Excellents comédiens pour un excellent film. On reste quand même sidérés par un tel acte et on se demande comment on peut pardonner cela à quelqu'un, quel qu'il soit; cependant,une petite phrase très sage à méditer dit "on ne connait que ce que l'on vit". Le film est tourné de façon très réaliste, on a l'impression de vivre la situation ( c'est probablement pour cela qu'il donne matière à réflexion). A voir, bien sûr.

Le moins bon et le moins cohérant des films des frères Dardenne

Mon Dieu que c'est bien joué... A croire que Deborah François et Jérémie Rénier ont toujours été des barakis. Ca ne sonne jamais faux. A tel point que les frères Dardenne n'aient pas eu besoin d'une seule note de musique pour installer cette atmosphère si particulière. Heureusement, il y a l'autoradio... ;-)

Un film relativement brut, et humble. Tenez peut-être compte du fait que ce n'est à mon avis pas un film pour se détendre. Il laisse cependant une fine sensation, vaguement tendre, d'avoir fait connaissance avec les deux protagonistes: le duo Jérémie Rénier - Déborah François. Des moments très vivants (notamment au début, quand on les voit s'appréhender l'un l'autre contre la voiture avec une sensuelle sauvagerie, rehaussée par les couleurs vives des vêtements, vert et rouge). Puis, c'est le lent plongeon dans l'éteignoir logique de la misère sous ses formes diverses, et notamment celle du personnage principal, visiblement amputé de sentiments de paternité. Je cite ici mon Oncle Didier: "L'Enfant, c'est lui". Cependant je trouve que si ce film n'est pas optimiste, il n'est pas pessimiste non plus. Réaliste, comme très peu de films du même genre. Bravo donc pour cette oeuvre qui humanisera certains spectateurs sans tenter de les manipuler.

Comme quoi, restons serein, je ne volais pas aller le voir me disant que la plupart des films Belges sont ratés, barbants et très mal faits. Rosetta est un triste exemple et est aussi un produit des "Ardennes"....Ici, la surprise fut très agréable et rien à voir avec les images mal prises de Rosetta et le remplissage de scènes de beaucoup d'autres films du plat pays. Il existe dans celui-ci une fluidité surprenante, un sens du continu et même parfois un certain suspens. Le sordide de la situation sociale et du milieu de bas-fonds est contrebalancé par un certain optimisme par un sursaut de nature humaine et de décence où le plus vieux se dénonce pour éviter les problèmes au plus jeune. La lâcheté a ses limites. Celui qui est vu comme un monstre a bien tiré la leçon de ses erreurs et brille davantage que la jeune fille qui ne progresse pas. L'histoire se termine par l'éclosion telle une fleur d'un adulte qu'on croyait irrécupérable. Bon sur toute la ligne. Cannes remonte en crédibilité.