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Edward Norton, un grand romantique : Entretien
Publié le 31 mai 2012 dans Actu ciné
Il campe un chef scout assez ballot dans Moonrise Kingdom, le film de
Wes Anderson.
Dans le genre inclassable, Edward Norton
mériterait une pluie d’Oscars.
Diplômé de Yale autant porté sur les
films d’auteur que les superproductions comme L’incroyable
Hulk ou la prochaine aventure de Jason
Bourne : Héritage, fan de
théâtre très porté sur
l’écriture de scénario au
cinéma, intello qui protège jalousement sa vie
privée tout en s’affichant avec : Courtney
Love, Drew
Barrymore, Salma
Hayek, Helena
Christensen, Naomi
Watts et Shauna Robertson, il brouille
systématiquement toutes les pistes. Et justifie par son
comportement sa réputation d’acteur
attiré par les personnages à la double
personnalité.
Ce qu’on ne ressent pas trop dans Moonrise Kingdom, le nouveau film de Wes Anderson dans lequel Edward Norton campe (au propre comme au figuré) un chef scout des plus ballots. Les enfants sont là pour lui servir son café, faire la tambouille et le repassage de sa chemise. Mais lorsque le souffre-douleur de la troupe donne sa démission, son monde s’effondre : comment peut-on quitter ce qui constitue à ses yeux un petit paradis ?
“Tourner avec Wes Anderson, c’est l’équivalent de participer à un camp d’été, lance-t-il du haut de son mètre quatre-vingt-trois. Il joue le rôle de mon personnage, celui d’un chef de troupe qui part à l’aventure. C’est une expérience insolite, agréable, très plaisante. Tout le monde arrive bien en avance, pour les costumes et le maquillage. Et on travaille dans une ambiance de rêve, avec une petite caméra comme celle dont on se sert pour les petits films familiaux dans le fond de son jardin.”
Le sourire qui barre son visage en dit long sur le plaisir pris pendant le tournage. Peut-être moins en raison du côté camping (toute l’équipe a, à un moment donné, squatté une seule tente à 51 personnes, alors qu’il ne faisait que 4 degrés à l’extérieur !) que de la présence, à ses côtés, de quelques-unes de ses idoles, comme Bill Murray, Frances McDormand et Bruce Willis.
“Tout le monde sait à quel point j’aime le théâtre et j’ai toujours rêvé de faire partie d’une compagnie comme celle-ci, avec des acteurs qui se sont penchés sur l’œuvre d’Orson Welles et qui désirent profondément travailler ensemble dans un contexte aussi particulier, en pleine nature. Wes Anderson est un des meilleurs cinéastes actuels et tout le monde rêve de faire partie de sa troupe, qu’il considère en fait comme une grande réunion d’amis. Cela correspond bien à ma vision romantique du métier.”
Le chef scout Ward, lui, s’inscrit moins dans son idéal éducatif. “Tout comme le shérif joué par Bruce Willis, il se range du côté des enfants. Mais est-ce qu’il aurait pour autant dû demander la garde du petit Sam ? Je ne le crois pas, sinon, un an ou deux plus tard, il aurait été prêt pour partir faire la guerre au Vietnam…”
La conclusion, c’est Bill Murray qui la tire : “C’est très agréable de pouvoir essayer plein de choses et de travailler un nombre incroyable d’heures sans être payé : c’est la définition même du film d’art et d’essai. Notre seul salaire, c’est de venir à Cannes !”
Patrick Laurent
Ce qu’on ne ressent pas trop dans Moonrise Kingdom, le nouveau film de Wes Anderson dans lequel Edward Norton campe (au propre comme au figuré) un chef scout des plus ballots. Les enfants sont là pour lui servir son café, faire la tambouille et le repassage de sa chemise. Mais lorsque le souffre-douleur de la troupe donne sa démission, son monde s’effondre : comment peut-on quitter ce qui constitue à ses yeux un petit paradis ?
“Tourner avec Wes Anderson, c’est l’équivalent de participer à un camp d’été, lance-t-il du haut de son mètre quatre-vingt-trois. Il joue le rôle de mon personnage, celui d’un chef de troupe qui part à l’aventure. C’est une expérience insolite, agréable, très plaisante. Tout le monde arrive bien en avance, pour les costumes et le maquillage. Et on travaille dans une ambiance de rêve, avec une petite caméra comme celle dont on se sert pour les petits films familiaux dans le fond de son jardin.”
Le sourire qui barre son visage en dit long sur le plaisir pris pendant le tournage. Peut-être moins en raison du côté camping (toute l’équipe a, à un moment donné, squatté une seule tente à 51 personnes, alors qu’il ne faisait que 4 degrés à l’extérieur !) que de la présence, à ses côtés, de quelques-unes de ses idoles, comme Bill Murray, Frances McDormand et Bruce Willis.
“Tout le monde sait à quel point j’aime le théâtre et j’ai toujours rêvé de faire partie d’une compagnie comme celle-ci, avec des acteurs qui se sont penchés sur l’œuvre d’Orson Welles et qui désirent profondément travailler ensemble dans un contexte aussi particulier, en pleine nature. Wes Anderson est un des meilleurs cinéastes actuels et tout le monde rêve de faire partie de sa troupe, qu’il considère en fait comme une grande réunion d’amis. Cela correspond bien à ma vision romantique du métier.”
Le chef scout Ward, lui, s’inscrit moins dans son idéal éducatif. “Tout comme le shérif joué par Bruce Willis, il se range du côté des enfants. Mais est-ce qu’il aurait pour autant dû demander la garde du petit Sam ? Je ne le crois pas, sinon, un an ou deux plus tard, il aurait été prêt pour partir faire la guerre au Vietnam…”
La conclusion, c’est Bill Murray qui la tire : “C’est très agréable de pouvoir essayer plein de choses et de travailler un nombre incroyable d’heures sans être payé : c’est la définition même du film d’art et d’essai. Notre seul salaire, c’est de venir à Cannes !”
Patrick Laurent