Half Nelson
Réalisateur:
Synopsis :
Dan Dunne est un brillant professeur dans un lycée de Brooklyn où il enseigne avec passion à des adolescents en difficulté. Cependant dans sa vie privée, Dan est au bord du gouffre. Il s'enfonce chaque jour un peu plus dans le désespoir et la drogue. Un jour après les cours, Drey, l'une de ses jeunes élèves, le surprend en train de fumer du crack. En dépit de leur différence d'âge et de situation, leurs destins se croisent à un moment crucial de leur existence, où tout peut encore basculer d'un côté comme de l'autre.
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5.0/10 Cote de du film Half Nelson
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5.0/10 Cote de du film Half Nelson
Avis des internautes du film Half Nelson
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Publié le 31 juillet 2007
Pour son premier film, Ryan Fleck parle d'un sujet casse-gueule : la drogue dans l'enseignement.
Autant le dire tout de suite, le film passe comme une lettre à la poste et se révèle être une très bonne surprise tant son sujet est ici maîtrisé avec talent et sobriété. Fleck nous présente son héros, un professeur d'histoire rongé par la solitude, comme un rebelle drogué venu sauver une jeunesse déprimée, perdue dans un monde qui fait peur, victime d'un racisme permanent (plus de 80% des lycéens qui figurent dans le film sont Noirs), à la recherche d'une vie meilleure.
Mais lorsque Drey, une des élèves de Dunne, découvre que son prof se drogue, rien ne sera plus comme avant.
Fleck filme une superbe relation amicale élève-professeur, ses deux personnages principaux sont guettés d'une solitude presque sans fin, qui les rapprocheront pour donner lieu à une belle leçon de vie.
Bénéficiant d'un esthétisme typique du cinéma indépendant Américain (beaucoup de grain), HALF NELSON est glauque, beaucoup trop glauque. Cette atmosphère opressante, qui devient lassante dans la dernière demi-heure, est le gros défaut de ce film pourtant intéressant et passionnant.
Quant au casting, il n'y a pas d'erreurs : Ryan Gosling est tout simplement immense en prof drogué et Shareeka Epps, la révélation du film, se montre épatante et risque de faire beaucoup parler d'elle dans les années à venir.
Tout simplement l'un des plus beaux films sur l'enseignement.
Publié le 30 juillet 2007
Même si ce film a des qualités indéniables, je dois avouer qu'il porte en lui quelque chose d'ennuyeux, à mi-chemin entre le contemplatif et l'épure cinématographique. En fait, il n'y a rien de rédempteur ou de rebelle, nous sommes à mille lieux du cliché glavaudé du prof idéaliste et audacieux: nous avons un gars paumé, pas très attachant, écrivain raté rongé par un mal-être dont le film ne dit rien, qui ne se bat pas et serait plus enclin à se laisser couler qu'à essayer de sortir de l'eau. Pas de début ou de fin, de tenant ou d'aboutissant: les origines du mal ne sont pas évoquées et aucun espoir d'un futur meilleur pour clôturer ces tranches de vie dont finalement on sait très peu. Les partis pris esthétiques tels que les cadrage de biais et flous annoncent un cinéma indépendant au final pas si novateur que ça. Tout l'intérêt réside dans l'interprétation: d'abord celle de Ryan Gosling dont le jeu juste évite de tomber dans la miévrerie ou le pathétique, puis Shareeka Epps à la maturité éclatante et étonnante. Ce film n'a pas de message et ne porte aucun espoir: il laisse une situation de crise et son grand tort sera peut-être de n'évoquer aucune résolution, comme si d'emblée tout était joué d'avance et qu'importe d'agir puisque chacun sait - aussi bien les héros que les spectateurs - que tout cela finira mal.
Publié le 23 juillet 2007
Ryan Fleck se colle pour son premier film à un vieux standard du cinéma américain, le prof rédempteur et rebelle venu « sauver » la jeunesse en perdition. Sur un thème similaire on se souvient, entre autre, du mineur « A la rencontre de Forrester » de Van Sant ou dernièrement, « Ecrire pour exister ». C’est au moins à quoi l’on s’attend dès les première minutes. Mais très vite, le ton change et l’on réalise qu’ici le prof est aussi mal que ses propres élèves si ce n’est plus ! Ce verrou faisant sauter les clichés, on entre alors dans un film profondément vertueux et audacieux, véritable épure cinématographique. Le curseur entre le bien et le mal oscille sans arrêt entre Dan Dunne, prof surqualifié et son élève Drey. Cette dernière découvrant peu à peu le mal de vivre qui ronge son « mentor » devient une espèce de conscience toisant sa vie du haut de sa maturité précoce, mais surtout d’une candeur généreuse. La manière de filmer même est équivoque, caméra à l’épaule lors des moments de crise, cadrages voyeurs, flous, contribuent largement à accentuer un malaise constant et mettre en valeur cette douleur latente en opposition avec des moments emplis d’espoir. Mais la plus grande force du film repose bien évidemment sur l’interprétation. Ryan Gosling, remarqué l’année dernière dans « Stay » de Forster qu’il su sauver de la nullité absolue. Il est ici gigantesque. Il habite son personnage de toutes ses contradictions, sans effets, sans excès. Quant à Shareeka Epps, elle excelle en tous points et devrait faire parler d’elle très, très vite.
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indiana