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Pour sa première participation au cinéma, Nolwenn Leroy double la Fée des Dents dans 'Les cinq légendes'. Entretien
Publié le 28 novembre 2012 dans Actu ciné
“Une fée guerrière et chef d’entreprise”
À l’autre bout du fil, la voix est douce. Et
charmante. À tel point qu’on comprend
immédiatement pourquoi DreamWorks a proposé
à Nolwenn Leroy de doubler la Fée des Dents dans
le film d'animation Les cinq légendes.
Et cela, même sans la moindre expérience en la
matière. “J’en
rêvais depuis longtemps, et un jour j’ai
reçu ce message de DreamWorks qui me disait
qu’à l’unanimité on avait
pensé à moi pour doubler la Fée des
Dents. J’étais très honorée.
C’est une grande première. Un premier pied dans le
cinéma. Et une aventure incroyable. Je ne m’y
attendais pas.”
Pas trop stressée ?
“C’est du stress mais il faut bien se jeter à l’eau à un moment donné. Le titre me parle déjà beaucoup, à moi qui aime les contes et légendes. Quand est venu le temps des premiers essais, je me suis rendu compte que c’était un exercice très technique, pas facile du tout, mais qui faisait appel à des choses assez familières, à des qualités de musicienne plus que d’actrice. Dans le doublage, la rythmique, la musicalité sont très importantes. Il y a de la liberté mais dans un cadre imposé, puisqu’il faut s’inspirer de la voix originale. Au début, j’ai eu peur puis je me suis laissée embarquer par ce petit personnage et son énergie folle. C’était enrichissant et magique.”
Devoir tout exprimer par la voix uniquement est aussi plus compliqué, non ?
“Ah oui. Certains acteurs rencontrent d’ailleurs des difficultés à faire du doublage. C’est un exercice très particulier, mais qui offre une liberté incroyable. On n’est pas filmé pour donner vie à un personnage. Il ne faut pas se préoccuper de son image : tout est dans l’intention, dans l’envie de retranscrire la richesse d’expression des personnages, devenue incroyable avec le développement des technologies d’animation. Avant même d’avoir une voix, ils ont des mimiques, des interprétations. La barre est donc placée haut pour nous car il faut tenir la comparaison avec tout ce qui est déjà proposé physiquement.”
La Fée des Dents parle vite, bouge vite, fait montre d’enthousiasme et d’une naïveté enfantine. Et tout ça, on doit le retrouver dans votre voix…
“Oui. C’est un petit colibri qui frétille. Elle est forte et vulnérable à la fois. C’est la seule fille parmi ces cinq légendes et elle doit donc s’imposer. Elle est petite par la taille mais grande par son charisme. C’est une fine guerrière. Elle protège les rêves des enfants. Elle est aussi à la tête d’une grande entreprise à l’échelle mondiale, dont le but est de récolter les dents des enfants. Pour sa filiale européenne, elle délègue le travail à la petite souris. Elle doit donc aussi avoir ce côté petit chef d’entreprise. Et puis, elle est vulnérable comme une petite fée délicate, fragile, fleur bleue quand Jack Frost rentre dans la pièce : elle est fascinée par la blancheur de ses dents. Elle fond devant lui, on sent qu’elle a un peu le béguin. Elle est fascinée par ses dents : pour elle, les dents sont des trésors qui enferment les souvenirs des enfants. Quand le Croque-mitaine s’en empare, elle perd tout, sa vie n’a plus aucun sens.”
Vous avez grandi avec cette légende-là ?
“La petite souris mettait une petite pièce de monnaie sous l’oreiller à la place des dents. Il n’y avait pas le côté poétique des souvenirs enfermés dans les dents comme dans le film. C’est très beau. À l’image du parcours initiatique de Jack Frost, qui essaie de se découvrir et de donner un sens à son histoire, à ses souvenirs, à sa vie. Il y a plusieurs degrés de lecture, avec un côté féerique, magique, lumineux, et un autre plus fantastique, plus sombre, que j’aime beaucoup. Cela réunit tout ce que j’ai pu aimer dans les dessins animés que j’ai vus jusqu’à présent.”
