Le quattro volte

Origine:
  • Italie
Genre:
  • Comédie dramatique
Année de production: 2010
Date de sortie: 19/01/2011
Durée: 1h28
Tout public
Synopsis : Un vieux berger vit ses derniers jours dans un paisible village médiéval perché dans les montagnes de Calabre, à l'extrême sud de l'Italie. Il conduit ses chèvres sous des cieux désertés depuis longtemps par les villageois. Il est malade, et croit trouver un remède dans la poussière qu'il ramasse sur le sol de l'église, et qu'il boit chaque jour dans de l'eau. Un chevreau vient de naître. Nous suivons ses premiers pas, ses premiers jeux, jusqu'à ce qu'il prenne des forces et aille au pâturage. A côté, un sapin majestueux remue dans la brise de la montagne et change lentement au gré des saisons. Le quattro volte est une vision poétique des cycles de la vie et de la nature et des traditions demeurées intactes d'un lieu hors du temps.
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    8.3/10 3 votes - 4 critiques
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Avis des internautes du film Le quattro volte

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Publié le 14 juin 2011
Le Quattro Volte est une fable métaphorique sur la condition de l'homme et sur les cycles de la vie et de la mort. Frammartino se pose ainsi -involontairement?- dans un double sillage historique et culturel : celui de Pasolini et celui de Rossellini, celui de la froideur structurelle de Théorème et celui du mysticisme brûlant de Stromboli. Les personnages principaux du film sont ainsi, successivement, un vieil homme souffreteux, un chien farceur, une jeune brebis et un gigantesque séquoia. Frammartino interrompt momentanément sa narration pour regarder la nature en de longs plans dénués de splendeur : pas d'élégie à la puissance des éléments ici (genre Malick), ni de condamnation mystico-pompière de leur cruauté (genre Deliverance de Boorman), juste l'inscription du récit dans son décor, dans toute sa relativité et sa médiocrité. Mais ces coupures sont brèves, l'auteur s'y montre aussi comme un maitre de l'ellipse (l'évolution de l'arbre à travers les saisons), et son rythme est plastiquement parfait. Une impression d'omniscience renforcée par les régulières prises de vues de très haut en plongée : le point de vue du film est bien celui d'une instance supérieure qui nous observe vivre, mourir et revivre (Tarkovski période Andrei Roublev). Le film représente aussi notablement, avec la séquence de la procession puis celle des chèvres, une étape saisissante de anthropomorphisme dans l'art (l'humain y est filmé en gros plan sans expression et la brebis personnalisée dans un mini-mélodrame digne de Murnau). De multiples niveaux de lecture, existentialiste (la vie et la mort y sont des événements arbitraires et absurdes), religieuse (nombreux rites chrétiens y sont dévoyés, et l'intrigue concerne d'incessantes réincarnations),sociale ou cosmogonique (Les Quatre Fois enchâssent les quatre règnes du monde : humain, animal, végétal et minéral) sont possibles. A la fin, ce qui était poussière est retourné poussière.

Publié le 15 février 2011
Totalement muet (ou presque: quelques bruits de voix humaines faisant partie de la bande-son), 'Le quattro volte' n'est réellement un film que lors de brefs moments de vie villageoise burlesques (la procession en costumes, représentant les stations du chemin de croix, et sa préparation; le mât de cocagne; le cortège funèbre). Alors, on entrevoit des évocations discrètes de Tati, Sempé, Etaix, voire d'un certain surréalisme bunuelien. Tout le reste du temps (également sujet en soi du propos de Frammartino), c'est l'oeuvre aboutie d'un artiste, bien plus vidéaste ou créateur d'une installation à vocation métaphysique que cinéaste, sur les liens animistes unissant les êtres vivants, les cycles de la matière (le bois, le charbon, la fumée, la poussière enfin qui danse dans la lumière transmuée par les vitraux), la place de l'humanité, de ses superstitions et de ses activités, de ses bâtiments et de leurs toits, de ses routes et chemins reconnus, de la victoire éphémère de son ordre dans le chaos primal de la nature. Un étrange et lancinant objet circulaire, fascinant pour qui peut avoir accès à ce langage artistique et poétique.

Publié le 6 février 2011
Très beau film, dépouillé et lent, et en même temps émouvant et passionnant. Avec quelques moments d'humour très fin, à la Tati. Il m'a rappelé (notamment la scène avec l'érection du tronc sur la place du village) le beau DVD "Un monde perdu" de Vittorio de Seta, qui rassemble des documentaires sur l'Italie du sud dans les années 50.

Publié le 21 janvier 2011
quel beau film. une impression de dépouillement qui permet d'aller à l'essentiel. des images et des photos qui me restent en tête. d'une très grande originalité puisqu'il n'y a pas de dialogues, pas de scénarios, pas d'histoires et pourtant j'ai trouvé cela passionnant. la force du film est justement là : malgré l'absense de " stimuli" une impression de rentrer au plus profond des êtres, de la vie et surtout de la mort bien présente dans ce film.
  • 1

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