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Week-end dual

Publié le 21 mai 2013 dans Actu ciné

Nicolas Gilson, du site Un Grand Moment, nous livre sa chronique quotidienne de juré de la Queer Palm 2013.
Entamé dans la morosité, le premier week-end de ce 66e festival se termine dans l’exaltation. Rincés ou plutôt détrempés badauds et festivaliers avaient le moral dans les chaussettes ce samedi avant de se raviver le lendemain. Du côté de la compétition officielle, Arnaud Desplechin signe avec Jimmy P. un film maîtrisé plutôt hermétique dans lequel Benicio Del Toro et Mathieu Amalric excellent. Les frères Coen livrent un très séduisant Inside Llewyn Davis, portrait touchant d’un chanteur de folk dans le Greenwich Village du début des années 60 – outre l’admirable interprétation de Oscar Isaac, le film compte au casting un adorable chat roux aux grandes moustaches qui à lui seul enchante et conduit à apprécier le film comme lui du petit lait.


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Le temps toujours le temps. Pourquoi cette importance ? Comme si le festival de Cannes se limitait aux plages… Contrairement à la Berlinale, ici la queue se fait dehors selon un ordre hiérarchisé tout germanique. Et sous 100% de précipitation, autant dire que cela n’es pas sans conséquence. Lorsque rejoindre le Palais de festival signifie transformer chacune de ses chaussures en aquarium, autant dire que pousser le pas plus loin sur la croisette du côté de la Quinzaine ou de la Semaine de la critique semble une impossible gageure. On se risque dès lors timidement au Certain Regard pour être déçu devant Grand Central de Rebecca Zlotowski où l’ensemble du casting n’a jamais été aussi mauvais – voire simplement mauvais. Le film sur papier prometteur désole. Malgré les risques sérieux de pneumonies, les « petits » journalistes accrédités se sont pressés tels des guerriers armés de parapluies aux grilles qui, pensaient-ils, leur donneraient accès au film des frères Coen. Mais ce ne fut le cas que pour une toute petite dizaine d’entre eux. Les plus vaillants se sont risqués à tenter l’accès à l’ultime séance de la soirée – en vain pour la plupart, essayant ainsi une journée décrétée pourrie – tandis que le film de Kore-Eda Hirokazu était présenté officiellement au Grand Théâtre Lumière. Du côté de la croisette, après des interviews les pieds dans l’eau tout au long de la journée, de nombreuses plages ont été fermées et autant de soirées annulées. Cannes c’est donc bel et bien du cinéma ! – voilà.


Dimanche le moral est de retour. Plaisant hasard que la luminosité retrouvée s’impose également en salles ! Ainsi Borgman du néerlandais Alex Van Warmerdam est une petite merveille ! Surréaliste et loufoque, le film esthétiquement sublime repose sur une écriture délicieuse et nous emporte dans un univers singulier divinement sarcastique ! (Quel bonheur de savoir qu’il sera distribué !). Le Coen est enfin accessible et s’avère délicieux. Une invitation à une soirée se présente, suivie d’une autre. La journée serait-elle à ce point parfaite ?


C’est sans compter sur la projection en Séance Spéciale du film Bombay Stories en hommage au 100 ans du cinéma indien. Addition de quatre court-métrages dont le lien serait le cinéma, le film assomme, éreinte et ne donne guère envie de découvrir une cinématographie qui nous reste bien inconnue. Qu’importe les thématiques abordées tant la balourdise de l’ensemble est assassine. Si comme la dit Thierry Frémaux lors de la très longue introduction du film « le cinéma indien va montrer dans les années à venir des choses extraordinaires », le futur se conjugue-t-il en dizaines d’années ?


Le perfection n’existe donc pas. Mais qu’importe. La croisette a enfin – ou malheureusement – retrouvé sa folie légendaire. Les gens se pressent et se bousculent afin d’apercevoir l’une ou l’autre star, sans se rendre compte de qui passe à côté d’eux. Ont-ils vraiment l’espoir de parvenir à entrer dans les soirées où seuls des sésames donnent accès ? Bref passage à la soirée de Tip top où l’on ne connait personne avant de se rendre sur la plage Magnum pour y découvrir – bien plus tard que prévu – un mini-show de New Burlesque donné par quelques unes des super-performeuses du film Tournée. Et le réveil résonne déjà.

Nicolas Gilson


Retrouvez Nicolas Gilson sur le site Un Grand moment de cinéma

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