Le silence de Lornia. des frères Dardenne. Ayant lu quelques critiques d’intellectuels sur ce film notamment sur le caractère vraiment méchant des méchants etc…, je craignais un peu le pire pour cet èniemme film « social ». Force m’est de dire qu’il m’a quand-même bien diverti. La voix de Lornia m’a d’abord crispé, puis à la réflexion je trouve qu’elle joue bien. Mieux que les autres acteurs. De temps en temps il y a quelque chose de peu crédible : Si Lornia ne veut vraiment pas la mort du camé, il est impensable qu’elle s’accommode si facilement de la nouvelle situation une fois le crime commis. Quelque chose d’intéressant et de bien rendu c’est la dépendance à la drogue du gars qui veut arrêter. La façon dont Arta Dobroshi se donne corps et âme à son camé d’ex mari de mariage blanc pour essayer de l’intéresser à autre chose d’aussi fort que la drogue est à la fois irréaliste mais aussi soufflante et reste un moment du film dont on se souvient. Comme la scène finale dans la forêt après le coup de pierre au crâne… Peu importe 7,3/10

Comment ils font ces deux là, pour nous montrer les pires turpitudes de notre société, sans jamais tomber dans le mélo ? Filmer sans fioritures sur ce que tout le monde sait mais que personne ne dénonce ? Faire un cinéma juste, sobre et engagé... ? Titiller nos consciences sans nous blâmer ? Nous émouvoir et nous révolter ? Découvrir des petites perles d'acteurs et nous faire aimer le cinéma ? Je ne sais pas comment ils font, mais j'applaudis !

Arta Dobroshi est une révélation, Jérémie Régnier est une confirmation. Un tournant dans la carrière des deux frères qui transmettent à merveille une histoire forte.

Déjà lauréats de deux Palmes d'Or avec Rosetta en 2003 et L'Enfant en 2005, les frères Dardenne ont remporté cette année le Prix du Scénario de la croisette avec ce nouveau film. Ils ont également réalisé La Promesse en 1996 et Le Fils en 2002. Les frères Dardenne poursuivent leur route dans le cinéma social qu'ils affectionnent tant. Pour Le Silence De Lorna, les réalisateurs ont quitté Seraing pour aller tourner dans les rues de Liège. Côté casting, ils donnent de nouveau la premier rôle à une parfaite inconnue, Arta Dobroshi, actrice d'origine albanaise, qui a dû apprendre le français pour ce film. Dès les premiers instants, nous reconnaissons le style des Dardenne au travers d'une histoire de mariage blanc, que nous prenons en cours de route. Les sujets sociaux caractéristiques du cinéma des Belges sont omniprésents cependant la manière de filmer a changé. La caméra prend ici du recul laissant les personnages respirés dans un environnement moins claustrophobique. Le Silence De Lorna marque un tournant dans le cinéma des frères Dardenne où la manière évolue tandis que les constats sociaux restent d'actualité. Ce nouveau drame social est moins hermétique dans la forme et le scénario joue avec brio sur les non-dits pour nous perdre dans la complexité de la situation de Lorna. On regrettera juste un dernier quart d'heure complètement inutile. Á Retenir : un coup de boule sanglant dans le mur, un slow très hot, une carte d'identité fièrement présentée, un compte en banque difficile à ouvrir et une pompe à essence troublante.

Le Silence de Lorna n'atteint pas l'excellence des précédents Dardenne, mais n'en est pas moins un film touchant, bien réalisé, avec un scénario original. La fin en a laissé plus d'un sur sa faim, mais je n'en fait pas partie.