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Vu à Cannes: "The Homesman" de Tommy Lee Jones
Publié le 22 mai 2014 dans Actu ciné
Nicolas Gilson, notre envoyé spécial à Cannes, nous livre ses impressions sur le western de Tommy Lee Jones: The Homesman.
La nullité de toute psychologie féminine et la centralité que Tommy Lee Jones s’accorde dans le film rendent The Homesman presque détestable alors que la maîtrise de l’outil cinématographique par le réalisateur est des plus séduisantes.
Milieu du 19ème, dans l’Ouest américain, Mary Bee Cuddy possède et gère seule terres et bétails. Elle voudrait se marier mais son caractère autoritaire refroidit ceux à qui elle propose un mariage de raison. Lorsque le pasteur demande à ce que trois femmes ayant sombré dans la folie soient conduites dans l’Est, face à la couardise des hommes, Cuddy prend les rennes de l’expédition. Juste avant son départ, elle porte secours à un prétendu Georges Briggs à la condition qu’il l’accompagne.
Après la présentation des plaines désertiques de l’Ouest, Tommy Lee Jones ouvre son film sur le personnage de Cutty. Femme seule, austère et autoritaire, Cutty aimerait se marier. La raison est simple : son indépendance la met en marge de la société. Bien que celui-ci apparaisse central, il esquisse de manière brouillonne la folie qui emporte trois femmes et conduit à l’expédition et, en parallèle, il affirme sans finesse la bestialité masculine au travers du droit de cuissage octroyé par le mariage – le tout avec une improbable artificialité. Pour clore la mise en place, il se réserve une entrée en scène « dynamitée » se posant en protagoniste décalé, tel un commentateur imposant son regard sur l’époque et les situations.
Lorsque les protagonistes entament leur voyage, seule Cutty et Briggs semblent dotés d’une personnalité. Les trois folles passant platement de l’état d’hystériques à celui de légumes et devenant rapidement de vulgaires accessoires. Et elles ne sont pas les seules à être privée d’évolution psychologique puisque après avoir affirmé le fort caractère de Cutty, Tommy Lee Jones l’en prive sans s’intéresser à son cheminement intérieur au-delà de la pure monstration. Est-il fier de mettre en scène l’impossibilité offerte par l’époque – et les hommes – aux femmes de s’affirmer qu’il confirme que tel est encore et toujours trop souvent le cas aujourd’hui.
Pour le reste, les grands mouvements narratifs répondent à bien des attentes tandis qu’il s’offre un rôle sur mesure de vieux loubard marginal au grand coeur.
Bien qu’enrobant l’ensemble d’un score pompant, Tommy Lee Jones se veut être un habile artificier : son sens du découpage, du cadrage et du montage font mouche. Mais le rire s’avère amer.
Pour découvrir le site de Nicolas Gilson, c'est par ici !
Milieu du 19ème, dans l’Ouest américain, Mary Bee Cuddy possède et gère seule terres et bétails. Elle voudrait se marier mais son caractère autoritaire refroidit ceux à qui elle propose un mariage de raison. Lorsque le pasteur demande à ce que trois femmes ayant sombré dans la folie soient conduites dans l’Est, face à la couardise des hommes, Cuddy prend les rennes de l’expédition. Juste avant son départ, elle porte secours à un prétendu Georges Briggs à la condition qu’il l’accompagne.
Après la présentation des plaines désertiques de l’Ouest, Tommy Lee Jones ouvre son film sur le personnage de Cutty. Femme seule, austère et autoritaire, Cutty aimerait se marier. La raison est simple : son indépendance la met en marge de la société. Bien que celui-ci apparaisse central, il esquisse de manière brouillonne la folie qui emporte trois femmes et conduit à l’expédition et, en parallèle, il affirme sans finesse la bestialité masculine au travers du droit de cuissage octroyé par le mariage – le tout avec une improbable artificialité. Pour clore la mise en place, il se réserve une entrée en scène « dynamitée » se posant en protagoniste décalé, tel un commentateur imposant son regard sur l’époque et les situations.
Lorsque les protagonistes entament leur voyage, seule Cutty et Briggs semblent dotés d’une personnalité. Les trois folles passant platement de l’état d’hystériques à celui de légumes et devenant rapidement de vulgaires accessoires. Et elles ne sont pas les seules à être privée d’évolution psychologique puisque après avoir affirmé le fort caractère de Cutty, Tommy Lee Jones l’en prive sans s’intéresser à son cheminement intérieur au-delà de la pure monstration. Est-il fier de mettre en scène l’impossibilité offerte par l’époque – et les hommes – aux femmes de s’affirmer qu’il confirme que tel est encore et toujours trop souvent le cas aujourd’hui.
Pour le reste, les grands mouvements narratifs répondent à bien des attentes tandis qu’il s’offre un rôle sur mesure de vieux loubard marginal au grand coeur.
Bien qu’enrobant l’ensemble d’un score pompant, Tommy Lee Jones se veut être un habile artificier : son sens du découpage, du cadrage et du montage font mouche. Mais le rire s’avère amer.
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