L'effet de surprise du premier opus s'est estompé. Après un bon début on accumule les invraisemblances trop facilement expliquées après coup par un nouveau tour de nos illusionistes. En fait, le film est très inégal avec de très bons moments et d'autres très mauvais. Les acteurs cabotinent et c'est ce qu'on leur demande. Mention toujours spéciale à Woody Harrelson et à Lizzy Caplan qui est assez drôle.

"Seul contre la nature"...et les hommes. Le pauvre Léo...ce n'était vraiment pas sa semaine...rien que pour tout ce qu'il a subi il le mérite son oscar. Je ne retrouve pas dans "the revenant" la patte que e connaissais à Inarittu dans ses premiers films, mais n'est-ce pas le propre des grands cinéastes de se renouveler ? Le film est...minéral, brut, simple et pourtant grandiose. Certaines scènes clouent littéralement le spectateur à son siège, les dialogues sont réduits à leur plus simple expression et les séquences oniriques font penser à l'intouchable Terrence Malick. Bref, du très bon cinéma ; le genre de film pour lequel il est encore nécessaire de se rendre en salle pour le découvrir.

L'association Poelvoorde - Van Dormael était prometteuse. Elle tient la route mais plus dans la superposition des univers que dans leur fusion. Poelvoorde traverse l'univers de Toto le héros avec ses caractéristiques propres et le début amusant évolue en douceur vers une nostalgie surréaliste très belge. Quelques très beaux moments, mais une fin un peu en queue de poisson...au-dessus de la moyenne de la production actuelle en tous les cas donc à voir.

Tarantino fait du Tarantino, et j'y vais comme je vais dans un resaturant que je connais et où j'aime manger la spécialité du chef, comme un retour régulier, sans vraie surprise mais goûtu. Alors, oui, il y a du Reservoir Dogs, du Django unchained, du Kill Bill, dans les huit salopards...et j'aime ça ! Mention spéciale à Jennifer Jason Leigh, à ma connaissance pour la première fois dans un fillm de QT...et qui m'a fait beaucoup rire. Bon moment même si sans surprise, donc !

Conclusion qui bizarrement souffre à la fois d'un tirage en longueur et d'un traitement superficiel. La première heure est brouillon, mais la finale, notamment la scène dans les égoûts, est bien faite et génère un peu de tension. Sinon, c'est très prévisible, même si la critique de notre société asservie par les media reste intéressante, et à portée de compréhension d'un public jeune. Globalement cette saga valait la peine, même si elle se conclut donc en mode mineur. Et puis, le bonheur nostalgique de revoir le grand Philip Seymour Hoffman une ultime fois mérite à lui seul un point bonus.