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3D : le début de la fin
Publié le 23 décembre 2011 dans Actu ciné
Hollywood va produire moins de films en relief
Cela sent le sapin pour la 3D. Mais pas de Noël comme l’espéraient les vendeurs de projecteurs ou de lunettes spéciales, qui confondent parfois technologie et art. En dépit d’une inondation massive des complexes cinématographiques par les œuvres estampillées 3D, Hollywood constate aujourd’hui ce que les statistiques d’entrées indiquaient depuis longtemps : le relief n’a, une nouvelle fois, pas pris en salle.
Au pays du pragmatisme et du dollar, il n’était pas compliqué d’en tirer les conséquences : on produira à l’avenir moins d’œuvres en 3D. “La distribution des films en 3D en 2011 a été une leçon pour les studios et pour les salles de cinéma”, estime Jeff Bock, analyste chez Exhibitor Relations, société chargée d’établir le box-office américain. “Alors que près de 40 films en 3D sont sortis cette année, les studios ont revu à la baisse le nombre de genres de films distribués dans ce format. La raison ? Le public ne veut plus payer pour un film en 3D qui n’aurait pas un intérêt exceptionnel.”
Le constat est sans appel. Le spectateur se demande pourquoi payer 2 euros (ou dollars) plus cher pour… exactement la même chose en devant porter, en plus, des lunettes sur le nez et risquer de se taper un mal de tête carabiné. Le studio, lui, s’interroge : la différence de recettes ne justifie plus la hausse des budgets réclamée par cette nouvelle technologie.
Pas besoin d’être grand clerc pour deviner la suite : la raison du portefeuille devrait engendrer la raréfaction, voire la disparition, des fameux sigles 3D sur les affiches de cinéma.
Cette décision ne repose pas uniquement sur le bide catastrophique (mais assez prévisible, y compris en 2D…) de nanars coûteux comme Conan le barbare 3D, Glee the 3D concert movie ou le dernier Spy kids. Les ventes de consoles et de télévisions 3D sont aussi restées désespérément en dessous des espérances, en dépit de grosses campagnes marketing. Pas de quoi inspirer l’optimisme…
Faut-il pour autant la jeter à la poubelle ? Pas nécessairement. La 3D a, au moins, eu un immense mérite. Celui de distinguer les vrais cinéastes, capables de tirer parti d’une avancée pour améliorer leurs œuvres, des simples tâcherons hollywoodiens incapables de filmer en fonction de nouveaux impératifs. James Cameron (Avatar), Steven Spielberg (Tintin) ou Martin Scorsese, qui vient de présenter le premier film entièrement construit autour de la 3D (Hugo, qu’on vous recommande chaudement), ont compris qu’un outil, quel qu’il soit, pouvait servir un film. Mais pas de prétexte marketing.
Patrick Laurent
Au pays du pragmatisme et du dollar, il n’était pas compliqué d’en tirer les conséquences : on produira à l’avenir moins d’œuvres en 3D. “La distribution des films en 3D en 2011 a été une leçon pour les studios et pour les salles de cinéma”, estime Jeff Bock, analyste chez Exhibitor Relations, société chargée d’établir le box-office américain. “Alors que près de 40 films en 3D sont sortis cette année, les studios ont revu à la baisse le nombre de genres de films distribués dans ce format. La raison ? Le public ne veut plus payer pour un film en 3D qui n’aurait pas un intérêt exceptionnel.”
Le constat est sans appel. Le spectateur se demande pourquoi payer 2 euros (ou dollars) plus cher pour… exactement la même chose en devant porter, en plus, des lunettes sur le nez et risquer de se taper un mal de tête carabiné. Le studio, lui, s’interroge : la différence de recettes ne justifie plus la hausse des budgets réclamée par cette nouvelle technologie.
Pas besoin d’être grand clerc pour deviner la suite : la raison du portefeuille devrait engendrer la raréfaction, voire la disparition, des fameux sigles 3D sur les affiches de cinéma.
Cette décision ne repose pas uniquement sur le bide catastrophique (mais assez prévisible, y compris en 2D…) de nanars coûteux comme Conan le barbare 3D, Glee the 3D concert movie ou le dernier Spy kids. Les ventes de consoles et de télévisions 3D sont aussi restées désespérément en dessous des espérances, en dépit de grosses campagnes marketing. Pas de quoi inspirer l’optimisme…
Faut-il pour autant la jeter à la poubelle ? Pas nécessairement. La 3D a, au moins, eu un immense mérite. Celui de distinguer les vrais cinéastes, capables de tirer parti d’une avancée pour améliorer leurs œuvres, des simples tâcherons hollywoodiens incapables de filmer en fonction de nouveaux impératifs. James Cameron (Avatar), Steven Spielberg (Tintin) ou Martin Scorsese, qui vient de présenter le premier film entièrement construit autour de la 3D (Hugo, qu’on vous recommande chaudement), ont compris qu’un outil, quel qu’il soit, pouvait servir un film. Mais pas de prétexte marketing.
Patrick Laurent