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Vu à Cannes: "Maps to the Stars" de David Cronenberg

Publié le 20 mai 2014 dans Actu ciné

Nicolas Gilson, notre envoyé spécial à Cannes, nous livre ses impressions sur le nouveau film de David Cronenberg Maps to the Stars.
Avec Maps to the Stars, David Cronenberg nous propose de découvrir son fantasme de Hollywood et des « people » qui le peuplent. Sur base d’un scénario entremêlant diverses relations insestueuses – métaphore sarcastique de l’univers cinématographique – il signe une critique acerbe et cynique de la société contemporaine où les seules valeurs apparaissent être l’argent et la gloire.

Agatha (Mia Wasikowska) débarque à Los Angeles car elle rend visite à sa famille – du moins c’est ce qu’elle prétend au chauffeur dont elle s’offre les services ; l’actrice Havana Segrand (Julianne Moore) espère décrocher le rôle qui a jadis valut à sa mère une nomination aux Oscars dans un remake dont elle revendique l’origine ; à 13 ans, Benjie (Evan Bird) sait ce qu’être une star signifie – n’a-t-il pas concédé à rester « clean » afin de garder la confiance de ses producteurs ; Sanford (John Cusack) est coach pour célébrités et auteur à succès, et la promotion de son livre « d’expression personnelle » passe avant toute chose ; Jérôme (Robert Pattinson) est acteur et scénariste mais pour vivre il est chauffeur…

Le scénario, truffé d’humour, complètement barré mais cohérent, se veut proprement satirique. Au travers d’une galerie de personnages, tous liés les uns aux autres, Maps to the Stars devient bientôt une toile d’araignée burlesque et cynique. Véritable miroir déformant de la réalité, le film se construit telle une spirale où les situations se répondent les unes aux autres à l’instar des troubles et de la schizophrénie qui emportent peu à peu les protagonistes.

Détonnant visage que celui des personnalités une fois qu’elle quitte leur masque. Surprenant balais que celui où les rôles d’enfants et de parents s’inversent, où la sincérité annihile tout « glamour ».

Loin des bavardages de Cosmopolis, David Cronenberg signe une réalisation efficace au sein de laquelle il accorde un soin particulier au cadrage : l’écran de cinéma devenant la surface réfléchissante dans laquelle nous plongeons le regard. L’amusement qui semble être le sien est des plus contagieux d’autant plus qu’il ne cesse d’attiser notre attention. Toutefois la réelle surprise provient du jeu auquel se prête l’ensemble du casting : Juliane Moore est hallucinante tant elle semble n’avoir peur de rien ; bien qu’il interprête un petit rôle, Robert Pattinson se moque de son image pour notre plus grand plaisir ; le jeune Evan Bird s’impose comme prodigieux. Le film devient alors fascinant.

Pour découvrir le site de Nicolas Gilson, c'est  par ici !

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