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Hommage à Ettore Scola (1931-2016) du 7 avril au 31 mai à la Cinematek
Publié le 28 mars 2017 dans Actu ciné
En janvier 2016 nous quittait Ettore Scola, l'un des réalisateurs italiens les plus productifs, et aussi l'un des plus polyvalents de sa génération. CINEMATEK propose un large hommage au maestro sous-estimé.
Décédé en 2016, le réalisateur d’Une journée particulière est le dernier de ces grands cinéastes qui ont incarné la comédie italienne pendant deux décennies. Ce diplômé en droit, devenu journaliste humoristique, fut scénariste de 1952 à 1964 et travailla, entre autres collaborations, avec Dino Risi pour lequel il participa à l’écriture collective de ses plus beaux films (L’Homme aux cent visages, La Marche sur Rome, Le Fanfaron, Les Monstres).
Tout au long de sa carrière, Scola signera une trentaine de scénarios, dont ceux de tous ses films. S’il entame sa carrière de cinéaste en 1964 avec Parlons femmes, on sent immédiatement chez le cinéaste le désir de poser un regard critique sur la société italienne. Si l’époque favorise tout particulièrement cette approche cinématographique, la dimension politique de son cinéma existe dès l’origine dans la plupart de ses scénarios. Il débute sa carrière avec une série de comédies dans la tradition que Monicelli ou Risi ont inaugurée (Belfagor le magnifique, Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?). Cependant un film tel que Drame de la jalousie pose clairement les rapports entre les sentiments et l’idéologie. L’œuvre qui l’impose définitivement comme l’un des tout premiers cinéastes de sa génération, même si elle ne manque pas d’humour, est loin d’être une comédie.
Nous nous sommes tant aimés, qui raconte trente ans de l’histoire de l’Italie (de la fin de la guerre jusqu’au milieu des années 1970), à travers trois amis, trois partisans dont la vie, après la libération, prendra des chemins divergents, se double de la chronique amère d’un pays où les idéaux et les espoirs nés de la fin de la guerre se sont dissous à travers l’évolution d’une société renvoyée à son égoïsme foncier. Avec ce film, Scola découvre un mode de récit qu’il réutilisera dans plusieurs de ses œuvres à venir : La Terrasse, Le Bal, La Famille, Splendor reprendront le même schéma narratif qui entremêle histoire individuelle et histoire collective pour qui inscrit dans le passage du temps et les bouleversements qui l’accompagnent le destin de ses personnages. Ce va-et-vient entre présent et passé se reflète directement dans sa filmographie qui alterne films contemporains comme Affreux, sales et méchants, Macaroni, ou films situés dans un passé envisagé comme moyen d’interprétation du présent, à l’image d’Une journée particulière, Passion d’amour ou La Nuit de Varennes.
Plus jeune que ses confrères précités, Ettore Scola rencontrera moins de difficultés qu’eux dans la traversée des années 1980 pendant lesquelles il réalise huit films. C’est cette décennie qui le consacre comme un auteur majeur et voit en lui le représentant par excellence d’un cinéma de coproductions européennes (Scola est le seul cinéaste italien à avoir remporté le César du meilleur film avec Le Bal) que l’époque appelle de ses vœux. Dans les années 1990, sa production va ralentir drastiquement (ce qui n’est pas étranger aux difficultés que connaît le cinéma européen dans son ensemble et le cinéma italien en particulier depuis le milieu des années 1980), même si cette décennie débute en fanfare avec Le Voyage du Capitaine Fracasse, film qui connut une genèse éprouvante. En 20 ans, Scola ne tournera plus que cinq films dont le dernier en date est l’émouvant Gente di Roma, portrait d’une ville et de ses habitants par un cinéaste qui a toujours été soucieux de communiquer avec le public.
► Le programme complet ainsi que toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site de la CINEMATEK.
Tout au long de sa carrière, Scola signera une trentaine de scénarios, dont ceux de tous ses films. S’il entame sa carrière de cinéaste en 1964 avec Parlons femmes, on sent immédiatement chez le cinéaste le désir de poser un regard critique sur la société italienne. Si l’époque favorise tout particulièrement cette approche cinématographique, la dimension politique de son cinéma existe dès l’origine dans la plupart de ses scénarios. Il débute sa carrière avec une série de comédies dans la tradition que Monicelli ou Risi ont inaugurée (Belfagor le magnifique, Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ?). Cependant un film tel que Drame de la jalousie pose clairement les rapports entre les sentiments et l’idéologie. L’œuvre qui l’impose définitivement comme l’un des tout premiers cinéastes de sa génération, même si elle ne manque pas d’humour, est loin d’être une comédie.
Nous nous sommes tant aimés, qui raconte trente ans de l’histoire de l’Italie (de la fin de la guerre jusqu’au milieu des années 1970), à travers trois amis, trois partisans dont la vie, après la libération, prendra des chemins divergents, se double de la chronique amère d’un pays où les idéaux et les espoirs nés de la fin de la guerre se sont dissous à travers l’évolution d’une société renvoyée à son égoïsme foncier. Avec ce film, Scola découvre un mode de récit qu’il réutilisera dans plusieurs de ses œuvres à venir : La Terrasse, Le Bal, La Famille, Splendor reprendront le même schéma narratif qui entremêle histoire individuelle et histoire collective pour qui inscrit dans le passage du temps et les bouleversements qui l’accompagnent le destin de ses personnages. Ce va-et-vient entre présent et passé se reflète directement dans sa filmographie qui alterne films contemporains comme Affreux, sales et méchants, Macaroni, ou films situés dans un passé envisagé comme moyen d’interprétation du présent, à l’image d’Une journée particulière, Passion d’amour ou La Nuit de Varennes.
Plus jeune que ses confrères précités, Ettore Scola rencontrera moins de difficultés qu’eux dans la traversée des années 1980 pendant lesquelles il réalise huit films. C’est cette décennie qui le consacre comme un auteur majeur et voit en lui le représentant par excellence d’un cinéma de coproductions européennes (Scola est le seul cinéaste italien à avoir remporté le César du meilleur film avec Le Bal) que l’époque appelle de ses vœux. Dans les années 1990, sa production va ralentir drastiquement (ce qui n’est pas étranger aux difficultés que connaît le cinéma européen dans son ensemble et le cinéma italien en particulier depuis le milieu des années 1980), même si cette décennie débute en fanfare avec Le Voyage du Capitaine Fracasse, film qui connut une genèse éprouvante. En 20 ans, Scola ne tournera plus que cinq films dont le dernier en date est l’émouvant Gente di Roma, portrait d’une ville et de ses habitants par un cinéaste qui a toujours été soucieux de communiquer avec le public.
► Le programme complet ainsi que toutes les informations pratiques sont disponibles sur le site de la CINEMATEK.