Le Fils de Saul
Titre original: Saul fia
Réalisateur:
Acteurs:
Synopsis :
Octobre 1944, Auschwitz-Birkenau. Saul Ausländer est membre du Sonderkommando, ce groupe de prisonniers juifs isolé du reste du camp et forcé d’assister les nazis dans leur plan d’extermination. Il travaille dans l’un des crématoriums quand il découvre le cadavre d’un garçon dans les traits duquel il reconnaît son fils.
Alors que le Sonderkommando prépare une révolte, il décide d’accomplir l’impossible : sauver le corps de l’enfant des flammes et lui offrir une véritable sépulture.
Avis des internautes du film Le Fils de Saul
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Publié le 8 décembre 2015
Il est toujours difficile de porter un jugement sur une fiction traitant de la Shoah. Nombreux sont les documentaires, ouvrages ou témoignages existants, que vouloir recomposer ou créer une réalité-fiction peut apparaître comme stérile, voire, pour les esprits vraiment chagrins, y déceler un vil mercantilisme. Laszlo Nemes semble éloigné de toutes ces considérations, il a bâti « Le fils de Saul » avec un talent certain, mais aussi une certaine ingénuité, qui tient sans doute au fait que c’est son premier film.
L’action qui se passe autour des Sonderkommando, qui étaient les unités de prisonniers déportés dans les camps, triés sur le volet, qui devaient aider l’autorité nazie dans son horrible tâche d’extermination de la solution finale. Nemes s’attache à Saul, l’un d’eux, qui lors d’une séance pré-crématoire, croit reconnaître son fils parmi l’une des victimes. Il n’aura de cesse alors de se donner le moyen de l’enterrer dignement et de trouver un rabbin pour la lecture préalable du Kaddish Yatom. C’est de cette idée scénaristique que va découler tout le film et nous plonger au plus près dans le cœur de l’horreur.
La reconstitution historique (inouïe) s’appuie sur un certain nombre de faits avérés que l’on retrouve notamment dans les cahiers de témoignages enterrés et retrouvés à la libération, sur les photos clandestines (il en existe trois), par les témoignages sur la révolte de Birkenau et autres rapports d’enquêtes… Ce sont autant d’éléments qui se retrouvent intégrés au récit fictionnel de manière très appliquée. Mais Nemes nous épargne toutefois un voyeurisme qui aurait été inadmissible. La plupart des scènes horribles sont pour la plupart habilement masquées (flou de second plan, obscurité, cadrages pudiques). L’ignominie est, de toute façon, présente à tous les plans, suggérée ou laissée à l’imagination, Nemes, s’attachant plus à cette quête d’humanité très spirituelle, qui saisit Saul (se considérant « mort » jusque là), en « père » qui ne veut pas abandonner son fils. Et le film y trouve toute sa grandeur.
L’oppression est constante, obsédante, le film malmène le spectateur presque de bout en bout. Cette belle maîtrise se dilue toutefois un peu sur la fin qui apparaît comme un peu plus brouillonne, moins précise dans la manière dont elle est amenée et filmée. Il n’en reste pas moins que « Le fils de Saul » est un très bon film, extrêmement sincère et surtout, surtout, bouleversant.
Publié le 24 novembre 2015
Bien plus qu’un énième film sur la Shoah, « Le fils de Saul », traite de l’intérieur l’ignominie des camps de la mort et il est impossible d’en ressortir indemne. László Nemes présente un grand film qui marquera à coups sûrs les esprits.
Analyse et avis sur: http://www.ecran-et-toile.com/novembre-2015/le-fils-de-saul
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patrocle