juliendemangeat

Accatone
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Publié le 4 novembre 2010
On craint au début un pur exercice de style. Or, on réalise vite que cette esthétique appuyée sert à illustrer le fantasme glamour dans lequel évoluent nos deux amoureux éperdus. Dolan prend ainsi une distance critique par rapport à ses personnages qu’il ne peut s’empêcher de traiter avec ironie, voir avec cruauté. On reste dans la légèreté du pastiche, loin du formalisme pompeux de certains Wong Kar Wai (le très artificiel « My Blueberry nights » par exemple). Laissant libre cours aux humeurs des personnages, le film s’apparente à un catalogue d’amertumes et de frustration. Si le récit manque de souffle il est habillement équilibré par ces séquences de faux documentaires, versant conscient de ces désillusionnés magnifiques.

Publié le 28 octobre 2010
De façon très crue voire triviale Rowe réussit un film très frontal sur la solitude et l’aliénation mentale que provoque l’isolement. Cela est d’autant plus réussi qu’il le fait dans un lieu unique et fermé, un appartement, sans pour autant nous donner la sensation de claustrophobie. Seule l’impression de solitude de l’héroine est renforcée par cette mise en scène confinée. Plutôt que de s’enfoncer dans un réalisme glauque et prévisible il va orienter son récit sur une relation sado-maso étrange, chacune de leur rencontre étant ponctuée par un moment de tendresse d’une belle simplicité. Tout aussi surprenante est la déchéance mentale qui s’empare de l’héroine qui sombre imperceptiblement vers la folie. L’incrédulité de son amant, qui lui reste dans la vie réelle, est un beau moment de cinéma qui ouvre le film vers un final plutôt apaisant.

Publié le 28 octobre 2010
Des hommes et des dieux réussit parfaitement à nous montrer l’existence simple et humble de ces prêtres dévoués. L’harmonie qui règne avec les autochtones laisse entrevoir une sorte d’utopie qui très vite va être perturbée par une menace venant de l’extérieur. (Symbolisée grossièrement par des camions rugissant en très gros plan). Face à une plongée dans ce monde clos, le questionnement sur l’éventuel départ s’impose rapidement comme le ressort fictionnel du film (en même temps qu’il donne aux personnages une nouvelle épaisseur). Dans cette fiction venue troublée cette quiétude, chaque personnage semble avoir un rôle bien précis. On tombe alors dans un traitement assez académique. De même l’opposition entre les deux mondes est un peu trop systématique et finit par neutraliser la portée du film. Quant au montage rapide et binaire, il ne fait que simplifier un discours par trop clair et laisse l’impression d’une absence de point de vue de l’auteur.

Publié le 17 août 2010
Un rêve bien compliqué. Ce qui gêne devant Inception c’est l’omniprésence de son dispositif qui finit par devenir le seul vrai sujet du film. Le questionnement rêve/réalité fait place à la description technique d’un processus compliqué : comment fabrique-t-on un rêve et comment le contrôle-t-on. Le film se condense autour d’un flot d’explications littérales et de plans démonstratifs. Le récit et les personnages sont ainsi broyés par des images aussi imposantes qu’immobiles qui rappellent constamment devant quel film ingénieux on se trouve. La tentation d’aller résoudre chaque nouvelle péripétie dans un nouveau rêve va croissante. Si bien que les scènes d’action, d’une vacuité sidérante, ne semblent être là que pour faire le lien entre les différents niveaux de rêve (la scène finale dans la neige est un monument de banalité qui frise la fumisterie). Inception est un beau concept au départ, fallait-il pour autant en faire un film aussi assommant ?

Publié le 18 mars 2010
Le cinéma L’Aventure a la bonne idée de rediffuser un splendide film d’animation passé plutôt inaperçu : Fantastic Mister fox. C’est tout d’abord un ravissement pour les yeux. Plutôt sobre et dépouillé il fait néanmoins naître une fantasmagorie à la fois ludique et très poétique. Ce film est constamment drôle tant les personnages se comportant en humain sérieux sont toujours trahis par leur instinct d’animaux. C’est aussi une opposition entre le cynisme du monde adulte et la simplicité enjouée du monde de l’enfance que Mr Renard a du mal à dépasser.

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