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La crise existentielle de Colin Farrell : Entretien
Publié le 8 août 2012 dans Actu ciné
Il a revu le Total Recall de Paul Verhoeven pour… s’embêter lui-même
En smoking ou en chemise de bûcheron, avec ses boucles
d’oreilles, sa barbe de trois jours et ses cheveux
perpétuellement en lutte contre les lois de la
gravité, Colin Farrell
a toujours l’air du gars invité par erreur qui ne
comprend pas très bien ce qu’il fait
là. Yeux pétillants, sourire de voyou, il tient
en permanence du sex symbol et du loubard, mélange qui finit
immanquablement par dérouter. Tout comme son langage. Dans
un premier temps, il faut s’habituer à
l’accent de Dublin. Et dans un deuxième,
à un franc-parler rarement de mise lors des promos et qui
lui a déjà valu pas mal de soucis dans les
studios.
“J’ai vu le film original, mais probablement avant tout pour m’embêter moi-même et m’énerver. C’est vrai ! Mais aussi pour voir si je pouvais avoir des regrets prématurés. Je ne l’ai fait qu’après avoir signé. Je l’avais déjà vu quatre ou cinq fois dans ma vie, et je l’avais adoré à la première vision.”
Le cirage de pompes, ce n’est pas trop son truc. Arnold Schwarzenegger, qui portait le film de 1990 sur ses épaules, a pu s’en rendre compte. “J’ai dit dans la presse que j’étais un peu sevré d’Arnie, mais je me souviens avoir grandi avec des œuvres telles que Commando, Terminator, Predator, de grands films d’action. Donc je savais à quoi je m’engageais. Il y a certainement une partie des fans qui adoraient l’original et s’opposent de toutes leurs forces à tout remake. Mais notre long métrage est suffisamment différent, même si l’intrigue reste identique. D’ailleurs, je me souviens m’être dit : Quoi, on ne va pas sur Mars ? Pas de mutant ? Pas de petite personne avec des armes automatiques ? Mais je ne voulais pas intervenir dans le processus créatif.”
Difficile de partager son avis. Sauf concernant les différences… “J’ai le sentiment qu’il y a plus de tension. Nous avons porté plus d’attention au voyage psychologique, à la crise existentielle. Mais je peux me tromper. Il faudrait que j’aille voir le film en salle…”
Diplomate, sympa, décontracté, Colin Farrell n’a vraiment rien d’un vendeur de soupe. Sa vision du métier n’en est que plus intéressante. “Peu importe l’histoire racontée, on représente forcément des éléments de la réalité. On incarne l’idée même de l’être humain. Avec ses peurs, ses attentes, sa bravoure, ses doutes, ses élans du cœur, ses capacités, ses aspects les plus brillants. De ce fait, on aborde inévitablement les systèmes politiques et sociaux. Vous voyez, ce genre de choses… comme le crime, la religion – vous voyez ce que vous voulez voir, en fait. Le but n’est pas de prendre position contre les grands gouvernements. C’est un film d’action. Ce qui préoccupait le plus Len durant tout le tournage, je pense, c’était de raconter une histoire qui oppose les mondes de l’émotion et de l’intellect. Si vous pouvez supprimer ou modifier la mémoire de quelqu’un, et ses souvenirs, vous ne pouvez pas éteindre complètement ses expériences mentales, émotionnelles, intellectuelles. Les émotions et le cœur éclairent la personnalité. Ce sont des idées qui me plaisent beaucoup.”
Patrick Laurent
“J’ai vu le film original, mais probablement avant tout pour m’embêter moi-même et m’énerver. C’est vrai ! Mais aussi pour voir si je pouvais avoir des regrets prématurés. Je ne l’ai fait qu’après avoir signé. Je l’avais déjà vu quatre ou cinq fois dans ma vie, et je l’avais adoré à la première vision.”
Le cirage de pompes, ce n’est pas trop son truc. Arnold Schwarzenegger, qui portait le film de 1990 sur ses épaules, a pu s’en rendre compte. “J’ai dit dans la presse que j’étais un peu sevré d’Arnie, mais je me souviens avoir grandi avec des œuvres telles que Commando, Terminator, Predator, de grands films d’action. Donc je savais à quoi je m’engageais. Il y a certainement une partie des fans qui adoraient l’original et s’opposent de toutes leurs forces à tout remake. Mais notre long métrage est suffisamment différent, même si l’intrigue reste identique. D’ailleurs, je me souviens m’être dit : Quoi, on ne va pas sur Mars ? Pas de mutant ? Pas de petite personne avec des armes automatiques ? Mais je ne voulais pas intervenir dans le processus créatif.”
Difficile de partager son avis. Sauf concernant les différences… “J’ai le sentiment qu’il y a plus de tension. Nous avons porté plus d’attention au voyage psychologique, à la crise existentielle. Mais je peux me tromper. Il faudrait que j’aille voir le film en salle…”
Diplomate, sympa, décontracté, Colin Farrell n’a vraiment rien d’un vendeur de soupe. Sa vision du métier n’en est que plus intéressante. “Peu importe l’histoire racontée, on représente forcément des éléments de la réalité. On incarne l’idée même de l’être humain. Avec ses peurs, ses attentes, sa bravoure, ses doutes, ses élans du cœur, ses capacités, ses aspects les plus brillants. De ce fait, on aborde inévitablement les systèmes politiques et sociaux. Vous voyez, ce genre de choses… comme le crime, la religion – vous voyez ce que vous voulez voir, en fait. Le but n’est pas de prendre position contre les grands gouvernements. C’est un film d’action. Ce qui préoccupait le plus Len durant tout le tournage, je pense, c’était de raconter une histoire qui oppose les mondes de l’émotion et de l’intellect. Si vous pouvez supprimer ou modifier la mémoire de quelqu’un, et ses souvenirs, vous ne pouvez pas éteindre complètement ses expériences mentales, émotionnelles, intellectuelles. Les émotions et le cœur éclairent la personnalité. Ce sont des idées qui me plaisent beaucoup.”
Patrick Laurent