Actualités
George Lucas et Peter Jackson rendent hommage à Ray Harryhausen
Publié le 8 mai 2013 dans Actu ciné
Les
commentaires laudatifs ont afflué en provenance d'Hollywood
dès l'annonce de la
disparition de cet homme né en 1920 à Los
Angeles, créateur de la Dynamation
(technique de combinaison des prises de vues réelles et de
miniatures) dans les
années 50.
"Ray
nous a tous grandement inspirés dans l'industrie"
des effets spéciaux, a
ainsi réagi George Lucas, le réalisateur de la
célèbre série La Guerre
des Etoiles. "L'art
de ses premiers films, avec lesquels la plupart d'entre nous ont
grandi, nous a
tellement inspirés. Sans Ray Harryhausen, il n'y aurait
probablement pas eu de
Star Wars", a-t-il ajouté.
Quant
au réalisateur néo-zélandais Peter
Jackson, il a dit de sa saga Le
Seigneur des anneaux que c'était son
"film Ray Harryhausen",
car "il n'aurait jamais été fait, pas
par moi en tout cas" sans
l'apport de ce maître des effets spéciaux.
Né en 1920 à Los Angeles, Ray harryhausen fit ses débuts sous la houlette de Willis O'Brien, créateur des effets spéciaux de King Kong (1933). Il fut son assistant sur le film Monsieur Joe (1947), où il s'agissait encore d'animer image par image la marionnette figurant un gorille géant, dont les images étaient intégrées par trucage à celle d'acteurs filmés dans des décors.
En 1953, Harryhausen signe les effets spéciaux du Monstre des temps perdus (The Beast from 20,000 Fathoms) d'Eugène Lourié. Harryhausen y poursuit son travail d'intégration d'animation image par image avec des plans d'acteurs dans des décors réels. Ce film constitue son premier succès personnel mais aussi sa rencontre avec le producteur Charles H. Schneer. Douze des quinze films que Ray Harryhausen va signer par la suite seront produits par Schneer avec quelquefois Harryhausen comme co-producteur.
S'installant à Londres, les deux hommes lancent la première tentative d'illustration libre des contes des mille et une nuits, Le Septième Voyage de Sinbad, premier film de la trilogie Sinbad, qui constitue à tous points de vue un modèle du genre. Ray Harryhausen utilise les décors naturels de la péninsule ibérique, sublimés par la couleur. Il y utilise une technique d'animation qu'il a créée et brevetée, la Dynamation.
Fort du succès qu'ils rencontrent, Schneer et Harryhausen poursuivent leur conquête de l'imaginaire et du fantastique avec Les Premiers hommes dans la lune (1964), La Vallée de Gwangi (1969), les deux derniers films de la trilogie Sinbad (Le Voyage fantastique de Sinbad en 1973 et Sinbad et l'œil du tigre en 1977).
Alors que La Guerre des Etoiles de George Lucas (1977) ou le remake de King Kong par John Guillermin (1976 fixent de nouveaux standards dans les effets spéciaux, Le Choc des Titans (1981) constituera la dernière tentative de Ray Harryhausen pour réanimer un genre que l'on considère alors moribond. Fort d'un budget élevé et d'un appui sérieux des studios, ce film sera à la fois le film testament et le film dit de prestige de la carrière du technicien.
Au début des années 1990, Steven Spielberg engagea encore Ray Harryhausen comme consultant lors de la mise en chantier du premier opus de Jurassic Park. Mais en cours de production, le réalisateur mesura tout le potentiel des récents effets spéciaux numériques. Paradoxalement, ce titre honorifique sur le film de Spielberg fut l'oraison funèbre professionnelle d'Harryhausen.
Reste que son travail a fait rêver quantité de futurs réalisateurs qui, comme Lucas, Jackson, mais aussi Tim Burton, Guillermo Del Toro ou Nick Park en ont tire une partie de leur inspiration.