posthal

posthal
  • Membre depuis le 31/05/2006
  • Nombre de critiques : 9
Publié le 12 novembre 2009
Merci de défendre ce film ! Je l'ai également adoré et je suis aterré par les critiques de la dh (surtout, mais ce n'est pas étonnant) et de la libre. Ce film m'a semblé limpide, tellement il évitait les explications superflues pour se concentrer sur ce qui est important : les êtres humains et leur façon de vivre dans des conditions pareilles... De plus, tout le monde semble insister sur le côté sexué du film, alors que ce n'est tout de même pas si terrible. Quand on ose montrer le sexe pour ce qu'il est (souvent triste, parfois beau), tout le monde s'indigne. On préfère visiblement le subliminal hypocrite, devenu la norme acceptable... Allez au cinéma et lisez plus d'une critique avant de faire votre choix !

Publié le 17 janvier 2006
Une ode anarchiste et jouissive à l'anti-conformisme et à l'irresponsabilité généralisée. La poésie de Noi Albinoi, le précédent très beau film de Dagur Kari, se trouve ici renforcée par un humour absurdo-métaphysique (voir par exemple la scène ou le héros renverse le contenu d'une perforatrice) et un optimisme romantique communicatif. Je ne vous en dis pas plus, mais guettez l'arrivée de la couleur dans ce film en noir et blanc... Un des films les plus étonnants parmi ceux présentés à Cannes 2005.

Publié le 17 janvier 2006
Les histoires se rejoignent pourtant bien, mais là n'était pas le lien fondamental de ces histoires toutes liées à l'idée de communication. Qu'il s'agisse de sms (enfin un film qui développe les situations narratives inouïes offertes par ce "moyen de communication"), d'écriture ou enfin de communication par les sens et plus particulièrement par la cuisine, ce splendide film développe une réflexion déchirante sur la solitude et le courage de ces personnages ordinaires pour survivre. Le tout dans un style digne des plus grands maîtres asiatiques : on ne peut s'empêcher de penser à Ozu, par exemple, devant cette façon qu'à ce jeune cinéaste (ce n'est pourtant qu'un premier film) de poétiser tous les gestes de ses personnages. Du pur cinéma, aux antipodes de ce que l'on tend de plus en plus à associer à ce mot, à savoir effets gratuits et apparents, esbrouffe creuse, surenchère émotionnelle et visuelle... Autant de procédés que ce film refuse, pour toucher au plus profond de chacun d'entre nous. Il est d'ailleurs quasiment impossible de retenir ses larmes à la fin du film...

Publié le 17 janvier 2006
Difficile de juger ce nouveau film du gigantesque Atom Egoyan, qui troque son style suggestif et retenu pour une mise en scène pleine d'esbrouffe (on se croirait chez le Scorsese de Casino) et de sursignification émotionnelle, ainsi que d'une frontalité peu habituelle chez lui dans les scènes de sexe. Toutefois, ce style est cohérent puisque adapté aux différents narrateurs du film, qui ont tous quelque chose à cacher derrière cette narration superficielle. Et c'est là que l'on retrouve tout le génie d'Egoyan, qui mêle avec science du montage différents niveaux de réalité sans jamais les encadrer lourdement, en nous parlant de ses personnages complexes et ambigus plus à travers la conception qu'ils ont d'eux-mêmes que par ce qu'ils peuvent dire ou faire. Il maîtrise à nouveau à la perfection les questions de point de vue, rejouant une même scène sous différents angles, sans toutefois jamais légitimer une version au détriment d'une autre : c'est là que son film évite la construction typique du polar moderne, qu'il n'est certainement pas. C'est aussi dans les quelques failles (même si beaucoup de choses sont souvent surexplicitées), dans les hésitations, dans les non-dits et les silences que le récit se met en place : Kevin Bacon et Colin Firth sont à ce niveau remarquable dans le sous-jeu, ainsi que dans le sur-jeu lorsque leurs personnages sont narrateurs. Un film à priori bâtard et trop plein qui, comme tous ceux d'Egoyan, mérite probablement une deuxième vision pour gratter un peu plus sous les apparences trompeuses qu'il nous propose et qui sont déjà, à un premier niveau, à l'image du sujet dont il traite ici.

Publié le 30 novembre 2005
Probablement le film le plus complaisant de Solondz, qui caricature à gros traits la société américaine et son hypocrisie puritaine en enfonçant des tas de portes ouvertes. Ses personnages misérables et geignards sont cette fois monolithiques, même dans le cas de son personnage principal, dont il essaie de masquer le peu de profondeur par un aspect physique changeant constamment (Aviva, c'est son nom, est à la fois une petite fille noire de 6 ans, une adolescente américaine moyenne, une autre obèse, une autre rousse, une jolie diabétique et une énorme black). Le tout plus ou moins justifié par un discours final moyennement convaincant : quel que soit notre âge, nous sommes tous voués à rester les mêmes (d'où la lourde métaphore du palindrome...) que ce que nous étions programmés hasardeusement dès le départ. Le plus insupportable est que, pour la première fois, Solondz semble détester ses personnages dont il instrumentalise la laideur ou les handicaps, alors que la force de Happiness ou de Storytelling résidait dans la complexité humaniste du traitement qu'il leur appliquait, entre dégoût et empathie. Ceci dit, profitez de la rétrospective de Flagey pour aller voir ses autres films, réellement bons et justes.

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