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Het palmarès géant van de Magritte
Publié le 6 février 2012 dans Actu ciné
Avec cinq trophées au Wallon Bouli Lanners et quatre au Flamand Michaël
R. Roskam, les Magritte entendent bien célébrer tout le cinéma belge.
Le Mont des Arts, le Square, le tapis bleu, les intermittents dans les pommes, les courants d’air, l’escalator... Ce n’est que la deuxième édition mais personne n’a l’air perdu. Le prince Laurent est là, Fadila aussi, et autour d’eux, toute la famille du cinéma est réunie. Même le président du festival de Mons est venu. En attendant que cela commence, on sirote une coupe, on échange les derniers potins et on fait un petit admiratif commentaire sur la nouvelle coiffure de Yolande Moreau, elle est toute changée. Sur la scène, Helena Noguerra est aux commandes, déguisée en lapin. C’est Pâques avant l’heure.
Bertrand Tavernier vient de déclarer ouverte la 2e cérémonie des Magritte après une envolée lyrique, parlant des films comme des îlots de résistance à la dictature de l’ignorance, comme des armes de construction massive, enjoignant au passage notre Premier ministre à soutenir le cinéma national. Autrement dit, à ne pas faire comme son collègue David Cameron.
Le premier Magritte en jeu est celui de l’espoir masculin, enlevé par Thomas Doret, le gamin au vélo. Beaucoup de talent à l’écran et autant de fraîcheur sur scène. "Il y a beaucoup plus de monde que je ne le pensais." Et quel sens de la repartie en rebondissant sur le propos du "remettant", Joffrey Verbruggen, meilleur espoir de l’an dernier : "J’espère aussi que cela fera de l’effet avec les filles." Premier trophée pour les Dardenne, qui démarrent donc sur les chapeaux de roue. Mais voilà, le pneu est plat, le compteur des Dardenne va rester bloqué sur cette seule unité toute la soirée.
La course va voir s’affronter "Les Géants" et "Rundskop". Le cinéaste flamand prend la tête (de bœuf) avec le meilleur montage pour Alain Dessauvage, meilleur scénario pour Michaël R. Roskam et meilleur film flamand (en coproduction). Mais les équipiers de Bouli Lanners lui permettent de garder le contact. Jean-Paul De Zaeytijd remporte le Magritte de la meilleure image, lui qui a sublimé celle de la Wallonie. Le musicien (flamand) Bram Van Parys signe la meilleure musique et Gwen Berrou enlève le trophée de la meilleure actrice dans un second rôle pour son tout premier passage devant la caméra.
Michaël R. Roskam reprend le commandement grâce à Mathias Schoenaerts, sacré meilleur acteur. Mais Bouli revient au coude à coude avec meilleur réalisateur. Il faudra attendre Bertrand Tavernier et Marie Gillain sur la ligne d’arrivée pour voir Bouli l’emporter avec le meilleur film. "C’est un beau cadeau que vous me faites" dira Bouli Lanners alors que Michael Roskam n’en croit pas ses trophées et constate : "Pour faire un film belge il faut des Belges."
Patrick Quinet, initiateur des Magritte et producteur minoritaire de "Rundskop" est aux anges. Le palmarès est vraiment belge, avec des films aux talents linguistiquement inextricables et exposant diversité de la production nationale avec "La fée", décalée mais chorégraphiée, ou encore "Quartier lointain", au fantastique intimiste. Sans parler des produits d’exportation : Lubna Azabal (meilleure actrice pour "Incendies" du Québécois Denis Villeneuve) ou Jérémie Renier (meilleur second rôle dans "Potiche" d’Ozon).
Seule la faible moisson des Dardenne pose question. On se souviendra qu’ils ont reçu en mai le prix de la mise en scène au festival de Cannes, en décembre le prix européen du scénario à Berlin. Ils reviennent juste des Golden Globe à Los Angeles et repartent à Paris pour le César du meilleur film étranger. Ils sont au cinéma belge ce que Magritte est à la peinture belge. Les 400 votants de l’académie Delvaux ont-ils jugé qu’ils manquaient probablement de place pour entreposer tous leurs trophées ? Leur première soirée aux Magritte a dû laisser aux frères un goût amer, celui de "nul n’est prophète en son pays".
Cette deuxième cérémonie fut toutefois moins rock’n’roll que la première, un peu pauvre en sketches, avec des blagues qui tombaient à plat et des lauréats qui s’étaient donné le mauvais mot : "Je n’ai rien préparé." Et rares sont ceux qui sont vraiment inspirés dans ces moments-là ! Nathalie Baye, oui. Magritte d’honneur, elle a mis la grande salle dans sa poche avec du naturel et de la classe. Et si le bonheur de Bouli faisait plaisir à voir, on n’a pas vécu de moments d’émotion qui marquent les cœurs et les esprits.
