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26e FIFF : Une compétition de "Géants" au Festival de Namur

Publié le 30 septembre 2011 dans Festivals

La sélection de cette 26e édition vole haut. Lanners, Zaccaï, Labaki, Kechiche, Ascaride, Lioret, Poelvoorde, Viard et Foïs seront de la fête.
Le chiffre n’est pas symbolique comme l’an dernier avec le 25e anniversaire, mais l’édition n° 26 du Festival du film francophone de Namur (Fiff) promet d’être une des plus mémorables de son histoire. A l’heure de son ouverture, ce soir avec "les Géants", il faut pointer une compétition très alléchante, soumise à l’œil d’un président de jury qui fait autorité : Abdellatif Kechiche, le réalisateur de "l’Esquive" ou de "la Graine et le Mulet".

La compétition ne perd pas de temps puisque le film de Bouli Lanners, présenté en ouverture, est en lice pour le Bayard d’or. Son long métrage met en scène trois pré-ados livrés à eux-mêmes, pendant les vacances, au cœur des Ardennes. A chaque jour, sa bêtise dans ce road movie qui tourne au "boat movie", pour se transformer en conte contemporain. On y retrouve toutes les qualités et les thèmes de l’auteur d’"Eldorado". "De bon matin", de Jean-Marc Moutout, est un film sur les rapports de l’homme et du travail. Soit, un cadre d’une grande banque mis sur la touche par la nouvelle direction. Jean-Marc Moutout met-il en scène le harcèlement moral ou fait-il le portrait d’un homme qui, à 50 ans, se rend compte qu’il est passé à côté de sa vie ? Celui-ci est incarné par le formidable Jean-Pierre Darroussin qui sera présent à Namur. Remarqué à Cannes, comme "les Géants", "l’Exercice de l’Etat" voit Pierre Shoeller réinventer le film politique sous nos yeux. C’est quoi faire de la politique aujourd’hui ? C’est ce qu’on découvre en suivant, pas à pas, un ministre des Transports incarné par un Olivier Gourmet impressionnant.

Même si on n’y parle pas français, "Meilleures Intentions" du Roumain Adrian Sitaru constitue un autre morceau de choix de la compétition : déjà primé au Festival de Locarno, ces trois jours d’agitation d’un fils angoissé par l’attaque cardiaque de sa mère mêlent avec brio humour à froid et chronique familiale à chaud. Egalement en compétition, "Beyruth Hotel" de Danielle Arbid contribue à une belle représentation des cinémas du Maghreb et de la Méditerranée dans cette édition : on y verra notamment "Laïcité, Inch’Allah" de Nadia El Fani, contre-point du "printemps arabe" en Tunisie, ou "Et maintenant, on va où ?" de Nadine Labaki dont on garde toujours le goût du "Caramel".

Nous n’avons pas vu "Toutes nos envies" de Philippe (Welcome) Lioret avec Marie Gillain, ni "En terrains connus" ou "Monsieur Lazhar" des Québécois habitués de Namur Stéphane Lafleur ("Continental, un film sans fusil") et Philippe Falardeau ("Congorama"). Mais on attend avec impatience de les découvrir. De même que leurs réalisateurs, qui seront présents à Namur.

Les personnalités, et même les stars, vont se succéder au Fiff durant toute la semaine. Karine Viard et Marina Foïs accompagneront Maïwenn à la projection de "Polisse". Radu Mihaileanu sera encadré de deux comédiennes de "la Source des femmes". Omar Sy (du "Service après-vente" des émissions de Canal +) partage la vedette avec François Cluzet dans les "Intouchables" d’Eric Toledano et Olivier Nakache. On verra aussi Virginie Efira et sa réalisatrice Anne Fontaine au gala de clôture où sera projeté leur film "Mon Pire Cauchemar" - soit la rencontre d’Isabelle Huppert et Benoît Poelvoorde. Citons encore le merveilleux Pierre Etaix, Emmanuel Mouret, Mathieu Demy... Il y en a vraiment trop pour tous les nommer.

Enfin, c’est un autre pilier de la programmation du Fiff : la représentation belge est très fournie. Outre "les Géants" de Bouli Lanners, le public pourra découvrir le nouveau film de Chantal Akerman, "la Folie Almayer". La compétition officielle consacre à juste titre Pierre-Yves Vandeweerd, cinéaste documentaire, dont le nouveau film, "Territoire perdu", est une remarquable exploration formelle sur les traces des Sahraouis, population en exil oubliée de l’histoire et des médias. Dans un registre différent, "le Grand’Tour" de Jérôme Le Maire, sur une idée de et avec Vincent Solheid, suit le périple d’une fanfare de quadragénaires, entre crise existentielle et soûlographie joyeuse. On est très curieux de découvrir le premier long métrage du comédien Jonathan Zaccaï, "JC comme Jésus Christ", histoire d’un jeune prodige du cinéma, avec plein d’amis en "guests stars" : Kad Merad, Aure Atika, Elsa Zylberstein, Gilles Lellouche et même Claire Chazal... Enfin, on retrouvera Miel Van Hoogenbemt ("Miss Montigny", 2005) avec son nouveau film, "Fils unique", avec Patrick Chesnais.


Fernand Denis & Alain Lorfèvre

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