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Le futur selon Jake Schreier, c’est quand les livres imprimés auront disparu.

Publié le 3 octobre 2012 dans Cinéphiles

Entretien avec le réalisateur de "Robot & Frank"
Moment symbolique à Deauville. Pour la première fois, un film de la compétition, indépendant et modeste, ouvrait ce festival chargé à l’origine de débarquer en Normandie des blockbusters américains. Et c’est à Jake Schreier, et son robot, qu’est revenu cet honneur.

Le futur, c’est quand les livres imprimés auront disparu ?
Oui. Et je pense que c’est quasi le présent. Mais, c’est juste une question de support; les écrivains, les journalistes existeront toujours. Les gens continueront à lire. Ceci dit, les tablettes se développent plus vite que les robots. Le film est basé sur des études technologiques. Des robots existent déjà, on les voit tout au long du générique de fin, mais ils ne sont pas aussi avancés que celui du film.

Où développe-t-on ces robots à l’intention des personnes âgées ?
Principalement au Japon, la génération du baby-boom arrive à la pension et des gens vont manquer pour prendre soin d’eux. Certains robots fonctionnement déjà, sorte d’engins animatroniques qui peuvent apporter une certaine forme d’assistance.

Cette perspective ne vous effraye pas.
On ne doit pas avoir peur de la technologie. La nouveauté est toujours un peu effrayante. Le fait que des robots remplacent des êtres humains en matière de soins, l’est certainement. Mais à l’époque, le livre était aussi une révolution technologique.

L’idée de ce scénario trouve-t-elle son origine dans un problème concret ?
Christopher Ford est l’auteur du script. Nous sommes amis depuis que nous avons 18 ans, depuis que nous nous sommes rencontrés à l’université de New York. Effectivement, ses parents ont eu beaucoup de soucis avec ses grands-parents et cela a beaucoup nourri le script qu’il a couplé avec ce développement de la technologie des robots au Japon.

Comment avez-vous imaginé le robot ?
En épurant des modèles existant. Quand Frank rencontre le robot, il est terrifié. Mais progressivement, Frank l’humanise. Il a la taille d’un enfant, on voulait qu’il soit mignon. Trop grand, il aurait été inquiétant. Trop petit, il ne peut rien faire.

Il y a un être humain à l’intérieur, était-ce intentionnel ?
C’était le seul moyen de le faire fonctionner sans passer par les effets spéciaux. On n’avait pas les moyens de se lancer dans la "motion capture", d’ailleurs je ne voulais pas faire un film à la James Cameron.

Ces robots vont-ils augmenter ou réduire l’angoisse de devenir vieux ?
C’est une question importante. Je crois qu’on a tous des idées assez préconçues sur le sujet. Je constate que la plupart des gens qui viennent me parler après le film me disent : "J’en veux un." (Rires) .

Le ton est à la comédie, aussi.
C’est vrai. Et les robots actuels ne fonctionnent pas aussi bien. Mais devenir vieux, c’est souvent être traité comme un enfant et, de ce point de vue, un robot est assez rassurant. J’en conclus que le film réduit la peur de vieillir et humanise la machine.

Vous montrez que le robot n’assure pas seulement un confort, il (r)apporte quelque chose de plus important : une motivation.
C’est la vérité. Je pense que l’essentiel pour une personne âgée, c’est de rester actif. Cela a une influence majeure sur sa santé.

C’est votre premier film. Comment avez-vous pu rassembler un cast aussi impressionnant ?
J’ai eu d’excellents producteurs. Tout le mérite leur revient. Il se fait que Frank Langella aimait beaucoup le script. Il a voulu nous voir, Christopher et moi, tout de suite, car il avait des suggestions à nous faire. Il a été ravi qu’on les accepte. Liv Tyler aussi était enthousiaste à l’idée de faire quelque chose de différent.


A Deauville, Fernand Denis


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