Vu hier, à l'Ecran Total (mon amie et moi avons eu les 2 dernières places, au détriment des personnes derrière nous dans la file...), ce beau documentaire sans pathos ni mièvrerie, mais imprégné d'une poignante douleur discrète, d'une forme mahlerienne d'adieu au monde. Eternel retour (de certaines images de tours d'immeubles, aussi...) de la vie, d'abord à travers de magnifiques instants volés à des vieillards et des enfants! Eternel retour de sa souffrance, de ses joies, de ses irrémédiables pertes, de son absurdité... paradoxalement (et brillamment) illustré par des images de bâtiments (bateaux et habitations), de murs, de fenêtres aveugles et de petits balcons comme passerelles pour l'instant disparu. Le commentaire en voix off et rocailleuse de Terence Davies est un bijou de poésie amère. Une forme de cinéma rare et précieuse.