juliendemangeat

Accatone
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Publié le 5 juin 2014
Voilà une belle surprise avec ce film plutôt sobre dans sa forme et d’une grande délicatesse dans le fond. A une approche quasi documentaire (les visites des deux frères) vient se greffer un récit des plus romanesques. Ainsi A.Ropert traite ses personnages en profondeur et avec beaucoup de pudeur, ne délivrant leur secret qu’au fil du récit. Récit qui discrètement laisse affleurer des émotions qu’on n’aurait pas soupçonné au début du film. C’est aussi l’occasion de voir un coin de Paris avec un regard inhabituel, loin des clichés d’une ville étouffante et plus proche d’une communauté à taille humaine. Superbe.

Publié le 27 mai 2014
Comme beaucoup de film d’anticipation une fois son idée de départ posée, on déroule un récit des plus plats et sans réel soucis de mise en scène autre qu’illustrative. On passe en revu toute sorte de sujets propres au genre (le formatage, la liberté, l’identité, la manipulation, l’élitisme…) avec si peu de conviction. On assiste alors à un récit initiatique des plus convenus avec un concours de grimaces polies et une esthétisation des corps outrancière (qui n’est qu’un lissage supplémentaire de toute possibilité d’expression). Et cette question qui revient : comment parler d’une société lisse et sans aspérité sans faire un film lisse et sans aspérité ? Ce n’est pas pas Neil Burger qui va nous donner la réponse.

Publié le 8 mai 2014
Toujours dans la même thématique de l’amour maltraité Dolan s’attèle ici à un registre plus codifié soit plus neutre de prime abord. Bonne surprise, le genre (ici le thriller) n’empêche pas Dolan de donner son point de vue si personnel sur les relations amoureuses. Au contraire on a même l’impression que la maitrise parfaite du genre lui donne toute latitude pour s’exprimer. Ainsi son personnage se fond totalement dans cet univers menaçant ou sa fidélité amoureuse va prendre une dimension pathologique des plus étranges. Le tout avec une grande économie d’effet, un simple plan vide suffit ici à créer de l’anxiété. On pouvait craindre aussi une mise en avant de son propre personnage. Que nenni, celui-ci est totalement au service du film et y apporte même cette touche d’auto dérision si particulière qui fait le charme des films de Dolan.

Publié le 2 avril 2014
Après Mother et surtout the Host on ne peut s’empêcher d’être un peu déçu. La folie furieuse et contagieuse de ces deux films semble avoir déserté ce train fou qui pourtant promettait beaucoup. Deux éléments peuvent expliquer ce semi échec. Tout d’abord l’adaptation de la BD qui a un peu cadenassé l’imagination pourtant fertile de Joon-Ho. Et surtout le casting international qui est un piège pour beaucoup de réalisateurs qui se mettent à tourner en dehors de leur milieu naturel. Ici c’est assez net avec Swinton et Harris qui, s’ils évitent le cabotinage pur et simple, ne sont pas totalement au service du film. C’est du reste avec les deux acteurs coréens que le film trouve le dérèglement poétique que ce sujet réclamait.

Publié le 26 mars 2014
Toujours maitre de son univers bien décalé Anderson semble s’être laissé aller à faire un film de pures conventions (les siennes bien sûrs). Car tout cela ressemble furieusement à un exercice de style, d’autant que ce récit rocambolesque ajoute à l’artificialité du projet. Pire, avec ce récit à rebondissement on semble s’éloigner du sujet originel : cette filiation naissante avec le jeune groom promettait beaucoup or elle est diluée dans des aventure peu stimulantes et dont le comique burlesque s’avère souvent emprunté. Si l’hôtel nous était promis comme le point d’encrage de la mise en scène, pourquoi déplacer celle-ci dans différents terrains de jeu tout juste visités (la grande maison, le train, la prison, la montagne…) qui sont autant d’imaginaires non exploités. Cela déçoit forcément. Tout comme cette galerie de personnages qui laissent froids tant ils n’expriment rien de particulier (W.Dafoe en brute épaisse : parfaitement lisse, Brody en fils indigne : totalement insipide, Norton directement importé de Moonrise K avec son air de cocker triste…). Quant au rythme élevé pas sûr qu’il convienne au cinéma d’Anderson, son mélange d’introspection et d’absurde réclame plutôt une certaine lenteur ou du moins une respiration plus naturelle. Bref beaucoup trop de gratuité dans ce projet ambitieux qui décidément ne tient pas ses promesses. Un grand dommage.

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