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Rétrospective Yazujirô Ozu du 13 septembre au 14 novembre à la Cinematek

Publié le 27 août 2019 dans Actu ciné

Yazujiro Ozu est sans aucun doute l'un des plus grands réalisateurs japonais. Ses films, souvent des drames familiaux minimalistes, témoignent fortement de la culture japonaise. Il est un des rares réalisateurs de l'histoire du cinéma à avoir développé un style complètement personnel. Mais les sentiments qu'Ozu distille sont tellement universels qu'ils peuvent être compris de Tombuctu à Anchorage.
"Je viens seulement, et j'en suis convaincu, de commencer mon véritable travail", écrivit un jour Akira Kurosawa dans un courrier d'anniversaire adressé à Ingmar Bergman. Il est indéniable que de nombreux cinéastes ont livré leurs meilleurs films à un âge canonique, mais un compatriote de Kurosawa a prouvé qu'il ne faut pas nécessairement devenir vieux pour léguer à la postérité une œuvre importante et magnifique.

Yasujiro Ozu - car il s'agit de lui - meurt le 1er décembre 1963, précisément le jour de son 60e anniversaire. Alors qu'une kyrielle de films muets qu'il tourne dès la vingtaine a disparu, une trentaine de titres de sa filmographie sont conservés. Ceux-ci constituent une des œuvres les plus cohérentes de l'histoire du cinéma, témoignant d'une inventivité stylistique restée inégalée.
Malgré cela Ozu, célibataire ayant habité toute sa vie chez sa mère, était très modeste quand à sa carrière cinématographique. "Je suis un marchant de tofu", proclama-t-il un jour, "je propose des matières nourissantes mais assez banales".

Il travaille toute sa vie pour Shochiku, un des plus grands studios japonais. Il y tourne d'abord des comédies estudiantines basées sur des gags (Je suis né, mais...) ou des films mélancoliques sur les employés de bureau (Le Chœur de Tokyo). Petit à petit, il se concentre sur ce qui deviendra sa marque de fabrique : la confusion des relations familiales, où un conflit se joue entre les générations. La majorité de ses films est écrite avec son coscénariste Kogo Noda, et en dépit de la mélancolie évidente, il reste toujours une place au sein de ceux-ci pour l'humour.

Ce qui rend Ozu si unique, c'est son style visuel, les prises de vues basses, peu de mouvement, une grande profondeur de champ et une technique de montage qui se démarque des techniques alors en vogue dans le reste du monde.
Celui qui est habitué à cette dernière manière de faire, est de prime abord déstabilisé par cette singulière division de l'espace en plans qu'effectue Ozu. Celui qui s'y est familiarisé découvre un jeu fascinant de positionnement de caméra et de placement des personnages et des objets dans le cadre. À partir du moment où Ozu commence à travailler avec la couleur- en l'occurrence tardivement - à compter du chef-d'œuvre méconnu Fleur d'équinoxe, celle-ci devient à son tour un paramètre avec lequel il joue de manière originale.
Cette maîtrise formelle est au service d'émotions puissantes dans les films d'Ozu : nous ne les recevons pas frontalement mais le réalisateur nous les fait ressentir subrepticement, ce qui n'enlève rien à leur force, que du contraire.

► Le programme complet ainsi que toutes les infos pratiques sont disponibles sur le site de la Cinematek.


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