Boys Don't Cry

Origine:
  • États-Unis
Genres:
  • Drame
  • Romance
Année de production: 1999
Date de sortie: 22/03/2000
Durée: 1h54
À partir de 16 ans
Synopsis : Teena assume mal sa condition de fille. Elle déménage à Falls City et devient Brandon, un garcon très vite adopté par un groupe. Elle tombe amoureuse de Lana, la petite amie de John. En découvrant la vérité, ce dernier entre dans une rage meurtrière.
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    9.6/10 11 votes - 11 critiques

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Publié le 28 mars 2000
L'un des films les plus durs, un véritable coup de poing, qu'il m'ait été donné de voir au cours de ces dernières années (le dernier à m'avoir fait cet effet fut 'Once they were warriors', les rares qui auront vu ce dernier comprendront ce que je veux dire à la vision de 'Boys don't cry'). Je ne comprends pas ici la fadeur des critiques se contentant de décrire ce film, d'un ton désinvolte, comme 'l'histoire d'une fille qui se prenait pour un garçon et se terminant par une tuerie' sans guère d'autre commentaire plus consistant. Ce film conte l'histoire vraie d'une jeune fille (transexuelle ou en simple 'crise d'identité sexuelle' ? La réalisatrice a un tel respect pour ses personnages ayant existé ou existant en réalité qu'elle ne prend pas position) qui, décidant d'assumer sa masculinité dans une Amérique provinciale aux visions les plus étroites, fuit vers un autre endroit et tente de s'y faire des amis en tant que garçon. Le mystère de ce parcours est que Brandon-Teena (le nom de la 'garçon-fille', pour reprendre ses termes) fuit un endroit passablement intolérant pour un autre qui l'est encore plus : besoin de se lancer un défi initiatique, suicide 'héroïque' ou simple naiveté doublée de l'ignorance qu'avait incontestablement cette jeune personne du monde qui l'entourait ? Nul ne le saura jamais mais Brandon-Teena s'assumera jusqu'au bout .... Dire que cette histoire est émouvante, qu'elle constitue une magnifique parabole en faveur de la tolérance et du droit à la différence prête à sourire, tant cet énoncé est à la fois bien trop faible (oui c'est émouvant mais jusqu'à la nausée tant certains comportements humains peuvent suciter le dégoût), oui, c'est un hymne à la tolérance mais en forme de formidable claque en pleine figure. Pas de complaisance, pas de démonstration, presque naturaliste dans sa peinture du 'bled' américain où les jeunes n'ayant pas le cran ni les moyens d'en sortir errent entre rodeo 4x4, beuveries sans but et colle à sniffer. Pas drôle à voir... Lorsque je suis sortie de la vision de ce film, je me sentais si mal que je me suis demandée si je pouvais conseiller d'aller le voir. Avec quelques heures de recul, il me semble que les écoles devraient organiser des après-midi cinéma pour aller voir ce film avec les jeunes de 16-18 : cela vaut tous les cours de morale, en bien plus efficace. Pour les autres, il faut mettre en évidence l'interprétation d'Hilary Swank en Brandon-Teena (sorte de mélange improbable entre une Mila Jovovitch qui serait devenue une bonne actrice et le Matt Damon de 'The talented Mr Ripley') : elle vient de lui valoir un oscar plus que mérité; en outre Chloé Sevigny, dans le rôle de la petite amie de Brandon, est incroyablement juste elle aussi. A appliquer comme 'remède de cheval' apte à secouer nos médiocrités et mesquineries quotidiennes.

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