une incroyable leçon d’esbroufe cachant une indigence patente. Elles se limitent à quelques situations simplistes, déjà vues mille fois (le coup de tél sous pression, l’appart qui explose, le carambolage, les chassés croisés…) et qui ne parviennent jamais à captiver réellement tant elles manquent de force et d’élan. Constamment relevés par des regards appuyés, des attitudes affectées, elles finissent de déclasser le cinéma d’action français au rang d’amateur prétentieux.

Publié le 20 décembre 2008
Bien sûr on pourra noter quelques trous d’air, notamment dans les scènes avec les adultes pas franchement maîtrisées. Mais il apparaît assez vite que la narration n’est pas l’élément clé du film qui tire sa force de l’interprétation envoûtante des principaux protagonistes. Ainsi N.Barry s’éloigne du banal film pour enfants avec ses péripéties divertissantes, son univers onirique standardisé et ses personnages ultra formatés. En vrai metteur en scène N.Barry prend le risque de projeter sur le cadre enchanteur de Timpelbach des enfants torturés et mal avec eux-mêmes. L’aventure est davantage intérieure, c’est le ressort psychologique de ces personnages instables et prêts à tout qui fait avancer le film et lui donne une certaine noirceur mais surtout une vitalité rare. Vitalité qui tient beaucoup à l’implication extrême des jeunes comédiens manifestement en osmose avec leur metteur en scène. Son habileté est de nous faire oublier les parents, insipides à tel point qu’ils sont remplacés jusque dans leurs vices (voir les belles scènes de bistrot) par les enfants. La prise de contrôle de la ville par les enfants sonne comme une telle évidence que le retour des parents apparaît comme totalement incongru. Le happy end proposé est bien peu convainquant et aurait mérité plus d’ambiguité.

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