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"Midnight in Paris" : Let’s Woody
Publié le 12 mai 2011 dans Actu ciné
La 64e édition lancée par Woody Allen avec son “Midnight in Paris”. Délicieusement magique.
Lettres blanches sur fond noir. Depuis des décennies, les
Woody commencent avec ce générique qui a valeur
de signature. Surprise, "Midnight in Paris" débute par une
succession de cartes postales — Tour Eiffel, Montmartre,
Notre Dame, opéra Garnier, etc. —
montées sur le rythme entraînant d’une
mélodie jouée à la clarinette,
rappelant le fameux "Rhapsody in Blue" avec vue sur "Manhattan".
Soit une série de clichés, ce terreau de la comédie, à l’image de ces touristes américains en visite dans la capitale française : un businessman républicain pur jus (de tea party), sa femme qui a trois mots à la bouche "cheap is cheap", leur fille et son fiancé qui échangerait bien sa villa à Malibu contre une chambre de bonne au-dessus du "Café de Flore", tous ses scénarios à succès contre un vrai roman (même maudit).
Woody Allen a offert au festival de Cannes une ouverture délicieusement frenchy qui se savoure tel un cocktail de ses films précédents. Comme "Bullets over Broadway", "Deconstructing Harry", voire "Vicky Christina Barcelona", "Midnight in Paris" éclaire les rapports de l’artiste et la création. Mais on pense aussi à "Everyone Says I Love You" à cause de Paris, et d’une forme sentimentale du délit d’initié.
Toutefois, le thème central est celui de la nostalgie abordée au moyen d’un procédé aussi efficace que celui de "La Rose pourpre du Caire" dont les personnages traversaient l’écran, pour aller et venir de la fiction à la réalité. Cette fois, à minuit, une très vieille Peugeot embarque notre auteur dans l’âge d’or de la littérature. Quand Scott et Zelda Fitzgerald vivaient à Paris, faisaient la fête avec Hemingway, écoutaient jouer Cole Porter, discutaient de Picasso avec Buñuel et Man Ray en regardant Dalí faire son numéro. Il n’y a que Woody Allen pour réussir cela avec naturel, humour et fluidité.
"La nostalgie d’un âge d’or est un piège très séduisant. On ne se souvient que des meilleurs côtés du passé, pas de la façon dont travaillaient les dentistes", déclarait le cinéaste de 75 ans au cours de sa conférence de presse où il fut interrogé sur la présence de Carla Bruni. "Je prenais le petit-déjeuner avec le président Sarkzoy quand elle est entrée dans la pièce, pleine de charme. Je lui ai proposé de tenir un petit rôle pour le plaisir." Vous connaissez désormais le modus operandi pour être du prochain "Woody". Pancakes or belgian waffles, dear Woody ?
Fernand Denis - LLB
Soit une série de clichés, ce terreau de la comédie, à l’image de ces touristes américains en visite dans la capitale française : un businessman républicain pur jus (de tea party), sa femme qui a trois mots à la bouche "cheap is cheap", leur fille et son fiancé qui échangerait bien sa villa à Malibu contre une chambre de bonne au-dessus du "Café de Flore", tous ses scénarios à succès contre un vrai roman (même maudit).
Woody Allen a offert au festival de Cannes une ouverture délicieusement frenchy qui se savoure tel un cocktail de ses films précédents. Comme "Bullets over Broadway", "Deconstructing Harry", voire "Vicky Christina Barcelona", "Midnight in Paris" éclaire les rapports de l’artiste et la création. Mais on pense aussi à "Everyone Says I Love You" à cause de Paris, et d’une forme sentimentale du délit d’initié.
Toutefois, le thème central est celui de la nostalgie abordée au moyen d’un procédé aussi efficace que celui de "La Rose pourpre du Caire" dont les personnages traversaient l’écran, pour aller et venir de la fiction à la réalité. Cette fois, à minuit, une très vieille Peugeot embarque notre auteur dans l’âge d’or de la littérature. Quand Scott et Zelda Fitzgerald vivaient à Paris, faisaient la fête avec Hemingway, écoutaient jouer Cole Porter, discutaient de Picasso avec Buñuel et Man Ray en regardant Dalí faire son numéro. Il n’y a que Woody Allen pour réussir cela avec naturel, humour et fluidité.
"La nostalgie d’un âge d’or est un piège très séduisant. On ne se souvient que des meilleurs côtés du passé, pas de la façon dont travaillaient les dentistes", déclarait le cinéaste de 75 ans au cours de sa conférence de presse où il fut interrogé sur la présence de Carla Bruni. "Je prenais le petit-déjeuner avec le président Sarkzoy quand elle est entrée dans la pièce, pleine de charme. Je lui ai proposé de tenir un petit rôle pour le plaisir." Vous connaissez désormais le modus operandi pour être du prochain "Woody". Pancakes or belgian waffles, dear Woody ?
Fernand Denis - LLB