Mon colonel
Réalisateur:
Origine:
- France
Genres:
- Drame
- Guerre
Année de production: 2007
Date de sortie:
11/07/2007
Durée: 1h51
Synopsis :
1995, Paris. Le colonel en retraite Raoul Duplan est trouvé chez lui, une balle dans la tête. Une lettre anonyme est envoyée aux enquêteurs : "Le colonel est mort à Saint-Arnaud". 1957, Saint-Arnaud, est de l'Algérie : un jeune officier juriste, Guy Rossi, prend ses fonctions auprès du colonel Duplan. La machine des pouvoirs spéciaux et de la torture institutionnalisée se met tranquillement en route. Elle fera du jeune juriste un bourreau. Et elle rattrapera Duplan quarante ans plus tard.
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7.5/10 Cote de du film Mon colonel
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5.0/10 Cote de du film Mon colonel
Avis des internautes du film Mon colonel
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Publié le 23 mars 2007
Il y a de multiples manières d’aborder au cinéma le film politique. Costa Gavras, auteur du scénario ici en est l’un des chantres avec des films comme Z, l’aveu… L’oeuvre se veut alors pétrifiante, dénonciatrice d’un système totalitaire ou de courants de pensées malsains. Il y a également la méthode plus consensuelle du style « Indigènes », où sur la base d’une revendication on construit le film, l’accompagnant d’un casting reconnu et d’une campagne médiatique hors du commun. Dans les deux cas, les films remplissent leur objectif de qualité et rencontrent le public.
Pour « Mon Colonel » le défi se révèle plus compliqué. Le sujet traitant de la torture en Algérie, est moins évident et beaucoup plus casse gueule encore que dans le cas d‘Indigènes. D’autant plus qu’elle n’est qu’un argument fort qui vient se faire croiser les positions de deux individualités fondamentalement opposées : un colonel psycho rigide pour qui tous les moyens sont bons pour rétablir « son ordre » quelque soit le prix à payer et un jeune lieutenant qui débarque par dépit à Saint Arnaud, idéaliste et jusque là étranger aux questions militaires. L’évolution psychologique de ce dernier n’est pas sans rappeler le personnage principal de « La mort est mon métier », et qui à travers le regard « d’un père », se sent investi d’une mission jusque là contre nature pour lui.
Admirablement bien écrit, nous suivons le parcours de ces deux hommes que tout oppose mais qui se respecte pour ceux qu’ils sont. Oliver Gourmet comme Robinson Stévenin ont fait preuve d’une certaine audace pour accepter ces rôles très controversés. Et l’on ne peut que saluer leurs performances tant ils donnent chair et âme à leurs personnages dans leurs contradictions et leurs exactions.
L’alternance du récit entre les faits rapportés filmés en noir et blanc et la partie contemporaine de l’enquête qui elle est en couleur, ajoute intelligemment un degré dans la progression de l’histoire mais aussi de la réflexion sur le sujet. La torture n’étant pas forcément la seule volonté d’un homme mais bien d’un pouvoir politique sournois largement mis en cause ici.
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charles secondat