Une séparation

Titre original: Jodaeiye Nader az Simin
Origine:
  • Iran
Genre:
  • Drame
Année de production: 2010
Date de sortie: 08/06/2011
Durée: 2h03
Tout public
Synopsis : Simin voudrait quitter l'Iran avec son mari Nader et leur fille Termeh. Elle a entrepris toutes les démarches nécessaires et tout réglé en prévision de leur départ. C'est alors que son mari lui fait part de ses scrupules : il ne veut pas abandonner son père qui souffre de la maladie d'Alzheimer. Nader annule le voyage. Simin dépose alors une requête de divorce auprès du tribunal des affaires familiales. Sa requête étant rejetée, elle quitte le domicile conjugal et retourne vivre chez ses parents. La petite Termeh décide de rester avec son père tout en espérant que sa mère reviendra bientôt à la maison. Confronté aux nouvelles circonstances, Nader a du mal à se débrouiller, ne serait-ce que par manque de temps. Il engage alors une jeune femme pour s'occuper de son père malade. Razieh est enceinte et elle accepte cet emploi sans en informer son mari. Un jour, en rentrant du travail, Nader trouve son père tout seul à la maison ; le vieil homme déficient est en outre attaché à une table. Quand Razieh est de retour, la réaction de Nader a des conséquences tragiques qui bouleversent non seulement sa propre existence mais affectent aussi l'image que sa fille avait jusqu'alors de lui.
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    7.8/10 21 votes - 15 critiques
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Avis des internautes du film Une séparation

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Publié le 24 décembre 2011
Meilleur film 2011 en ce qui me concerne.

Publié le 6 novembre 2011
Après une demi-heure de mise en place, le film débouche sur une série de cas de conscience terriblement prenants. La justice iranienne est également vue sous un autre angle très intéressant. Du grand cinéma filmé à la manière d'un téléfilm.

