hitruf

Ivan Guillaume
  • Membre depuis le 27/08/2006
  • Nombre de critiques : 112
Publié le 15 avril 2008
Difficile d'ajouter quelque chose à l'excelllente critique de Fritlangueur. Ce que j'aime dans ce cinéma asiatique contemporain, c'est l'art d'aller franchement au coeur du sujet, ici une tragédie quotidienne, car cette tragédie est quotidienne pour les prisonniers, comme le quotidien de ce couple est tragique (le tragique de l''ennui)- comme celui de beaucoup de couples d'ailleurs, cf. hic et nunc la proportion de divorces - . On ne sort pas heureux de ce film, mais plus intelligent, un peu maussade, et j'ai été heureux dans le métro de rencontrer une jeune femmme chinoise avec qui j'ai échangé quelque mots (vu nos manques respectifs de connaissance de la langue de l'autre). Mais ce film m'avait aider d'aller à l'essentiel ausi, à mon échelle réduite d'un lundi noir de printemps.

Publié le 25 février 2007
J'aime trop Afrique, ses ressources, ses richesses humaines, pour me satisfaire de cet opus d'une sécheresse, d'un manque de rythme, d'une absence totale d'intrigue (tout est dit dans le synopsis). IL y avait là matière à émotions, à mise en perspective historique (contemporaine). Le dénuement matériel de ce village n'obligeait pas à ce dépouillement excessif dans la forme. Peut-être aussi, n'étais-je pas dans les conditions de médiation et de sérénité pour appécier ce film. Le Fils, des Dardenne, traite d'un sujet équivalent, mais avec quelles force et conviction ! Le dépouillement est aussi présent dans les films de Bresson, mais il est dense. Ici, il est vide. Je n'attribuerai pas de vote. Alllez-voir vous même, peut-être.

Publié le 4 janvier 2007
Ce mercredi soir 3 janvier, dernière séance, nous étions quatre dans la salle. A savourer et goûter à un merveilleux conte de cuisine et d'amitié, à aimer un homme atypique (le contraire d'une star, point de vue physique), à nous rappeler que l'esthétique et la cuisine font bon ménage. Alors, n'hésitez pas, prenez place à la table de Grégor, voyez comment son art transforme une petite fille handicapée, comment sa mère accède à un nouveau bonheur, et ce que cela provoque comme intolérance auprès des imbéciles. Dépêchez-vous, car combien de temps ce paradis restera-t-il accesible ?

Publié le 13 novembre 2006
J'ai tenu une heure, puis j'ai préféré rentrer me coucher à la maison. Quel désastre d'employer de si bons acteurs pour une problématique (amoureuse, familiale) que Truffaut, Eustache (La Maman et la Putain) ou Assayas, voire même Jean-Pierre Léaud (comme réalisateur, cf. le Pornographe) auraient porté/ont porté à l'écran avec justesse ou talent. Ici, essai pas transformé.

Publié le 4 septembre 2006
Ce film bénéficie d'une photographie et d'un cadrage excellents, qui ne sont pas pour peu dans la présentation clinique d'un couple-objet, dont la banalité, la quotidienneté, le saisissant ordinaire de la vie dégagent un comique tour à tour touchant, absurde et révoltant. L'asymétrie du couple est remarquable: une jeune femme qui ne manque pas de charme et qui aime jalousement un homme plus âgé et éteint qui ne manque pas de laideur. Les copulations sont aussi méthodiques que le lever, les repas, le travail, la manie télévisuelle et le coucher... Jusqu'à ce que survienne, en trois épisodes dont le dernier est d'une gravité décisive, le drame déclencheur qui devrait faire basculer l'ennuyeuse harmonie. Mais non semble-t-il. Ou encore que... La fin est énigmatique ou le film mal terminé, ou quelque chose m’a échappé, après une séquence forte qui renvoie pourtant à l’éternelle damnation dénoncée par Antigone, illustrée par un court mais intense road movie du père vers le cul-de-sac de sa prise de conscience. Le titre, "Sangre", "Sang" dénoue partiellement l'ab-sens: les relations de ce couple sont inscrites dans une conception viandeuse, celle-ci ayant terrassé ce qui fondait l’humanité : le respect de la filiation et de la généalogie. C'est ainsi, pour faire court, que le psychanalyste français Pierre Legendre caractérise, en dépit des apparences historiques, la victoire du nazisme (cf. « Le crime du caporal Lortie, Traité sur le père », Fayard, 1989). Et cette mutation vers la dé-civilisation concernerait aussi, en cette occurrence, le récit classique : l’irruption de n’importe quel élément déclencheur n’est plus de nature à changer l’ordre établi… Certains trouveront ce film trop lent et ennuyeux. D’après moi, c’est l’absence de surprise qui est totalement surprenante, ponctuée de quelques moments franchement hilarants. Et que ce film m’ait inspiré ces réflexions le sauve d’un quelconque mépris. .

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