Les Mille et une Nuits volume 3: L'Enchanté

Titre original: As Mil e Uma Noites: Volume 3, O Encantado
Origines:
  • Portugal
  • France
  • Allemagne
  • Suisse
Genre:
  • Drame
Année de production: 2015
Date de sortie: 16/12/2015
Durée: 2h05
Tout public
Synopsis : Où Schéhérazade doute de pouvoir encore raconter des histoires qui plaisent au Roi, tant ses récits pèsent trois mille tonnes. Elle s’échappe du palais et parcourt le Royaume en quête de plaisir et d'enchantement. Son père, le Grand Vizir, lui donne rendez-vous dans la Grande Roue. Et Schéhérazade reprend : « Ô Roi bienheureux, quarante après la Révolution des Œillets, dans les anciens bidonvilles de Lisbonne, il y avait une communauté d’hommes ensorcelés qui se dédiaient, avec passion et rigueur, à apprendre à chanter à leurs oiseaux... ». Et le jour venant à paraître, Schéhérazade se tait.
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Publié le 8 décembre 2015
Il n’est de bonne compagnie qui ne se quitte… c’est avec regret que s’achève, par ce troisième volet, une aventure qui dépasse le seul cadre de la cinématographie, et se révèle comme une véritable performance artistique socioculturelle. Michel Gomes a construit un triptyque à la démesure d’une crise sociétale et économique sans précédent qu’à connu le Portugal, ébranlant les fondements d’un pays, provoquant un doute considérable chez son peuple. Mais la réflexion va bien au-delà et pourrait s’appliquer à d’autres territoires ou nations… Après le revendicatif, le vindicatif, Gomes s’attache avec « L’Enchanté » au contemplatif. Il amène une douceur, une poésie et nombre de beautés qui flattent l’œil et atténuent les blessures. Croisant les récits de Schéhérazade à celui de ces anonymes, il vient poser un point final à une trilogie qui remue, perturbe et séduit, sorte de nouvelle mythologie des temps modernes. Ce troisième volet, diffère encore de deux autres dans la narration, il est ponctué de textes qui composent l’histoire, beaucoup plus que les images. Images souvent à couper le souffle tant elles sont belles, même pour les plus anodines. On y retrouve également quelques acteurs des précédents volets, pour mieux boucler la boucle et souligner l’universalité du récit. On notera quand même, que la démonstration trouve ici ses limites, et que Gomes a un peu tendance à s’appesantir, là où il aurait fallu rebondir. Mais il n’en reste pas moins que cette œuvre dans son ensemble est un bel exercice de style, voire une remise en question d’un auteur, s’interrogeant dans son journal de bord à savoir « comment faire un film d’intervention sociale quand on veut filmer des histoires merveilleuses ? » Il en a apporté une réponse simple limpide et brillante en réalisant « Les mille et une nuits ». Du coup pour prolonger ces moments merveilleux, je me plonge dans une lecture aux notes fantastico-sociales, celle de José Saramago, auteur portugais, avec « Le radeau de Pierre ».
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