Godzilla (2014)

Origine:
  • États-Unis
Genres:
  • Action
  • Science-fiction
  • Thriller
Année de production: 2014
Date de sortie: 14/05/2014
Durée: 2h03
Tout public
Synopsis : Le monstre le plus célèbre au monde devra affronter des créatures malveillantes nées de l’arrogance scientifique des humains et qui menacent notre existence.
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Publié le 25 mai 2014
Après « King Kong contre Godzilla », l’Oncle Sam revisite à son tour les classiques nippons en nous servant cette fois « Godzilla contre Muto ». Bon, qu’on vous explique : les Mutos, ce sont ces vilaines bestioles à 6 pattes d’une centaine de mètres de haut, nées aux alentours des centrales nucléaires japonaises, et qui carburent à l’énergie atomique en guise de biberon. Moins écolo que le lait, mais plus fortifiant, comme en témoigne le carnage qu’ils engendrent. Car pas sympas, les Mutos ; sitôt nés, ils dévastent tout sur leur passage. Sans parler de la détestable habitude alimentaire qu’ils ont de fracasser tout ce qui ressemble à une source d’énergie nucléaire pour s’en sustenter : sous-marins, centrales, pylônes et tutti quanti. Pas écolos, on vous disait… Petite parenthèse ici pour ceux chez qui la surenchère dans la métaphore n’aurait pas fait tilt : « Godzilla » nous sert en fait un plaidoyer écolo avec la délicatesse d’un discours de Mélanchon, en plaçant l’allégorie sous une bruyante et fumeuse surenchère d’effets crash-boum-boum. L’essentiel est toutefois dans la bonne intention, dit-on. Bref, donc, apprenant qu’une nouvelle espèce animale menace de lui contester sa couronne de super-prédateur, notre bon lézard, pas content du tout, sort de la semi-retraite où l’avaient plongé les dernières tentatives nucléaires visant à lui faire la peau (pardon, le cuir) pour affronter les vilains Mutos. Et pour régler leur compte à ces challengers culottés qui osent – ô sacrilège - défier sa place au sommet de la chaîne de prédation, il retrouve son arme secrète, le crachat nucléaire. Parce quand lézard fâché, capitaine, lui toujours faire ainsi. Et ça marche du tonnerre (sans jeu de mot) ; le brave lézard s’improvise sauveur de l’humanité en faisant baston avec les méchantes créatures mi-Alien, mi-araignée géante. Et, au passage, il garantit du travail à gogo au secteur local du bâtiment, qui aura fort à faire pour reconstruire tout ce que les bestioles auront entre-temps dévasté pour régler leur contentieux. A ce propos, ceux qui aiment les buildings éventrés et qui n’auraient pas eu leur compte en la matière dans le dernier Superman de Zack Snyder, à peu près aussi versé dans la délicatesse que les Mutos, seront ici aux anges ; quand il n’y en a plus, il y en a encore. D’immeubles à démolir, bien sûr. Ou de ponts à découper, ou de structures portuaires à aplatir, ou bien de forêts à déboiser au feu nucléaire. Mais c’est pour la bonne cause, on vous dit. Sauver le monde, pour l’agent Godzilla 007 en mission, ça se fait bien au prix de quelques décombres dans les rues et de quelques paysages post-apocalyptiques d’une Amérique que - manque de pot tout de même - toutes les grandes bestioles de l’histoire ont toujours choisi comme terre à leurs exploits, de King Kong aux dinosaures. Hélas, ce grand spectacle de dominos effondrés a un gros lézard (oui, je sais, facile, mais bon…) : c’est qu’il risquera fort de n’avoir un semblant d’originalité qu’aux yeux de celui pour qui ce serait le tout premier film du genre ; pour le reste, c’est de l’ultra-téléphoné, du cliché et du convenu. L’action se réduit à un spectacle numérique déjà remâché tant de fois et décliné sous tant de moutures différentes qu’il ne fait pas plus mouche qu’une balle de fusil sous la carapace de notre lézard XXL. Car tout est stéréotypé dans Godzilla ; des acteurs inexpressifs (ils n’ont pas dû vouloir concurrencer Gogo) à l’ambiance mélo archétypale des films pop-corn (le brave militaire en mission, la jeune épouse éplorée et le fiston modèle), en passant par les effets ultra-classiques dévoilant la bêbête par bouts de queue ou d’épines dorsales entr’aperçus dans décor embrumé ou nautique. Sans parler des pénibles effets musicaux chargés d’épaissir artificiellement une intensité dramatique ou un suspense qu’on cherche en vain. Mais rien dans ce « Godzilla » ne révolutionne le genre du « Monster movie ». L’un des rares mérites qu’on pourra lui trouver est de s’élever plus haut que le navet kitch d’Emmerich de 1999. Il faut dire que faire moins inexpressif que Matthew Broderick et Jean Réno était une gageure à peu près aussi difficile que de déraciner un arbre pour Godzilla et de s’en servir comme cure-dent. Restent alors quelques scènes d’action qui arrivent toujours à accrocher malgré tout (merci les CGI), et des effets de gigantisme parfois impressionnants quand on oublie la faiblesse du fond sur lequel ils viennent se greffer. Bref, le genre de films qui se retrouvera rapidement à 9,99 euros en magasin en DVD ou BD, dans la lignée des autres blockbusters pop-corn, bien gros et bien gras qui confondent surenchère et qualité et en font plus en croyant faire mieux. Nom d’un lézard.
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