Albert Dupontel revient en force dans ce rôle qui lui va si bien de réalisateur – acteur. Enfermés dehors est de la même veine que son premier long-métrage Bernie. Le rythme y est soutenu, limite cartoon, parfois trop speed mais surtout audacieux. L’humour est corrosif, gras et sans retenue dans le plus pur style d’Albert Dupontel. Pas de demi-mesure dans le style, on adhère ou pas ! Le plus grand mérite de Dupontel est d’éviter les clichés du SDF pauvre et gentil, du PDG véreux et du flic pourri. Il parle plus de chance et de malchance de tout à chacun. Le ton est à la générosité, à la folie, à l’excès et à la sincérité de son auteur sur la fracture sociale et ses minorités. Albert Dupontel ne cherche pas à plaire, il s’exprime à sa façon pour parler de sujets qui lui tiennent à cœur. Une honnêteté appréciable et appréciée, reste à chacun d’adhérer ou non à son style ! Á Retenir : le tipp-ex sur les dents, l'épicerie qui gêne, « pas de colle », Yolande Moreau à la masse comme d’hab, faire la circulation du ciel avec un sifflet.

SUPERBE film dans son genre. Il faut se laisser emporter par son rythme déchaîné. Comédiens ; tous superbes. C'est du cinéma à l'état pur. Encore Monsieur Dupontel !

C'est un film hyper démago, tordu et vraiment insupportable. Je pense que ce genre de production ne mérite pas l’intérêt qu’on lui porte. Pourquoi ? Ø Il donne de notre Société une image caricaturale. Certains y voient une critique sociale : les gentils paumés contre les méchants friqués. Si encore cela était vrai, je ne me permettrai pas de critiquer ce choix. Mais même là, on nous donne une image détestable des personnes qui souffrent (SDF, marginaux…), et très loin de la vérité, qui elle est elle beaucoup plus dramatique. A un point même que cela en devient insultant pour eux. Quant à laisser penser que « les riches » sont tous d’ignobles individus, je vous laisse libre d’apprécier… C’est en fait cette vision primaire des choses qui me met hors de moi. Elle participe à la tendance actuelle, largement appuyée par les médias, de juger sans poser une réflexion de fond. Cette critique de façade est préjudiciable. Elle ne permet en aucun cas de se poser les bonnes questions sur les travers de notre vie quotidienne, et ne participe qu’à augmenter un sentiment corporatiste, dont l’individualisme est le fondement. Ø Sur un point de vue cinématographique, le film est esthétiquement agressif. Montage sec et violent, lumière criarde et réalisation enragée. Choix voulu certes mais totalement en opposition avec le message scénaristique. Quant aux acteurs, Dupontel reste attachant. On ne peut lui dénier son charisme, mais ici il se contente d’exploiter le filon, ni plus ni moins. Sa prestation dans Fauteuil d’orchestre, bien que courte, était tout autre et vraiment inventive. Les autres acteurs sont ou horripilants (Nicolas Richet, Hélène Vincent, Claude Perron et même le bébé) ou égaux à eux-mêmes (Yolande Moreau, Bruno Lochet…) Ø La dernière bande annonce diffusée quelques jours avant la sortie, racontait le film. Comme support publicitaire là au moins c’est objectif. Soit vous êtes attirés par ce genre trash, soit vous passez votre chemin. Au regard des chiffres de la première semaine d’exploitation, je pense que les spectateurs ont fait leurs choix. Ils sont restés dehors !

On m'avait dit que ce film était hyper drole, moi je me suis demandé pendant tout le film pourquoi le mec à coté de moi n'arretait pas de rire... Si on aime les gags genre tarte à la crème et "je cours, je me ramasse un poteau dans la gueule", alors on sera servi. Si au contraire on préfère un comique de mots à la Bacri-Jaoui (par exemple), mieux vaut s'abstenir. Meme s'il reste tout de meme une estéthique très réussie et des effets d'image originaux.

Un véritable "cartoon filmé" comme le précisait A. Dupontel himself...et il n'exagère pas, ce film est un incroyable cocktail explosif, déjanté, burlesque (le coup du tipp-ex sur les dents pour obtenir un sourire éclatant, entre autres) et poétique (la circulation au sifflet dans le ciel entre les nuages, un avion et les oiseaux)...Ca hurle, ça gueule, ça grimace, ça se prend des poteaux, des poubelles, des camions et des armoires dans la tronche, une bonne B.O. bien rock et nerveuse, bref un bon "pétard pirate" cinématographique... Mais le film devient malheureusement un tantinet too much et un peu éprouvant pour tenir la durée d'un long-métrage (une seule heure aurait été parfaite)... A tel point qu'avec toute cette frénésie d'images, de cris et de situations à la Roger Rabbit, je me suis carrément endormi en plein film...épuisé!!! Du jamais vu (me concernant)... Du bon, du moins bon mais tout de même, incroyable Albert Dupontel si surexcité et si allumé dans ses propres films alors que dirigé ailleurs (Fauteuil d'orchestre, Irréversible, Dimanche de fiancailles) on le voit jouer tout en retenue, profil bas même... mais toujours avec une tension interne dingue, une lueur dans le regard qu'il laisse ici librement éclater...parfois un peu trop "à la louche".