Toutefois, on n’oubliera pas Virginie Efira, recevant le prix "Ciné-Télé-Revue" : "J’ai reçu un prix pour rien." Une façon de s’interroger "plak et zak" sur la raison d’être de ce prix sponsorisé. On aurait mieux fait de consacrer du temps à un reportage sur la remise des "Machins", qui se déroulait la veille. Une cérémonie alternative, comme les Gérard par rapport aux César ou les Razzy pour les oscars, mais dans un esprit moins féroce et plus déjanté. Ainsi on y a décerné le "Machin Standard&Poors de la crise, ou le prix de l’œuvre qui prend en compte notre pouvoir d’achat". Ce "machin" est allé, à l’unanimité, aux frères Dardenne, pour être passé de la mobylette au vélo. Avec son palmarès noir-jaune-rouge, les Magritte affirment qu’ils entendent récompenser tout le cinéma belge et rappeler que l’union fait la force.
Fernand Denis
Bertrand Tavernier vient de déclarer ouverte la 2e cérémonie des Magritte après une envolée lyrique, parlant des films comme des îlots de résistance à la dictature de l’ignorance, comme des armes de construction massive, enjoignant au passage notre Premier ministre à soutenir le cinéma national. Autrement dit, à ne pas faire comme son collègue David Cameron.
Le premier Magritte en jeu est celui de l’espoir masculin, enlevé par Thomas Doret, le gamin au vélo. Beaucoup de talent à l’écran et autant de fraîcheur sur scène. "Il y a beaucoup plus de monde que je ne le pensais." Et quel sens de la repartie en rebondissant sur le propos du "remettant", Joffrey Verbruggen, meilleur espoir de l’an dernier : "J’espère aussi que cela fera de l’effet avec les filles." Premier trophée pour les Dardenne, qui démarrent donc sur les chapeaux de roue. Mais voilà, le pneu est plat, le compteur des Dardenne va rester bloqué sur cette seule unité toute la soirée.
La course va voir s’affronter "Les Géants" et "Rundskop". Le cinéaste flamand prend la tête (de bœuf) avec le meilleur montage pour Alain Dessauvage, meilleur scénario pour Michaël R. Roskam et meilleur film flamand (en coproduction). Mais les équipiers de Bouli Lanners lui permettent de garder le contact. Jean-Paul De Zaeytijd remporte le Magritte de la meilleure image, lui qui a sublimé celle de la Wallonie. Le musicien (flamand) Bram Van Parys signe la meilleure musique et Gwen Berrou enlève le trophée de la meilleure actrice dans un second rôle pour son tout premier passage devant la caméra.
Michaël R. Roskam reprend le commandement grâce à Mathias Schoenaerts, sacré meilleur acteur. Mais Bouli revient au coude à coude avec meilleur réalisateur. Il faudra attendre Bertrand Tavernier et Marie Gillain sur la ligne d’arrivée pour voir Bouli l’emporter avec le meilleur film. "C’est un beau cadeau que vous me faites" dira Bouli Lanners alors que Michael Roskam n’en croit pas ses trophées et constate : "Pour faire un film belge il faut des Belges."
Patrick Quinet, initiateur des Magritte et producteur minoritaire de "Rundskop" est aux anges. Le palmarès est vraiment belge, avec des films aux talents linguistiquement inextricables et exposant diversité de la production nationale avec "La fée", décalée mais chorégraphiée, ou encore "Quartier lointain", au fantastique intimiste. Sans parler des produits d’exportation : Lubna Azabal (meilleure actrice pour "Incendies" du Québécois Denis Villeneuve) ou Jérémie Renier (meilleur second rôle dans "Potiche" d’Ozon).
Seule la faible moisson des Dardenne pose question. On se souviendra qu’ils ont reçu en mai le prix de la mise en scène au festival de Cannes, en décembre le prix européen du scénario à Berlin. Ils reviennent juste des Golden Globe à Los Angeles et repartent à Paris pour le César du meilleur film étranger. Ils sont au cinéma belge ce que Magritte est à la peinture belge. Les 400 votants de l’académie Delvaux ont-ils jugé qu’ils manquaient probablement de place pour entreposer tous leurs trophées ? Leur première soirée aux Magritte a dû laisser aux frères un goût amer, celui de "nul n’est prophète en son pays".