D’abord séduite par l’opportunité d’enfin effectuer ses premiers pas dans le 7e art, Nolwenn Leroy a très vite été séduite par la thématique des Cinq légendes. “Il faut trouver la poupée russe ultime, qui on est vraiment. C’est un voyage initiatique. J’aime aussi l’idée qu’il faut croire en eux pour que les personnages continuent à exister. C’est très important pour les enfants, pour devenir de meilleurs adultes, équilibrés, d’avoir ces croyances, de rêver. Cela me touche énormément : cette part de rêve qu’on perd en devenant adulte, on la garde en tant qu’artiste. C’est ce qui relie le monde des enfants et les artistes : cette capacité à rêver. Cela m’inspire : moi, je n’ai jamais cessé de croire et de rêver. Même en musique ces dix dernières années. Toute l’imagerie qui a accompagné mes albums vient de cette passion pour les contes et légendes, la mythologie. Notamment dans le dernier album, où je suis une sirène. Je me retrouve donc dans Les cinq légendes… ”
Un artiste aussi n’existe plus si on ne croit plus en lui…
“Bien sûr. Si moi je ne crois plus en moi aussi. Il n’y a rien de pire. Mais quand les enfants croient de nouveau en la Fée des Dents, elle revit.”
Les croyances peuvent partir et revenir très vite…
“C’est pour ça que ce film s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes. Il y a un supplément d’âme dans ce film qui se trouve entre la féerie, le conte de Noël, le côté épique, d’aventure, et un aspect fantastique très sombre.”
Les personnages ont un côté guerrier affirmé alors que les voix sont très douces. C’était imposé dès le départ ?
“Souvent, on donne à ces personnages des voix caricaturales. La Fée a souvent une voix très aiguë, alors que moi j’ai une voix ronde, plutôt sombre. Mais c’est exactement ce que DreamWorks recherchait : le contraste entre nos personnages et des voix très humaines, pas caricaturales du tout, pour inscrire les personnages dans la réalité. C’est paradoxal, mais cela permet aux enfants de se sentir plus près d’eux.”
Dans quel type de légende avez-vous baigné ?
“Les légendes celtiques. Mais j’ai toujours adoré les contes et légendes de tous les pays, de toutes les cultures. J’ai été bercée par cela toute mon enfance. Ils m’ont beaucoup appris. J’ai aimé les relire en grandissant. J’aime particulièrement la légende du roi Arthur, des Chevaliers de la table ronde, de Brocéliande, de la fée Morgane, de Merlin l’enchanteur. C’était magique. Cela m’a fait rêver.”
Patrick Laurent
Pas trop stressée ?
“C’est du stress mais il faut bien se jeter à l’eau à un moment donné. Le titre me parle déjà beaucoup, à moi qui aime les contes et légendes. Quand est venu le temps des premiers essais, je me suis rendu compte que c’était un exercice très technique, pas facile du tout, mais qui faisait appel à des choses assez familières, à des qualités de musicienne plus que d’actrice. Dans le doublage, la rythmique, la musicalité sont très importantes. Il y a de la liberté mais dans un cadre imposé, puisqu’il faut s’inspirer de la voix originale. Au début, j’ai eu peur puis je me suis laissée embarquer par ce petit personnage et son énergie folle. C’était enrichissant et magique.”
Devoir tout exprimer par la voix uniquement est aussi plus compliqué, non ?
“Ah oui. Certains acteurs rencontrent d’ailleurs des difficultés à faire du doublage. C’est un exercice très particulier, mais qui offre une liberté incroyable. On n’est pas filmé pour donner vie à un personnage. Il ne faut pas se préoccuper de son image : tout est dans l’intention, dans l’envie de retranscrire la richesse d’expression des personnages, devenue incroyable avec le développement des technologies d’animation. Avant même d’avoir une voix, ils ont des mimiques, des interprétations. La barre est donc placée haut pour nous car il faut tenir la comparaison avec tout ce qui est déjà proposé physiquement.”
