Comédie française réalisée par Philippe de Chauveron, elle met en scène Claude et Marie Verneuil (interprété par Christian Clavier et Chantal Lauby), un couple issu de la grande bourgeoisie de province, très ancré dans la pure tradition française et catholique. Parents de quatre filles, ils devront progressivement changer de point de vue puisqu'elles porteront respectivement et successivement leur dévolu sur des époux dont le profil est, à proprement parler, bien aux antipodes de ce qu'ils avaient imaginé. Si le film n'est certes pas un grand chef d'oeuvre, que le dernier tiers de l'histoire est sans doute un peu plus convenu, c'est ici un bon moment de divertissement qui nous est proposé, des personnages caricaturaux dans le bon sens du terme conjuguant auto-dérision franche et ton décomplexé qui font plaisir à voir. On retrouve également Christian Clavier dans un rôle qui lui va comme un gant.

John Wells a choisi d'adapter la pièce de théâtre de Tracy Letts, August: Osage County. Et c'est un pari risqué. L'histoire est celle de la situation familiale chaotique -pour ne pas dire exécrable- que connaît la famille Weston, déjà bien mal en point mais davantage encore suite à la disparition inexpliquée de Beverly, le patriarche, poète et alcoolique, dont on découvrira très vite qu'il s'est suicidé. C'est alors le début de la fin, le démantèlement relationnel arrivant à son point d'orgue. S'il est vrai que le récit n'est pas facile, qu'il met du temps à se mettre en place, que le ton général adopté est plutôt proche du cynisme pur et dur et du déballage de vieux démons familiaux, que d'aucuns seront agacés par les figures principales, compliquées et dérangées, les autres y apprécieront au contraire le grand jeu d"acteur servi par Meryl Streep et surtout Julia Roberts, les tirades sans faux semblants, les répliques cash et piquantes (parfois très drôles) et les rebondissements multiples. Un film qui ne laisse certainement pas indifférent.

Her, comédie dramatique de Spike Jones, propose de traiter un sujet d'actualité : quelle place et quelle importance accorder aux supports technologiques ultra-présents dans notre vie, parfois bluffants de réalité et avec quel degré d'incidence cela influe-t-il sur notre comportement, jusque dans ses aspects les plus intimes. Telle est la caractéristique du programme informatique ultramoderne auquel finit par adhérer Theodore Twombly (Joachin Phoenix), suite à une déception amoureuse particulièrement difficile : Samantha - alias le programme intelligent concerné - devient le confident, l'amie, la petite amie du jeune homme, qui se déconnecte peu à peu de toute réalité sensible. L'interprétation de Phoenix est -une fois de plus- très fine, de surcroît face à un sujet ambitieux et au traitement fort bien amorcé. On regrettera néanmoins quelques longueurs qui s'intensifient au fur et à mesure du déroulement du récit. Le film reste quand même in fine très intéressant et suffisamment original pour être souligné.

Film de Geroges Clooney adapté du livre de Robert M. Edsel, Monuments Men relate la mission délicate d'un corps militaire hors du commun, constitué à l'initiative d'experts dévoués et investis pour récupérer les oeuvres volées par les nazis au cours du second conflit mondial. Le casting est alléchant, le sujet est d'actualité, il témoigne d'une initiative incroyable et précieuse. Quelle déception lors de la projection... le scénario est mauvais, le jeu des acteurs laisse parfois à désirer, le traitement du thème s'essouffle rapidement pour tomber en désuétude au profit d'un message très politiquement correct pour ne pas dire niais et caricatural. Mieux vaut sans doute se replonger dans l'ouvrage d'origine pour mesurer l'importance et les enjeux réels de cette mission cruciale.

Viva la libertà, de Roberto Andò, est un film délicieusement loufoque qui brasse de nombreuses thématiques sociales intéressantes et joliment traitées. Enrico Oliveri, politicien expérimenté, doit tenir une ultime conférence à l'aube des élections prochaines et s'attend à une cuisante défaite annoncée : il cède à la panique et décide sans prévenir, de prendre du recul en allant se réfugier chez une amie chère à son coeur, à Paris. Quelles seront les réactions de ses proches, des membres du parti, de la presse ? C'est sans compter sur le subterfuge imaginé par son bras droit au parti, Andrea Bottini, pour parer à la situation délicate qui se présente. La politique, l'actualité, les (fausses) apparences, l'espoir, la psychologie, l'humanité, la poésie et la légèreté, pour ne citer que celles-là, ponctuent ça et là la trame du film, brillamment porté par le talentueux Toni Servillo.