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Baptême cannois pour Matthias Schoenaerts
Publié le 17 mai 2012 dans Actu ciné
« La semaine dernière on m'a appelé pour Rambo 34. J'ai dit que je ne le
ferais que si on me donnait le 35 et le 36 en même temps. »
Jeudi, on est entré dans le vif du sujet. Côté décors, d'abord : Cannes, ce n'est pas que les films de la sélection officielle ou des sections parallèles, c'est aussi la tête de pont de tout le cinéma mondial. Chaque année, le Carlton vend ainsi sa façade aux bureaux marketing du cinéma américain. Son fronton est cette année transformé en entrée de palais oriental, surmonté d'un portrait géant du « Dictateur » Sacha Baron Cohen. Signe des temps, Tom Cruise est lui relégué au-dessus de la terrasse du palace, pour son prochain film où, l'affiche nous le dit, il sera « Jack Preach »... Côté ambiance, la tension montait d'un cran dès 8h du matin devant l'Espace Miramar, où se tiennent les séances de la Semaine de la Critique (une des sections parallèles du Festival). Un agent de sécurité, très à cheval sur ses prérogatives, soutenait mordicus à une attachée de presse désespérée que seuls vingt journalistes pourraient entrer dans la salle... Chance pour elle (et pour lui), la majorité était à l'autre bout de la Croisette pour découvrir « De rouille et d'os » de Jacques Audiard, en compétition officielle.
A cette occasion, Matthias Schoenaerts a vécu jeudi matin son premier photo call cannois. Un passage obligé géré avec zen, mais où l'on pouvait mesurer l'attraction qu'exerce l'acteur flamand sur la presse présente à Cannes. Sa prestation physique dans « De rouille et d'os » a une nouvelle fois impressionné. A notre confrère du « Guardian » qui lui demandait s'il avait déjà été contacté par Hollywood, Matthias Schoenaerts a d'abord répondu par une boutade : « La semaine dernière on m'a appelé pour Rambo 34. J'ai dit que je ne le ferais que si on me donnait le 35 et le 36 en même temps. » Puis, plus sérieux : « Oui, il y a des propositions qui arrivent. Mais j'ai le temps, je prends le temps, je suis encore jeune. » Ceux qui l'ont découvert dans « Tête de boeuf » étaient tentés de voir une similitude entre Jacky, le personnage qu'il interprétait dans le film de Michaël R. Roskam, et Ali, celui qu'il incarne dans « De rouille et d'os » de Jacques Audiard. « Ils ont peut-être la même apparence physique, mais pour moi, ils sont différents : Jacky est déprimé par la vie, alors qu'Ali la prend comme elle vient » déclarait l'acteur en conférence de presse. L'acteur veut surtout voir dans le film d'Audiard une histoire de réconciliation entre un homme et une femme. « Ce qui est important à notre époque » ajoutait-il, « même si je ne veux pas paraître trop romantique ».
Alors que la projection de presse du film de Jacques Audiard s'achevait au Grand Théâtre Lumière, la Quinzaine des Réalisateurs, autre section parallèle de Cannes, tenait sa première projection : « The We and The I » de Michel Gondry. Le réalisateur français a apporté un premier vent de fraîcheur avec ce film où l'on suit durant une heure trente une quarantaine d'adolescents new-yorkais qui rentrent chez eux en bus après l'école. Gondry renouvelle son cinéma, quittant son univers onirique pour une approche plus réaliste, mais sans se départir de son énergie ou de son inventivité. Le réalisateur est venu présenter le film avec huit de ses jeunes acteurs : après avoir cherché en vain pendant huit mois dans différents lycées new-yorkais ses acteurs, Gondry a finalement décidé d'organiser un cours du soir d'art dramatique dans un centre scolaire. Pendant deux ans, il a préparé son film avec sa troupe d'amateurs, créant les différents personnages du film à partir de leur personnalité. Ceux qui se souviennent qu' « Entre les murs » avait obtenu la Palme d'or en 2008 ne pouvaient s'empêcher de voir des similitudes entre les deux films – comme si on suivait les lycéens du film de Cantet après les cours. Et l'on se disait qu'un film aussi frais, spontané, brillamment mené et interprété aurait mérité les honneurs d'une sélection en compétition officielle.
Alain Lorfèvre
A cette occasion, Matthias Schoenaerts a vécu jeudi matin son premier photo call cannois. Un passage obligé géré avec zen, mais où l'on pouvait mesurer l'attraction qu'exerce l'acteur flamand sur la presse présente à Cannes. Sa prestation physique dans « De rouille et d'os » a une nouvelle fois impressionné. A notre confrère du « Guardian » qui lui demandait s'il avait déjà été contacté par Hollywood, Matthias Schoenaerts a d'abord répondu par une boutade : « La semaine dernière on m'a appelé pour Rambo 34. J'ai dit que je ne le ferais que si on me donnait le 35 et le 36 en même temps. » Puis, plus sérieux : « Oui, il y a des propositions qui arrivent. Mais j'ai le temps, je prends le temps, je suis encore jeune. » Ceux qui l'ont découvert dans « Tête de boeuf » étaient tentés de voir une similitude entre Jacky, le personnage qu'il interprétait dans le film de Michaël R. Roskam, et Ali, celui qu'il incarne dans « De rouille et d'os » de Jacques Audiard. « Ils ont peut-être la même apparence physique, mais pour moi, ils sont différents : Jacky est déprimé par la vie, alors qu'Ali la prend comme elle vient » déclarait l'acteur en conférence de presse. L'acteur veut surtout voir dans le film d'Audiard une histoire de réconciliation entre un homme et une femme. « Ce qui est important à notre époque » ajoutait-il, « même si je ne veux pas paraître trop romantique ».
Alors que la projection de presse du film de Jacques Audiard s'achevait au Grand Théâtre Lumière, la Quinzaine des Réalisateurs, autre section parallèle de Cannes, tenait sa première projection : « The We and The I » de Michel Gondry. Le réalisateur français a apporté un premier vent de fraîcheur avec ce film où l'on suit durant une heure trente une quarantaine d'adolescents new-yorkais qui rentrent chez eux en bus après l'école. Gondry renouvelle son cinéma, quittant son univers onirique pour une approche plus réaliste, mais sans se départir de son énergie ou de son inventivité. Le réalisateur est venu présenter le film avec huit de ses jeunes acteurs : après avoir cherché en vain pendant huit mois dans différents lycées new-yorkais ses acteurs, Gondry a finalement décidé d'organiser un cours du soir d'art dramatique dans un centre scolaire. Pendant deux ans, il a préparé son film avec sa troupe d'amateurs, créant les différents personnages du film à partir de leur personnalité. Ceux qui se souviennent qu' « Entre les murs » avait obtenu la Palme d'or en 2008 ne pouvaient s'empêcher de voir des similitudes entre les deux films – comme si on suivait les lycéens du film de Cantet après les cours. Et l'on se disait qu'un film aussi frais, spontané, brillamment mené et interprété aurait mérité les honneurs d'une sélection en compétition officielle.
Alain Lorfèvre