Cette deuxième cérémonie fut toutefois moins rock’n’roll que la première, un peu pauvre en sketches, avec des blagues qui tombaient à plat et des lauréats qui s’étaient donné le mauvais mot : "Je n’ai rien préparé." Et rares sont ceux qui sont vraiment inspirés dans ces moments-là ! Nathalie Baye, oui. Magritte d’honneur, elle a mis la grande salle dans sa poche avec du naturel et de la classe. Et si le bonheur de Bouli faisait plaisir à voir, on n’a pas vécu de moments d’émotion qui marquent les cœurs et les esprits.
Toutefois, on n’oubliera pas Virginie Efira, recevant le prix "Ciné-Télé-Revue" : "J’ai reçu un prix pour rien." Une façon de s’interroger "plak et zak" sur la raison d’être de ce prix sponsorisé. On aurait mieux fait de consacrer du temps à un reportage sur la remise des "Machins", qui se déroulait la veille. Une cérémonie alternative, comme les Gérard par rapport aux César ou les Razzy pour les oscars, mais dans un esprit moins féroce et plus déjanté. Ainsi on y a décerné le "Machin Standard&Poors de la crise, ou le prix de l’œuvre qui prend en compte notre pouvoir d’achat". Ce "machin" est allé, à l’unanimité, aux frères Dardenne, pour être passé de la mobylette au vélo. Avec son palmarès noir-jaune-rouge, les Magritte affirment qu’ils entendent récompenser tout le cinéma belge et rappeler que l’union fait la force.
Fernand Denis
Le palmarès complet :
Meilleur film : "Les géants" de Bouli Lanners (Versus Production)
Meilleur réalisateur : Bouli Lanners ("Les géants")
Meilleur film flamand en coproduction : "Rundskop - Tête de bœuf" de Michaël R. Roskam
Meilleur film étranger en coproduction : "Les émotifs anonymes" de Jean-Pierre Améris
Meilleur scénario original ou adaptation : Michael R. Roskam pour "Rundskop - Tête de bœuf"
Meilleure actrice : Lubna Azabal ("Incendies")
Meilleur acteur : Matthias Schoenaerts ("Rundskop")
Meilleure actrice dans un second rôle : Gwen Berrou ("Les géants")
Meilleur acteur dans un second rôle : Jérémie Renier ("Potiche")
Meilleur espoir féminin : Erika Sainte ("Elle ne pleure pas, elle chante")
Meilleur espoir masculin : Thomas Doret ("Le gamin au vélo")
Meilleure image : Jean-Paul de Zaetijd ("Les géants")
Meilleur son : Fred Meert, Hélène Lamy-Au-Rousseau et Emmanuel De Boissieu ("La Fée")
Meilleur montage : Alain Dessauvage ("Rundskop")
Meilleurs décors : Véronique Sacrez ("Quartier lointain")
Meilleurs costumes : Claire Dubien ("La Fée")
Meilleure musique originale : Bram Van Parys (The Bony King of Nowhere) pour "Les géants"
Meilleur court métrage : "Dimanches" de Valéry Rosier
Meilleur documentaire : "LoveMEATender" de Manu Coeman
Meilleur film : "Les géants" de Bouli Lanners (Versus Production)
Meilleur réalisateur : Bouli Lanners ("Les géants")
Meilleur film flamand en coproduction : "Rundskop - Tête de bœuf" de Michaël R. Roskam
Meilleur film étranger en coproduction : "Les émotifs anonymes" de Jean-Pierre Améris
Meilleur scénario original ou adaptation : Michael R. Roskam pour "Rundskop - Tête de bœuf"
Meilleure actrice : Lubna Azabal ("Incendies")
Meilleur acteur : Matthias Schoenaerts ("Rundskop")
Meilleure actrice dans un second rôle : Gwen Berrou ("Les géants")
Meilleur acteur dans un second rôle : Jérémie Renier ("Potiche")
Meilleur espoir féminin : Erika Sainte ("Elle ne pleure pas, elle chante")
Meilleur espoir masculin : Thomas Doret ("Le gamin au vélo")
Meilleure image : Jean-Paul de Zaetijd ("Les géants")
Meilleur son : Fred Meert, Hélène Lamy-Au-Rousseau et Emmanuel De Boissieu ("La Fée")
Meilleur montage : Alain Dessauvage ("Rundskop")
Meilleurs décors : Véronique Sacrez ("Quartier lointain")
Meilleurs costumes : Claire Dubien ("La Fée")
Meilleure musique originale : Bram Van Parys (The Bony King of Nowhere) pour "Les géants"
Meilleur court métrage : "Dimanches" de Valéry Rosier
Meilleur documentaire : "LoveMEATender" de Manu Coeman