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Laverdure a rejoint le ciel
Publié le 6 septembre 2012 dans Actu ciné
Christian Marin, un des héros de la saga des Gendarmes et
interprète de Laverdure dans Les chevaliers du ciel,
s’est éteint à 83 ans
Avec sa bouille d’éternel ahuri et ses oreilles
décollées, Christian Marin
était ce qu’on appelle dans le cinéma
une gueule. Un visage reconnaissable entre mille qui faisait le bonheur
des spectateurs dans des comédies françaises, pas
toujours des plus raffinées, mais qu’on continue
toujours à revoir avec un certain plaisir.
Le comédien était surtout connu pour deux rôles : celui du maréchal des logis Albert Merlot, dans les quatre premiers épisodes de la saga du Gendarme de Saint-Tropez, et bien sûr celui de Laverdure, le pilote excentrique et gaffeur dans l’adaptation télé de la BD d’Uderzo et Charlier, Les chevaliers du ciel. Il tournera pas moins de 39 épisodes entre 1967 et 1969 !
S’il doit sa notoriété en grande partie à ces deux personnages, sa carrière était loin de s’arrêter là. Il débute à 28 ans au cinéma. Au fur et à mesure, il apparaît de plus en plus fréquemment pour devenir un des seconds rôles fétiches des réalisateurs. Un an avant Le gendarme de Saint-Tropez, il côtoie déjà Louis de Funès dans Pouic-Pouic, en 1963. Au total, il tournera dans plus d’une cinquantaine de films, essentiellement dans les années 60 et 70, dont les titres de certains ne laissaient généralement planer que peu de doutes sur leur qualité : La dernière bourrée à Paris, Le commando des chauds lapins ou Y a un os dans la moulinette.
À la télé, en dehors des Chevaliers du ciel, il a également accumulé les apparitions. Mais sa vraie passion, c’était la scène. Il pouvait aussi bien jouer du Molière que du Feydeau ou de bons gros vaudevilles. Quasi jusqu’au bout, il continuera de brûler les planches. En 2010, à 80 ans passés, il faisait partie au théâtre de la distribution du Gang des Seniors.
On l’avait revu il y a quelques mois à la télé, dans À 10 minutes des naturistes, sur TF1 et la RTBF. Mais, son dernier rôle, c’est au cinéma qu’il l’a tenu, dans le premier film en tant que réalisateur de notre compatriote Patrick Ridremont, Dead Man Talking, qu’on verra en salles le 3 octobre et dans lequel joue notamment Virginie Efira.
Malade depuis quelques mois, il s’est éteint hier matin à 83 ans dans un hôpital parisien.
Pour son premier film, le comédien et metteur en scène de théâtre Patrick Ridremont avait donc confié à Christian Marin le rôle d'un truculent et compatissant aumônier de prison amenant un condamné à mort à raconter sa vie quelques instants avant l'injection léthale – et, ce faisant, offrant à ce dernier un sursis aussi long qu'inattendu.
Patrick Ridremont avait initialement destiné le rôle au comédien belge Jean Rensonnet, décédé un an avant le tournage. « J'ai alors rencontré Christian Marin à Spa, lors d'un tournoi de pétanque. J'ai découvert un homme gentil, drôle, élégant. Et j'ai tout de suite vu mon curé. » Le réalisateur n'a pas osé s'adresser directement au vénérable comédien.
C'est par l'intermédiaire de son producteur que Christian Marin a lu le scénario pour accepter le rôle aussitôt. « Nous avons été honorés réciproquement : moi qu'il accepte, lui qu'on le sollicite. »
Sur le tournage, Christian Marin, acteur de la vieille école, s'est révélé « calme et souriant ». « Il connaissait son texte en arrivant tout les matins. C'était un acteur totalement fiable. Il y a quelque chose de terrible à voir un corps vieillissant alors qu'au-dessus, il y a une tête qui fonctionne parfaitement, sans faille. Il avait un esprit vif. C'était aussi un comédien respectueux : du haut de sa carrière et de son âge, il écoutait son réalisateur. Ce qui ne l'empêchait pas de faire des propositions. »
Clin d'oeil savoureux, à la question « qu'auriez-vous aimé être ? », le curé interprété par Christian Marin répondait : « Moi ? J'aurais voulu être gendarme ! » Et sa dernière phrase de dialogue à l'écran, au moment des adieux au condamné, prend ce jour un sens tout particulier : « A bientôt ! »
Frédéric Seront & Alain Lorfèvre
Le comédien était surtout connu pour deux rôles : celui du maréchal des logis Albert Merlot, dans les quatre premiers épisodes de la saga du Gendarme de Saint-Tropez, et bien sûr celui de Laverdure, le pilote excentrique et gaffeur dans l’adaptation télé de la BD d’Uderzo et Charlier, Les chevaliers du ciel. Il tournera pas moins de 39 épisodes entre 1967 et 1969 !
