Un vrai bon moment de cinéma : puissance, jeu, originalité, finesse ... Un de ces instants où l'émotion se mèle à l'art pour nous empoigner.

Et si Alejandro Inarritu avait voulu mystifier son public en réalisant une cruelle parodie de ces téléfilms mexicains, mélodrames larmoyants qui fleurissent sur les écrans télé entre le Rio Grande et le Cap Horn aux heures d'écoute des ménagères? Car enfin, on a trop d'estime pour le réalisateur d''Amours Chiennes' pour le croire un instant capable de prendre au sérieux ce sanglant mélodrame où les catastrophes se succèdent les unes aux autres et qui ferait pâlir d'envie les éditeurs de romans de gare! Qu'une famille se fasse faucher par une voiture, passe encore, cela fait partie de la banalité quotidienne dans notre vie contemporaine, mais y ajouter une insémination artificielle, une récolte de sperme, une grossesse souhaitée, une opération de transfert de coeur, un assassinat non abouti suivi d'un meurtre accompli précédé d'un suicide raté et qui se termine par une annonce de grossesse involontaire, avouez qu'il y a là de quoi éclater de rire! On nage dans le grotesque du mauvais mélo! D'ailleurs ce film vous laisse complètement de glace face à cet enchaînemeznt de catastrophes et il faut même se retenir de ne pas en rire. Alors, confiant dans l'intelligence d'Inarritu, j'ose croire à la parodie et alors je le cote 10/10; dans le cas contraire il n'aura que le zéro qu'il mérite, auquel j'ajoute 2 points pour le superbe décor glauque et morbide d'une Amérique profonde, laide et pauvre, à mille lieues de celle des copains milliardaires de l'ami Bush! Côté mise en scène, c'est pas mal, mais ce qui étonnait et suscitait l'intérêt dans 'Amours Chiennes', ces retours sur le passé, ces flash backs mélangés dans un puzzle qui se reconstituait lentement, paraît aujourd'hui un peu systématique et tourne à la manie. Les acteurs tirent avec plus ou moins de succès leur épingle du jeu: Sean Penn joue correctement son rôle peu flatteur d'homme qui ' bande mou', Benicio del Toro a de la présence mais il cabotine, la veuve et mère éplorée mérite des claques et la fille Gainsbourg est aussi mauvaise que toujours, oublieuse du fait que n'est pas son père qui veut. Finalement, le seul personnage qui joue son rôle avec sincérité, c'est l'épouse malheureuse du beau Benicio, ses apparitions sur l'écran constituent les seuls moment vraiment émouvants du film et on lui en sait gré!

Traitement de la couleur,efficacité dramatique,personnages qui finissent par se rejoindre,il s'agit bien d'un film d'Inarritu. Inarritu possède à fond le procédé de construction 'puzzle-mosaîque'. Sous une apparence embrouillée,la cohérence de la réalisation dans l'enchaînement des séquences permet au spectateur de se retrouver assez facilement dans le cheminement des personnages. Mais ce procédé paraît à certains moments artificiel voire inutile et permet de cacher l'aspect, en définitive, assez simpliste du scénario. Il faut, cependant souligner la force psychologique et la richesse du caractère des personnages. Mais une question : pourquoi ne sait-on quasiment rien du couple Paul (Penn ) et Mary (Gainsbourg) et qui est réellement Paul? On ne le voit jamais dans sa vie de tous les jours et on ne connaît rien de son passé,contrairement à Jack(del Toro) et Christina (Watts) dont on finit par découvrir le parcours dans la vie.En bref, un bon film mais un peu décevant après le soufflant 'Amores Perros'.

au début, on ne comprends rien. les scènes se mélangent et il faut être attentif à l'évolution de l'histoire. puis, le réalisateur nous compose le puzzle du film et l'histoire devient prenante. et quelle histoire! criante de réalisme, de vérité. on ne sait plus quoi penser. nos sentiments sont déchirés. les acteurs sont boulversants : sean penn, naomi watts et benicio del toro excellents. un montage atypique mais intéressant, une réalisation grandiose, une bonne musique à l'atmosphère pesante. un film hors du comment qui secoue.

Fort, très fort. Un peu perdue au début mais très vite toutes les pièces du puzzle s'imbriquent les unes dans les autres, d'une façon naturelle. J'avais adoré Amores Perros, 21 Grams n'arrive pas à sa hauteur mais vaut le déplacement. Génial Benicio del Toro ! Quelle présence. A voir.