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Jerry Lewis, un merveilleux pitre
Publié le 24 mai 2013 dans Actu ciné
À 87 ans, il n’a rien perdu de son sens de l’humour et de la grimace désopilante. Sa présentation du film Max Rose à hier Cannes fut donc un vrai moment de bonheur.
La démarche est un peu moins assurée (il utilise d’ailleurs souvent une chaise roulante électrique qui lui permet de filer à la vitesse de l’éclair comme un garnement), l’oreille n’entend plus que ce qu’elle veut bien (“Pourquoi vous criez ?” aussitôt suivi du "Parlez plus fort, je n’entends rien !”) mais, à 87 ans, Jerry Lewis n’a rien perdu de son esprit facétieux. Ni de ses inimitables mimiques. Pendant que Michel Legrand évoque la musique de Max Rose en français, il fait semblant de se tordre de rire la bouche grande ouverte avant de prendre un air pincé l’instant d’après. Hilarant.
Pourtant, il n’est pas venu sur la Croisette pour une comédie. Max Rose évoque les états d’âme d’un pianiste de Jazz de 87 ans qui se rend compte qu’il a laissé tomber ses rêves pour son mariage et que ce dernier était basé sur un mensonge. “C’est le meilleur script que j’ai lu en 40 ans", lâche-t-il avec enthousiasme. "Je n’avais jamais accepté un rôle si vite. Daniel Noah (le réalisateur) m’a apporté les 3 millions de dollars et je me suis dit : tout va bien !”
Incapable de parler sérieusement plus de deux secondes, Jerry Lewis aux couleurs nationales (pantalon noir, polo jaune et pull rouge) mange le micro, se met les écouteurs dans le nez, n’écoute pas nécessairement les questions et part dans des délires improvisés. “Je ne réponds jamais aux questions. Je dis ce que je veux et ils croient que j’ai répondu…”
De temps à autre, pourtant, le pitre devient sérieux. Oh, pas longtemps, juste pour avoir l’occasion de faire passer un message ponctué d’une vanne ou d’un éclat de rire. “C’est extraordinaire de voir qu’on ignore les personnes âgées alors qu’elles nous ont tout appris. Il faut leur rendre hommage. Ce film le fait et, en plus, c’est une bonne idée commerciale. Alors, faites en sorte d’écrire Max Rose sans faute d’orthographe !”
Quelques grimaces plus tard, il développe un peu son point de vue. “Ce script parle des personnes âgées mises de côté. En 60 ans, j’ai tout fait. Il a donc fallu mettre tout ça dans une valise pour rencontrer l’écrivain. 15-20 fois par jour, on me disait que j’étais complètement fou ! Je devais donc jouer différemment, ne pas tomber dans le comique mais montrer une histoire d’amour entre deux personnes mais aussi avec ses enfants. C’est difficile pour un acteur de changer complètement de style. J’ai fait de mon mieux. C’est la première fois que je dis ça : c’est un film incroyable qui va apporter un bonheur immense aux spectateurs.”
Rencontrer cette légende du rire fait exactement le même effet.
Entretien : Patrick Laurent, à Cannes.
Pourtant, il n’est pas venu sur la Croisette pour une comédie. Max Rose évoque les états d’âme d’un pianiste de Jazz de 87 ans qui se rend compte qu’il a laissé tomber ses rêves pour son mariage et que ce dernier était basé sur un mensonge. “C’est le meilleur script que j’ai lu en 40 ans", lâche-t-il avec enthousiasme. "Je n’avais jamais accepté un rôle si vite. Daniel Noah (le réalisateur) m’a apporté les 3 millions de dollars et je me suis dit : tout va bien !”
Incapable de parler sérieusement plus de deux secondes, Jerry Lewis aux couleurs nationales (pantalon noir, polo jaune et pull rouge) mange le micro, se met les écouteurs dans le nez, n’écoute pas nécessairement les questions et part dans des délires improvisés. “Je ne réponds jamais aux questions. Je dis ce que je veux et ils croient que j’ai répondu…”
De temps à autre, pourtant, le pitre devient sérieux. Oh, pas longtemps, juste pour avoir l’occasion de faire passer un message ponctué d’une vanne ou d’un éclat de rire. “C’est extraordinaire de voir qu’on ignore les personnes âgées alors qu’elles nous ont tout appris. Il faut leur rendre hommage. Ce film le fait et, en plus, c’est une bonne idée commerciale. Alors, faites en sorte d’écrire Max Rose sans faute d’orthographe !”
Quelques grimaces plus tard, il développe un peu son point de vue. “Ce script parle des personnes âgées mises de côté. En 60 ans, j’ai tout fait. Il a donc fallu mettre tout ça dans une valise pour rencontrer l’écrivain. 15-20 fois par jour, on me disait que j’étais complètement fou ! Je devais donc jouer différemment, ne pas tomber dans le comique mais montrer une histoire d’amour entre deux personnes mais aussi avec ses enfants. C’est difficile pour un acteur de changer complètement de style. J’ai fait de mon mieux. C’est la première fois que je dis ça : c’est un film incroyable qui va apporter un bonheur immense aux spectateurs.”
Rencontrer cette légende du rire fait exactement le même effet.
Entretien : Patrick Laurent, à Cannes.