S’il doit sa notoriété en grande partie à ces deux personnages, sa carrière était loin de s’arrêter là. Il débute à 28 ans au cinéma. Au fur et à mesure, il apparaît de plus en plus fréquemment pour devenir un des seconds rôles fétiches des réalisateurs. Un an avant Le gendarme de Saint-Tropez, il côtoie déjà Louis de Funès dans Pouic-Pouic, en 1963. Au total, il tournera dans plus d’une cinquantaine de films, essentiellement dans les années 60 et 70, dont les titres de certains ne laissaient généralement planer que peu de doutes sur leur qualité : La dernière bourrée à Paris, Le commando des chauds lapins ou Y a un os dans la moulinette.
À la télé, en dehors des Chevaliers du ciel, il a également accumulé les apparitions. Mais sa vraie passion, c’était la scène. Il pouvait aussi bien jouer du Molière que du Feydeau ou de bons gros vaudevilles. Quasi jusqu’au bout, il continuera de brûler les planches. En 2010, à 80 ans passés, il faisait partie au théâtre de la distribution du Gang des Seniors.
On l’avait revu il y a quelques mois à la télé, dans À 10 minutes des naturistes, sur TF1 et la RTBF. Mais, son dernier rôle, c’est au cinéma qu’il l’a tenu, dans le premier film en tant que réalisateur de notre compatriote Patrick Ridremont, Dead Man Talking, qu’on verra en salles le 3 octobre et dans lequel joue notamment Virginie Efira.
Malade depuis quelques mois, il s’est éteint hier matin à 83 ans dans un hôpital parisien.
Pour son premier film, le comédien et metteur en scène de théâtre Patrick Ridremont avait donc confié à Christian Marin le rôle d'un truculent et compatissant aumônier de prison amenant un condamné à mort à raconter sa vie quelques instants avant l'injection léthale – et, ce faisant, offrant à ce dernier un sursis aussi long qu'inattendu.
Patrick Ridremont avait initialement destiné le rôle au comédien belge Jean Rensonnet, décédé un an avant le tournage. « J'ai alors rencontré Christian Marin à Spa, lors d'un tournoi de pétanque. J'ai découvert un homme gentil, drôle, élégant. Et j'ai tout de suite vu mon curé. » Le réalisateur n'a pas osé s'adresser directement au vénérable comédien.
C'est par l'intermédiaire de son producteur que Christian Marin a lu le scénario pour accepter le rôle aussitôt. « Nous avons été honorés réciproquement : moi qu'il accepte, lui qu'on le sollicite. »
Sur le tournage, Christian Marin, acteur de la vieille école, s'est révélé « calme et souriant ». « Il connaissait son texte en arrivant tout les matins. C'était un acteur totalement fiable. Il y a quelque chose de terrible à voir un corps vieillissant alors qu'au-dessus, il y a une tête qui fonctionne parfaitement, sans faille. Il avait un esprit vif. C'était aussi un comédien respectueux : du haut de sa carrière et de son âge, il écoutait son réalisateur. Ce qui ne l'empêchait pas de faire des propositions. »
Clin d'oeil savoureux, à la question « qu'auriez-vous aimé être ? », le curé interprété par Christian Marin répondait : « Moi ? J'aurais voulu être gendarme ! » Et sa dernière phrase de dialogue à l'écran, au moment des adieux au condamné, prend ce jour un sens tout particulier : « A bientôt ! »
Frédéric Seront & Alain Lorfèvre