On aurait pu se méfier ... Isabelle Mergaux derrière la caméra c'est peu commun. Derrière ce bout de femme à l'allure - et l'élocution :p - comique se cache en vérité une grande observatrice des sentiments. Michel Blanc tout en nuance, dans un rôle taillé à sa mesure. L'actrice roumaine est une découverte : peu d'actrices peuvent se targuer d'un jeu, savant mélange de féminité pure et d'enfance, aussi expressif.

Mon opinion ? Première impression ... que j'aurais aimé ne pas devoir faire partager: Gitaï use et abuse de la notoriété de Nathalie Portman pour attirer le public dans une histoire (il y en a-t-il seulement une ?) sans fil, sans profondeur, floue et pompeusement didactique. Le premier plan du film qui s'éternise pendant 4 minutes sur les larmes de Portman laisse présager 1 heure et demie d'un ennui profond. La suite n'est qu'une série d'images filmées comme un documentaire avec un vague trame que l'on met un temps fou à décortiquer. Mais cela a-t-il seulement une importance ? Non. Gitaï a voulu montrer une situation sans fin, comme une roue qui tourne sans relâche, mais de manière aussi peu délicate -cinématographiqument parlant - qu'un jet de pierres (...). La manière palestinienne s'appuyant sur des films comme "Intervention divine" ou "Paradise now" soulève autant de points d'interrogation mais réveille en nous des réactions - tout aussi violentes que le conflit qui s'y produit. "Free Zone" sommeille doucement et s'efface. Reste Nathalie Portman divinement jolie. C'est le lot de consolation.