Tim Burton a réalisé son premier long métrage, Pee-wee's big adventure, il y a 30 ans. Son tout dernier film, Big eyes, sera à l'affiche en ce début d'année. À CINEMATEK vous pouvez (re)voir ses autres longs métrages : un univers tissé de merveilleux et d'imaginaire baroque, incomparable à ce que propose le reste du cinéma hollywoodien actuel.

Burton, qui avait déjà réalisé son premier court métrage en stop motion avant d'étudier le character animation au très réputé "California Institute of the Arts", fait son entrée dans le monde professionnel chez Disney. En tant qu'animateur, il prendra humblement part à deux productions du célèbre studio d'animation, dont la production restait peu surprenante dans les années 80 : Taram et la chaudron magique et Rox et Rouky. Burton est également en première ligne lorsque le studio expérimente pour la première fois l'animation électronique avec Tron, film devenu culte depuis. Mais le cinéaste a toujours eu pour ambition de réaliser ses propres films, et c'est tout naturellement qu'il se lance dans ses projets personnels avec les courts métrages Vincent et Frankenweenie - dont il tirera un long métrage d'animation quelques trente ans plus tard -, des premier essais qui vont convaincres les producteurs de lui confier la réalisation de Pee-wee's big adventure. Ce film marque également le début de sa collaboration avec le compositeur Danny Elfman, qui composera les musiques de presque tous ses films.
Après Beetlejuice, une horror-comedy du meilleur acabit, Burton réussit, avec Batman, un extraordinaire tour de force : raviver les films de super-héros tout en offrant à Hollywood l'une de ses franchises les plus lucratives. Une décennie plus tard, il tentera de donner un second souffle à une autre franchise culte, La planète des singes. Si le film affiche certaines qualités artistiques, ce n'en est pas moins un échec commercial. Avec Edward aux mains d'argent, une étrange créature née de l'imagination d'un génial inventeur, Burton livre son film le plus personnel. Désormais, chacun des ses films ressemblera à une province de Burtonland. Qu'il adapte des succès de la littérature enfantine (Charlie et la chocolaterie, Alice au pays des merveilles), qu'il rende hommage aux films mythiques de la Hammer (Sleepy Hollow) ou signe un hommage délirant aux films de science-fiction des années 50 (Mars attacks !), chacun de ses films porte désormais sa griffe.
Le critique Robert Wood l'avait annoncé quinze ans plus tôt : le travail de Tim Burton est centré autour de personnages auxquels on peut attribuer, faute de mieux, le qualificatif anglo-saxon de freak. Des personnages qui évoluent hors de ce que les braves gens considèrent comme la normalité, bien souvent mais pas toujours, à cause d'une curieuse particularité physique, Ed Wood en est la preuve. Ce personnage rappelle toutefois qu'il existe chez Burton deux types de freaks. Le freak positif aux bonnes intentions, comme Pee-wee, Edward aux mains d'argent, Catwoman (dans Batman, le défi) ou encore, cité précédemment, le génial Ed Wood. Alors que les freaks négatifs apparaissent comme franchement mauvais et sournois, avec, comme exemple le plus parlant, le Joker interprété par Jack Nicholson dans Batman, et, plus tard, le personnage phare de Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street. Par ailleurs, Burton n'a jamais cessé de s’intéresser à l'animation. En plus de Frankenweenie, il a réalisé lui-même d'autres films d'animation, comme Les noces funèbres (co-réalisé avec Mike Johnson), et il a produit ceux, géniaux, de Henry Selick (James et la pêche géante, L'étrange Noël de monsieur Jack).
Tous ces films seront à redécouvrir lors de cette rétrospective !

► Le programme complet est disponible sur le site de CINEMATEK.