Publié le 30 août 2011
« Tout le monde a ses raisons » tranchait Jean Renoir. Ce célèbre paradigme prend une dimension impitoyable face aux vertiges qui étreignent à la vision d'Une Séparation : vertige d'un scénario tissé de relations causales en cascade prenant l'allure (et la vitesse) d'une chute libre, d'un engrenage tout entier destiné à broyer les individus, construction tout à fait réminiscente de l'Argent de Bresson. Vertige des cadres à l'épaule nerveux, vertige de la construction en intrigues superposées, celle de la séparation de Nader et Simin et celle du démêlé judiciaire de l'affaire de la fausse couche. Vertige de mise-en-scène dont la vertu est d'occulter le plus important, ces quelques ellipses de plans (chute de Razieh, accident de voiture) dans lesquels le film tout entier va bientôt venir s'engouffrer, et le spectateur à sa suite, tentant de terminer un puzzle aux pièces à jamais manquantes. Vertige, enfin, de logorrhée ininterrompue et de positions morales contradictoires, polémiques et digressions. Regrettons donc d'emblée ce filmage très clichesque qui offre l'urgence et la forme d'un thriller mais qui ne fait pas tout à fait justice aux belles zones d'ombres d'un scénario au pessimisme moral très moderne (j'avais même envie d'écrire : occidental) qui nous ménage une fin en suspension dramaturgique très élégante. Le spectateur se trouve kidnappé dès le premier plan, par cette mise en scène bousculée qui nous assigne une place curieuse : celle du juge. Heureusement Farhadi assimile cette position à celle du vide qui s'ouvre sous nos pieds : vide juridique et moral évidemment, entre textes de loi de la justice iranienne et les préceptes du Coran, vide du manque de preuves et d'éléments (ces fameuses ellipses!) pour trancher en faveur d'un personnage plutôt que l'autre, nous réservant ainsi une marge bienvenue d'interprétation et de distance -la même marge dans laquelle Farhadi a dû probablement zigzaguer avec la censure du régime pour faire passer un tel propos. Reste alors un nécessaire procédé de reconstitution, au niveau littéral, qui devient le prolongement de l'espace mental du spectateur, tentant lui aussi de recoller les morceaux qu'aucun flashback ou plan mental ne viendra étayer, le film étant pris dans cette précipitation effrénée vers l'avant, un présent qui n'autorise un passé qu'à remodeler au fil de versions contradictoires. Comme dans Close-Up de Kiarostami, une action restée invisible est patiemment mise à plat par la loi des hommes qui veut la (dé)montrer comme si elle s'adressait au spectateur, et au final en régénère une nouvelle qui n'est guère plus satisfaisante et ne permet pas plus de conclusions. La défense de l'honneur du mari, par exemple, dépasse largement le cadre manichéen que certains voudraient plaquer sur le film avec une interprétation religieuse qui tient de l'exotisme, d'ailleurs Farhadi le dépeint comme issu de la petite bourgeoisie et non-pratiquant, opposé à une famille populaire très religieuse. C'est bien en tant qu'homme qu'il veut sauver et laver son honneur, quitte à mentir puisque c'est de toute façon la notion même de vérité que Farhadi questionne et bouscule en nous, exigée et capitalisée à la fin sur le personnage de Termeh, la fille de Nader et Simin, sommée de porter la conclusion à l'intrigue du divorce mise entre parenthèses par l'intrigue centrale. On serait malgré tout en droit d'amener des réserves sur le caractère « démonstratif » de l'entreprise didactique de Farhadi : si Une Séparation laisse une forte impression en sortant de salle, on a le sentiment, quelques jours voire semaines plus tard, d'avoir été mené par un excellent moraliste et un brillant théoricien auquel il manque souvent une plus-value poétique et proprement cinématographique (les qualités du film sont plus romanesques que tout autre chose). De là donc à y voir un plaidoyer trans-culturel pour le rapprochement entre les peuples, il me semble y avoir un gouffre que l'œuvre se garde bien de vouloir franchir. Et s'étonner de découvrir la société iranienne via ce film alors que le cinéma d'Iran a été le meilleur au monde dans les années 90 (avec celui de Taïwan) et a rayonné via les œuvres de Kiarostami (Close-Up, Au Travers des Oliviers, Le Goût de la Cerise), Makhmalbaf (L'Acteur, Salaam Cinema, Gabbeh), Mehrjui (Hamoun, Sara, Pari), Panahi (Le Ballon Blanc, Le Miroir, Le Cercle), Magidi (La Couleur du Paradis), cela me parait un peu forcé ; rien chez Farhadi que l'on n'ait vu chez ses (bien plus illustres) prédécesseurs, la poétique de l'allégorie et la puissance du cadre en moins. Je termine non sans rappeler dans ce film qui nous montre une justice iranienne plus nuancée que celle que nous connaissons, que les cinéastes Jafar Panahi et Mohammed Rasoulof sont toujours assignés à résidence pour six ans pour « propagande contre le régime » et frappés de l'interdiction de réaliser des films et quitter le pays pour les vingt prochaines années.

Publié le 31 juillet 2011
Il n'y a pas qu'en Belgique qu'on sait filmer le "réel". Et ce très bon film, joué par des acteurs remarquables, est pour moi un formidable plaidoyer anti-raciste : "ces gens-là, là-bas", vivent en fait les mêmes choses que nous autrs occidentaux...quelle plus belle manière de montrer que notre patrie c'est la terre,et que nous devons essayer d'y vivre en harmonie, même si c'est difficile.

Publié le 30 juillet 2011
Subtilité finesse et simplicité: Les différences entre deux milieux sociaux; quasi un thriller haletant où l'on est surpris et en même temps vraisemblable c'est du cinéma réalité (non la caméra ne tremble pas rassurez-vous); acteurs incroyables on se croirait dans une tranche de vie. ... en bref passionnant jusqu'à la fin (si l'on aime ce genre de cinéma sans panpan ni cucu).

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