La Fée des Dents parle vite, bouge vite, fait montre d’enthousiasme et d’une naïveté enfantine. Et tout ça, on doit le retrouver dans votre voix…
“Oui. C’est un petit colibri qui frétille. Elle est forte et vulnérable à la fois. C’est la seule fille parmi ces cinq légendes et elle doit donc s’imposer. Elle est petite par la taille mais grande par son charisme. C’est une fine guerrière. Elle protège les rêves des enfants. Elle est aussi à la tête d’une grande entreprise à l’échelle mondiale, dont le but est de récolter les dents des enfants. Pour sa filiale européenne, elle délègue le travail à la petite souris. Elle doit donc aussi avoir ce côté petit chef d’entreprise. Et puis, elle est vulnérable comme une petite fée délicate, fragile, fleur bleue quand Jack Frost rentre dans la pièce : elle est fascinée par la blancheur de ses dents. Elle fond devant lui, on sent qu’elle a un peu le béguin. Elle est fascinée par ses dents : pour elle, les dents sont des trésors qui enferment les souvenirs des enfants. Quand le Croque-mitaine s’en empare, elle perd tout, sa vie n’a plus aucun sens.”
Vous avez grandi avec cette légende-là ?
“La petite souris mettait une petite pièce de monnaie sous l’oreiller à la place des dents. Il n’y avait pas le côté poétique des souvenirs enfermés dans les dents comme dans le film. C’est très beau. À l’image du parcours initiatique de Jack Frost, qui essaie de se découvrir et de donner un sens à son histoire, à ses souvenirs, à sa vie. Il y a plusieurs degrés de lecture, avec un côté féerique, magique, lumineux, et un autre plus fantastique, plus sombre, que j’aime beaucoup. Cela réunit tout ce que j’ai pu aimer dans les dessins animés que j’ai vus jusqu’à présent.”
D’abord séduite par l’opportunité d’enfin effectuer ses premiers pas dans le 7e art, Nolwenn Leroy a très vite été séduite par la thématique des Cinq légendes. “Il faut trouver la poupée russe ultime, qui on est vraiment. C’est un voyage initiatique. J’aime aussi l’idée qu’il faut croire en eux pour que les personnages continuent à exister. C’est très important pour les enfants, pour devenir de meilleurs adultes, équilibrés, d’avoir ces croyances, de rêver. Cela me touche énormément : cette part de rêve qu’on perd en devenant adulte, on la garde en tant qu’artiste. C’est ce qui relie le monde des enfants et les artistes : cette capacité à rêver. Cela m’inspire : moi, je n’ai jamais cessé de croire et de rêver. Même en musique ces dix dernières années. Toute l’imagerie qui a accompagné mes albums vient de cette passion pour les contes et légendes, la mythologie. Notamment dans le dernier album, où je suis une sirène. Je me retrouve donc dans Les cinq légendes… ”
Un artiste aussi n’existe plus si on ne croit plus en lui…
“Bien sûr. Si moi je ne crois plus en moi aussi. Il n’y a rien de pire. Mais quand les enfants croient de nouveau en la Fée des Dents, elle revit.”
Les croyances peuvent partir et revenir très vite…
“C’est pour ça que ce film s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes. Il y a un supplément d’âme dans ce film qui se trouve entre la féerie, le conte de Noël, le côté épique, d’aventure, et un aspect fantastique très sombre.”
Les personnages ont un côté guerrier affirmé alors que les voix sont très douces. C’était imposé dès le départ ?
“Souvent, on donne à ces personnages des voix caricaturales. La Fée a souvent une voix très aiguë, alors que moi j’ai une voix ronde, plutôt sombre. Mais c’est exactement ce que DreamWorks recherchait : le contraste entre nos personnages et des voix très humaines, pas caricaturales du tout, pour inscrire les personnages dans la réalité. C’est paradoxal, mais cela permet aux enfants de se sentir plus près d’eux.”
Dans quel type de légende avez-vous baigné ?
“Les légendes celtiques. Mais j’ai toujours adoré les contes et légendes de tous les pays, de toutes les cultures. J’ai été bercée par cela toute mon enfance. Ils m’ont beaucoup appris. J’ai aimé les relire en grandissant. J’aime particulièrement la légende du roi Arthur, des Chevaliers de la table ronde, de Brocéliande, de la fée Morgane, de Merlin l’enchanteur. C’était magique. Cela m’a fait rêver.”
Patrick Laurent
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