tangofoxtrot

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  • Membre depuis le 01/07/2012
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Publié le 25 juillet 2012
Je l’avoue, en général, je ne suis pas fan des films focalisés sur les enfants (en même temps, deux exceptions me traversent l’esprit : Ma vie en rose et Tomboy) sauf s’il s’agit de films d’animation. J’ai par exemple beaucoup apprécié l’adaptation réalisée à partir de la BD Persepolis de Satrapi. Nous étions donc très intrigués par Couleur de peau : miel, qui raconte la vie et les interrogations d’un jeune Coréen adopté par une famille belge. Dans ce film adapté d’une BD, écrite par Jung, personnage principal du film, le dessin côtoie les images d’archives et les entretiens avec le dessinateur : les croquis de Jung s’envolent de la page et prennent vie pour nous mettre en scène les souvenirs ou les angoisses de celui-ci. Malheureusement, l’animation est assez décevante et le dessin parfois assez maladroit. Le passage que j’ai trouvé le plus réussi, c’est quand le jeune Jung découvre l’animation japonaise. Certaines scènes reprennent alors avec succès le style et l’outrance absurde de certaines productions de l’époque. Paradoxalement, les images les plus prenantes restent les archives 8mm prises par le père de la famille. Si j’ai trouvé certains passages très drôles (la discussion des deux ados d’origine coréenne au sujet de leur rapport à la Corée, au Japon et à l’Europe) ou touchants (les relations au sein de la fratrie), le film m’a paru dans l’ensemble plutôt gentillet : peu cinématographique, ce film “dit” tout mais ne “fait” pas grand-chose. Dommage, il y avait beaucoup d’autres facettes à explorer ou approfondir dans ce sentiment d’être déracinés – généralement peu évoqué – qu’éprouvent les enfants adoptés. Je me suis senti assez exaspéré à plusieurs reprises dans le film (la bouille de Jung adulte en gros plan dans un taxi coréen, façon Michael Moore) et on a effectivement un sentiment de trop peu en sortant du cinéma. L’histoire reste tout de même intéressante en soi et c’est agréable de voir des films qui préfèrent un portrait particulier et délicat à une surenchère de traumas ou de drames. http://tangowithfoxtrot.wordpress.com/

Publié le 1 juillet 2012
Nous avons vu dernièrement le film de Joachim Lafosse À perdre la raison. Dans cette œuvre de fiction librement adaptée de l’affaire Lhermitte, le réalisateur de Nue propriété ou d’Élève libre examine à nouveau les relations dysfonctionnelles dans un cadre intime. J’ai beaucoup apprécié la prestation des trois acteurs principaux, Niels Arestrup, Emilie Dequenne, qui a d’ailleurs remporté le prix d’interprétation féminine de la catégorie « Un certain regard » du festival de Cannes, et Tahar Rahim. Ils confèrent épaisseur et nuances aux personnages : impossible en effet pour moi tant de désigner l’un d’eux comme seul responsable du drame que de blanchir la mère dépressive, le père indolent ou le médecin/père adoptif manipulateur. J’ai aussi trouvé le jeu d’acteur assez éblouissant. Niels Arestrup, particulièrement, pose une figure du père sombrement charismatique. Tahar Rahim rayonne l’immaturité, aussi étrange qu’une telle idée puisse paraître, et j’ai été complètement happé par l’effondrement progressif de Muriel. Leur présence à l’écran est indéniable. Cependant, je ne considère pas ces portraits comme nuancés. Le père est présenté comme incompétent, égoïste et immature. À aucun moment, on ne le voit soutenir sa femme dans les difficultés qu’elle traverse. Le médecin, quant à lui, ne pense qu’au confort de son fils chéri quand il ne se livre pas à la manipulation émotionnelle la plus grossière et brutale dès que Mounir montre le moindre signe d’indépendance ou que Muriel fait mine de ce rebeller. S’il est impossible de retirer à cette dernière la responsabilité de son acte - voilà pourquoi je parlais de portrait nuancé -, on assiste le cœur serré à l’enfermement social et émotionnel de cette femme et sa tentative d’en finir m’est presque apparue comme une fatalité. Le film ne m’est donc pas apparu ici comme très équilibré ou impartial. De plus, j’ai un peu de mal à trouver les personnages crédibles émotionnellement, non pas qu’ils soient joués de manière caricaturale, cela me semble plus être un problème d’écriture car ils me sont plutôt apparus comme des archétypes, des entités symboliques : le Père, le Fils, la Femme. (...) http://tangowithfoxtrot.wordpress.com/2012/06/26/a-perdre-la-raison/
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