posthal

posthal
  • Membre depuis le 31/05/2006
  • Nombre de critiques : 9
Publié le 24 août 2005
Un grand moment de bonheur, de calme et de sensualité, à partir du concept casse-gueule d'un film sans conflits, qui parvient à ne jamais être chiant et est tout simplement d'une beauté photographique, narrative et humaine époustouflante. De l'amour partagé sans aucune perversité ou provocation, mais avec suggestion, fluidité, naturel et même un humour très subtil. Deuxième dans mon palmarès personnel de Cannes 2005 et un Prix de la Mise en Scène qui n'aurait pas été usurpé.

Publié le 8 juillet 2005
De la distance entre les êtres, matérialisée par l'omniprésence des moyens modernes de "communication". De la difficulté de se dire qu'on est là l'un pour l'autre, de se dire "je t'aime". Le tout dit par les regards, les silences, l'errance, cette dernière se faisant surtout par les trains, qui semblent obséder Hou Hsiao Hsien. Quelle meilleure image possible, en effet, que les trains? Les trains qui éloignent et rapprochent, guident ou perdent, protègent et étouffent. Lieux d'une immense solitude publique, où se retrouveront le couple central du film, après s'être continuellement ratés ou protégés l'un de l'autre. Lui, preneur de son obsédé par les trains et dont les parents sont fabricants de parapluies que les personnages s'offrent les uns aux autres (comment mieux suggérer cette idée de protection non-dite?). Elle, fatiguée et endormie sur la banquette du train. Il l'aperçoit, baisse son micro et se dirige vers elle pour l'observer, apaisé. Scène où le spectateur réalise qu'il l'aime. Scène qui ne semble possible que dans ce cas de point de vue restrictif (elle ne voit pas ce regard amoureux). Une autre scène magnifique : les parents viennent voir leur fille, après qu'elle leur ait annoncé qu'elle est enceinte. Ils mangent, boivent, s'agitent, mais la caméra reste sur le père, figé et silencieux. On attend qu'il dise quelque chose, comme qu'il accepte cette naissance, qu'il en est heureux, qu'il sera là pour elle et lui, mais rien. Indéfiniment la caméra sur le père, figé et silencieux, indéfiniment rien. A chaque mouvement, il semble s'élancer, puis finit toujours par se rabattre sur son assiette. Puis, finalement, il prend une pomme de terre dans son assiette et la pose dans celle de sa fille. "Tu as toujours aimé les pommes de terre". (... !!!). Un film en hommage à Ozu, dont Hou Hsiao Hsien garde l'amour de ses personnages, de leurs faiblesses et de leur luminosité. Il se place à leur hauteur et leur laisse le temps d'exister. Par contre, contrairement au maître, il délaisse la parole, ce qui le fera considérer comme hermétique par certains, comme d'une nécessaire et humaine opacité par d'autres.

Publié le 2 mars 2005
Un long et déchirant poème sur le souvenir et le regret, d'une richesse narrative et formelle époustouflante.

Publié le 2 mars 2005
Le portrait d'un éternel enfant (hanté par un Œdipe jamais vraiment résolu) qui fuyait la réalité à travers la démesure, doublé d'une réflexion sur la paranoïa qu'engendre le progrès. En se recentrant sur ces deux axes (qui valent au film ses plus belles scènes - l'enfermement dans la salle de projection, les lavements, les exclusions de tout qui ou tout ce qui semble suspect,... -), le film aurait pu être plus court et bien plus intense. Car fallait-il vraiment étirer le film sur trois heures et multiplier les scènes spectaculaires ainsi que des effets tout deux totalement gratuits pour évoquer la démesure caractéristique du personnage, ou était-ce simplement pour Scorsese une façon peu inspirée de justifier les moyens énormes mis à sa disposition ?

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